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Glashütte Original : l’art horloger dans la plus pure tradition allemande


Pour les collectionneurs de montres, Glashütte Original est synonyme de belle horlogerie… Mais pour les amateurs débutants, ce nom n’évoque peut-être pas grand-chose. En effet, cette marque horlogère allemande née en 1845 à Glashütte, petite ville minière située près de Dresde (dans l’ex-RDA) reste encore peu connue du grand public français… Pourtant, elle propose des pièces réalisées dans la plus pure tradition horlogère allemande. Revenons donc en détail sur l’histoire de cette manufacture riche en tradition, qui a bien failli disparaître pour renaître avec la réunification des « deux Allemagne ».



Glashütte Original : l’art horloger dans la plus pure tradition allemande
L‘histoire commence donc en 1845, le 7 décembre, lorsque Ferdinand Adolph Lange (de la même famille que l’autre grande marque locale Lange & Söhne) et Gustav Bernhard Gutkaes fondent la première société d‘horlogerie dans la petite ville minière de Glashütte.

A l époque, les mines d‘argent de l‘agglomération s‘épuisant progressivement et entraînant l‘appauvrissement de la population poussent le gouvernement local à inviter de nouveaux industriels à s’implanter dans cette petite ville.

C‘est ainsi que M. Lange décide de s‘installer à Glashütte pour y fonder sa propre industrie… Dans le domaine de l’horlogerie. Grâce à un accord passé avec les responsables politiques de la région, il commence donc à former des horlogers… Certes, les anciens mineurs, porions* et vanniers n'étaient pas tous des horlogers nés. Mais, petit à petit, ils se recyclent… Et grâce à l'adresse proverbiale et au zèle infatigable des habitants de cette région, on disposa malgré tout, en très peu de temps, d'un véritable vivier d'excellents ouvriers spécialisés.

M. Lange, également brillant homme d‘affaires, aspire même à des projets plus ambitieux : en plus de fonder sa propre société, il souhaite en effet créer un centre de haute horlogerie qui profiterait à toute la Saxe. Ses efforts continus attirent peu à peu des horlogers tels que Julius Assmann, Adolph Schneider, Ludwig Strasser et Gustav Rohde, dont les horloges à pendule sont rapidement fort recherchées. En plus de la prospérité des maisons horlogères du cru, Glashütte se développe et accueille également à l’époque de nombreux ateliers spécialisés dans la fabrication de composants pour montres : boîtiers, aiguilles et balanciers.

Glashütte Original : l’art horloger dans la plus pure tradition allemande

Ecole horlogère de Glashütte : le nom des horlogers qui sont passés par cette formation...
La ville devient ainsi, peu à peu, « le » bastion de l‘horlogerie de haute précision allemande et rivalise alors avec la région du Jura suisse en tant que second centre de l‘artisanat horloger.

La demande internationale en matière de montres de précision de Glashütte engendrant à l’époque un besoin de techniciens de plus en plus spécialisés, Moritz Grossmann décide de créer en 1878 l’Ecole Allemande d’Horlogerie.

Rapidement, la réputation de cet institut s’étend et bon nombre de ses diplômés –tel Alfred Helwig, qui inventera plus tard le tourbillon volant– quittent la ville de Glashütte pour pratiquer leur artisanat à travers le monde.

Cependant, la Première guerre mondiale et la crise économique qui s'ensuit mettent un terme à cette première phase d'essor… Mais, très vite, après ce premier grand conflit meurtrier, des ruines des anciens ateliers, on voit renaître de nouvelles entreprises qui se consacrent à nouveau à la fabrication industrielle de montres.

Glashütte Original : l’art horloger dans la plus pure tradition allemande
La première montre bracelet allemande de Glashütte part une nouvelle fois à la conquête du monde et glane de nouveau célébrité et honneurs.

Mais l'essor économique de l'industrie horlogère de Glashütte est une fois encore stoppé net par l'éclatement de la Seconde guerre mondiale.

Après 1945, les destructions dues au conflit, le démontage de nombreuses unités de fabrication ainsi qu'un isolement total vis-à-vis du marché de l'horlogerie européenne mettent en grand péril la pérennité de la fabrication de montres à Glashütte. Dans cette situation difficile, les habitants de Glashütte savent une fois de plus mettre à profit leur savoir-faire et leur esprit novateur : dès la fin de 1946, les premiers mouvements ressortent des nouveaux des ateliers.

Toutefois, dans ce contexte de refonte du système économique (sous l’emprise communiste), toutes les firmes d'horlogerie encore existantes en juillet 1951, de A. Lange & Söhne à UROFA, fusionnent pour donner naissance au Combinat Entreprise d'Horlogerie de Glashütte.

S’ensuivent alors une quarantaine d’années difficiles… Mais suite à la réunification de l‘Allemagne en 1990, Combinat Entreprise d’Horlogerie de Glashütte devient Glashütter Uhrenbetrieb GmbH, et donne naissance, quatre ans plus tard, à une société anonyme à responsabilité limitée baptisée… Glashütte Original. Et en 2000, la marque entre dans le giron du Swatch Group.

*contremaître, dans une mine de charbon

Pour aller plus loin, lire aussi :
A. Lange et Söhne : un Phénix renaît de ses cendres pour produire… les meilleures montres du monde

Quelques dates à retenir

1845 : Ferdinand A. Lange fonde la première manufacture d'horlogerie de Glashütte.
1852 : Julius Assmann commence à fabriquer ses propres montres de gousset.
1878 : Moritz Grossmann crée l'Ecole d'horlogerie allemande de Glashütte.
1893 : Johannes Dürrstein fonde la fabrique de montres de gousset UNION.
1904 : La Fabrique de montres Ernst Kassiske donne naissance à la Fabrique de montres de précision SA de Glashütte.
1927 : Fondation de la fabrique de mouvements en blanc de montres Glashütte AG (UROFA).
1951 : Les fabricants locaux encore existantes doivent fusionner et fondent le Combinat Entreprise d'Horlogerie de Glashütte.
1990 : Dispersion du Combinat Entreprise d'Horlogerie de Glashütte, qui devient la Glashütte Uhrenbetrieb GmbH.
1994 : Privatisation de la Glashütter Uhrenbetrieb GmbH. Les nouvelles montres de la manufacture portent le nom Glashütte Original.
2000 : Vente des parts sociales au Swatch Group.

Caractéristiques de construction de l'horlogerie de précision de Glashütte

Glashütte Original : l’art horloger dans la plus pure tradition allemande
Platine trois quarts de Glashütte
A la différence des mouvements suisses, à Glashütte, tous les points d'appui sont traditionnellement logés dans un seul et unique pont de rouage qui recouvre les trois quarts du mouvement.

Seul le logement de balancier comporte son propre coq. Cela accroît, certes, les exigences posées à l'exactitude de fabrication et au montage, mais, simultanément, on obtient un principe de construction d'une stabilité extrême qui reste appliqué jusqu'à aujourd'hui à Glashütte.

Vis bleuies
De minuscules vis en acier sont polies à la main et, ensuite, portées jusqu'à une température d'environ 300°C au-dessus d'une flamme ouverte. Cet échauffement de courte durée leur confère leur couleur scintillante bleu foncé qui ne disparaîtra jamais plus.

Ponçage en bandes de Glashütte
Le ponçage en bandes de Glashütte est un ponçage en forme de bandes raffiné et régulier qui sert de décoration au mouvement, un ponçage qui est appliqué au cours d'un processus sophistiqué sur le pont de rouage et le coq de balancier.

Balancier à vis
Le cœur de la montre, le balancier, est un système d'oscillations qui se compose d'une bague de balancier, d'un arbre de balancier, d'un double disque et d'une spirale. Pour le balancier à vis traditionnel, on insère dans le serge de balancier des vis de 18 carats d'un pas de vis de 0,35 mm de diamètre, qui servaient à l'origine à assurer l'équilibre du balancier.

Réglage fin par raquette et ressort en col de cygne
Le réglage fin par raquette et ressort en col de cygne est un mécanisme de réglage qui permet de réguler la montre avec précision. Il doit son nom au ressort en acier qui a une forme de col de cygne. Poli à la main au cours d'un long travail, le ressort en col de cygne exerce une pression contre l'index de raquette et permet ainsi les corrections les plus minimes qui soient pour assurer une marche exacte de la montre.

Chatons en or vissés
Sur les mouvements de grande qualité, les rubis servant de pierres chassées sont traditionnellement enchâssés dans des chatons vissés. Le chaton est un bouchon prestigieux en or à 750 millièmes qui est inséré dans les évidements de la plaque de mouvement et est fixé avec des vis bleuies.

Polissage à plat à l'étain
Le polissage à plat à l'étain est un procédé traditionnel pour le finissage de très grande qualité de pièces de réglages telles que le ressort en col de cygne et la raquette. A l'aide d'une barre d'étain et d'une fine diamantine, on polit à la main les pièces du mouvement. En des mouvements réguliers, on fait disparaître la surface rugueuse et l'on obtient ainsi une surface satinante et plane miroir qui, même examinée à travers la loupe grossissante de l'horloger, ne présente plus la moindre irrégularité.

Montres-de-luxe.com | Publié le 7 Octobre 2008 | Lu 26657 fois