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RJ-Romain Jerome by John M. Armleder : allégorie du temps qui passe


La marque RJ-Romain Jerome a dévoilé cette semaine à Genève une série limitée de dix montres uniques en acier, réalisée en partenariat avec l’artiste suisse John M. Armleder. Résultat, un garde-temps qui reprend sur son cadran, un motif récurrent chez Armelder : une tête de mort inspirée de la culture amérindienne. Une montre tendance, qui mêle parfaitement l’art horloger à l’art contemporain.



RJ-Romain Jerome by John M. Armleder
De cette rencontre entre l’art contemporain et l’horlogerie sont nés dix garde-temps uniques (immédiatement identifiables comme étant des RJ-Romain Jerome) qui reprennent un motif récurrent dans l’œuvre de John M Armleder : le crâne.

Déjà déclinée en peinture murale ou découpée dans un miroir, cette tête de mort (un motif particulièrement tendance dans l’horlogerie ces dernières années), inspirée de la culture amérindienne vient désormais « habiter » les cadrans des montres RJ-Romain Jerome pour une collection inédite.

Rappelons que Manuel Emch, PDG de RJ-Romain Jerome, est un fervent collectionneur d’art contemporain (il a de qui tenir d’ailleurs…). Ce quadragénaire, qui a étudié le design à l’Art Center de La Tour-de-Peilz, a toujours admiré le travail de l’artiste genevois qui refuse tout processus de classification de ses œuvres, préférant un principe d’incessante « remise en jeu » au profit de l’hybridité des genres. Dont acte.

« Je voulais depuis longtemps associer mes deux passions, à savoir l’art contemporain et l’horlogerie et appliquer le principe de l'œuvre d'art unique ou en édition limitée à une montre » précise Manuel Emch. « Il était important pour moi de travailler avec un artiste suisse au vu des origines de la marque. Mon admiration pour l’œuvre de John M. Armleder et son rôle modèle pour les jeunes artistes ont fait que mon choix s’est vite arrêté ! »

Conçues comme de véritables œuvres d’art, les pièces Art-DNA sont dotées de boitiers en acier poli. L’applique reprenant le motif de la tête de mort est surélevée et vient orner le cadran lui-même martelé et poli. Le dessous de l’applique est laqué d’une couleur révélée par un subtil jeu de reflets sur le cadran (rouge, violet, bleu, etc.). Chaque pièce unique revêt une couleur différente. Le fond de la montre est numéroté et on y retrouve un médaillon gravé de la signature de l’artiste.

Pour John M Armleder, « le crâne rappelle le memento mori et l’allégorie du temps qui passe, un sujet tout à fait approprié pour un garde-temps et qui intéresse à la fois les collectionneurs d’art et de montres ». Et à l’artiste d’ajouter : « Toutes ces montres qui donnent l'impression de se ressembler vont bien avec la mort qui, dans le fond, est la même pour tout le monde, mais dont la réalisation est à chaque fois différente. »

John M. Armleder en quelques mots

RJ-Romain Jerome by John M. Armleder (dos du boitier)
John M Armleder est un plasticien suisse né à Genève en 1948. Internationalement reconnu, son travail est avant tout un essai de transformation du statut de l’œuvre d’art au niveau de sa perception et de sa réception.

La complexité des relations qu’une œuvre peut entretenir avec différents milieux et les interactions qu’elle provoque sont au centre de la démarche de l’artiste.

En 1969, avec d’autres artistes proches du mouvement Fluxus, Patrick Lucchini et Claude Rychner, John M Armleder fonde le groupe Écart. Leur ambition est alors de maîtriser toutes les phases de la production artistique, de la création à la présentation et à la diffusion des œuvres. Aussi fondent-ils en 1973 une galerie d'art également dénommée Écart.

Les performances qu’il met en scène à l’époque sont marquées par l'influence du Fluxus ainsi que par un esprit néo-dadaïste, distancié et ludique. Elles influenceront sa pratique qui joue de l’intégration et de la perturbation des lieux.

Le collage le fait ensuite évoluer vers l'abstraction géométrique qui marque ses premières peintures, gratuitement formalistes. Assimilé à la tendance néo-géo, il élabore à partir de 1979 un vocabulaire personnel en mêlant l’abstraction au réemploi de meubles, réalisant des pièces entre sculpture et peinture, les Furniture sculptures.

John M Armleder a représenté la Suisse lors de grandes manifestations et expositions internationales telles que la Biennale de Paris en 1975, la Biennale de Sydney en 1986 ou Open Ends au Moma, à New York, en 2000. Il enseigne depuis 1994 à l’ECAL (Ecole cantonale d’art de Lausanne), en Suisse, et à la Braunschweig Art Academy en Allemagne. Son œuvre volontiers multiple et apparemment désordonnée s’inscrit dans des pratiques diverses. Ironie, détachement et indifférence apparentes offrent des pistes à l’appréhension de ce travail mais aussi une grande jubilation. John M Armleder vit et travaille à Genève.

Montres-de-luxe.com | Publié le 19 Octobre 2012 | Lu 1906 fois