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Evolution des matériaux de lunettes de montres depuis soixante ans : de l’acier à la céramique high-tech


De nombreuse marques équipent aujourd’hui les lunettes de leurs montres avec de la céramique. Matériau très dur, il est idéal pour la réalisation de cette pièce parmi les plus exposées aux chocs, aux frottements et aux rayures. De Rolex à Omega en passant par Hublot, IWC, Chanel, Longines, Audemars Piguet, Bell & Ross… Tous ces grands noms équipent désormais leurs modèles de lunettes en céramique, mais ça n’a pas toujours été le cas ! Le point avec Jacques Ecrement de chez Forges à Paris.


Evolution des matériaux de lunettes de montres depuis soixante ans : de l’acier à la céramique high-tech
Dans les années 1940, les chronographes d'aviation, souvent militaires, étaient équipés d'une lunette tournante en acier et quelques montres de plongée étaient quant à elles dotées de lunettes en acier gravé.
 
Les toutes premières lunettes tournantes étaient frappées d'un triangle (point de repère) placé à 12h ; elles étaient crantées comme sur les premiers chronos Type 20 Breguet, Auricoste, Dodane, Hanhart, etc.
 
Par la suite, toujours en acier, seront créées différentes lunettes graduées 12 heures (plus tard 24h), 60 minutes, à rotation bidirectionnelle pour les pilotes et des lunettes graduées 60 minutes à rotation unidirectionnelle (sens inverse des aiguilles) pour les plongeurs.
 
C’est dans les années 50 que les marques suisses commencent à utiliser les bagues en aluminium anodisé noir  fixées sur les lunettes tournantes en acier. Tout en continuant d’ailleurs, à mettre des lunettes en acier gravé, le plus souvent sur les modèles fixes.
 
Lunette acier gravé

Dans les années 40, sur les premières lunettes de type aviation ou plongée, l'acier était donc gravé. Ensuite, une peinture noire était introduite dans les chiffres « en creux » pour faciliter la lecture. Généralement, au bout d'une dizaine d'années, le noir s'usait, s’écaillait parfois et la lecture devenant difficile, il fallait changer la lunette… A noter que les collectionneurs de vintage et les puristes, préfèrent les lunettes d’origine, même devenues illisibles.
 
Aluminium anodisé

L'aluminium est utilisé dans l'horlogerie depuis les années 50 pour les lunettes de montres. Le contraste entre l'aluminium anodisé noir et la couleur de l'aluminium est meilleur que sur l'acier puisque les chiffres clairs se détachent parfaitement sur fond noir. Cependant, là encore, au bout d’une dizaine d’années, la couleur pouvait s'user (cf. les lunettes de Submariner de chez Rolex devenues grises) avec les frottements, le soleil ou l’eau de mer.

Evolution des matériaux de lunettes de montres depuis soixante ans : de l’acier à la céramique high-tech
Lunette céramique gravée

La céramique est constituée d’oxydes de terre rares (souvent de l’oxyde de zirconium et d’yttrium en poudre), pressés et chauffés à haute température, juste en dessous de son point de fusion. Elle affiche une dureté exceptionnelle de 8/8,5 sur l’échelle de Mohs (le diamant se situant à 10). Inrayable avec une pointe en acier, inoxydable, antiallergique, légère, c’est une matière parfaite pour l’horlogerie.
 
La lunette en céramique est gravée au laser. Elle est souvent noire mais peut être bleue, verte (Submariner verte par exemple) ou encore marron. Le rouge est plus difficile à obtenir sur des pièces en série. Aujourd’hui, de nouveau procédés permettent de réaliser des lunettes céramiques bicolores dans la masse.
 
Les lunettes céramiques sont gravées au laser et les chiffres sont ensuite colorés avec des dépôts métalliques en couche fines pour faciliter la lecture (procédé PVD ; ionisation d’ions métalliques déposés en couche fines).
 
La lunette céramique (Cerachrome) de type Rolex : la céramique est complètement ajourée au laser et laisse apparaître l’acier ou l’or de la lunette, ce qui la rend quasiment inusable (hautement résistante à la corrosion et insensible aux effets décolorants des rayons ultraviolets). Ensuite, les chiffres et/ou les graduations de la lunette sont obtenus par un procédé PVD de pulvérisation cathodique magnétron d’une fine couche d’or ou de platine. Enfin, la surface est polie au diamant, offrant un éclat inaltérable. Ce procédé est apparu chez Rolex en 2005, pour la première fois sur une GMT Master 2 en or jaune.
 
Lunette céramique Cerachrome bicolore Rolex : le nouveau disque Cerachrom bicolore est obtenu par un procédé unique développé et breveté par Rolex permettant de réaliser un composant en céramique de deux couleurs distinctes en un seul bloc (un véritable challenge technologique). Cette lunette fait bien évidemment écho celle traditionnellement en deux teintes (Pepsi ou Coke) des modèles GMT-Master et GMT-Master II d’origine. Il s’agit actuellement de la seule lunette bicolore monobloc au monde.

Evolution des matériaux de lunettes de montres depuis soixante ans : de l’acier à la céramique high-tech
Lunette céramique Ceragold Omega : la céramique est gravée au laser puis les chiffres sont remplis d’une couche d’or déposée par électrolyse.

Lunette céramique Liquidmetal Omega : le Liquidmetal est un alliage métallique amorphe, défini par une structure atomique désordonnée et non cristalline. Sa température de fusion est moitié moins élevée que celle des alliages conventionnels basés sur le titane et, une fois refroidi, sa dureté est trois fois supérieure à celle de l’acier inoxydable. Sa structure amorphe lui permet en outre de se lier parfaitement à la lunette en céramique.
 
Plus concrètement le Liquidmetal est un verre métallique composé de cinq éléments : le zirconium, le titane, le cuivre, le nickel et le béryllium. Des bagues de céramique composant la lunette sont d’abord formées, puis les nombres et les fines lignes composant l’échelle de minuterie sont gravés et polis.
 
L’alliage de Liquidmetal chauffé est ensuite pressé à l’intérieur des cavités des bagues en céramique et l’excédent est soigneusement ôté. Le Liquidmetal peut être coulé à des températures moindres que celles nécessaires pour les métaux habituellement utilisés en horlogerie de sorte que ce procédé n’endommage pas la céramique.
 
Les nombres et l’échelle en Liquidmetal sont finalement satinés. Parce que la céramique est un matériau plus dur que l’alliage, cette étape peut être effectuée même sur les détails les plus fins sans risque d’endommager la lunette. Les nombres et l’échelle apparaissent enfin en un contraste qui tranche avec le fond brillant en céramique. La lisibilité est excellente et les chiffres ne peuvent pas s’effacer puisque en métal massif.

Forges Boutique
4, avenue de Wagram,
75017 Paris

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Montres-de-luxe.com | Publié le 18 Novembre 2013 | Lu 16079 fois







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