Nautilus Patek Philippe en platine : modèle « fantôme » ?

C’est une rumeur qui court depuis trois ans environ… Patek Philippe commercialiserait une Nautilus 5711 en platine… Incontestablement, cette rumeur est fondée ! Cette montre existe ! Certes, en très peu d’exemplaires dans le monde, mais la référence 5711/1P existe bel et bien… On pourrait même la considérer comme « la » montre sportive « ultime ».


Il est des montres qui non seulement sont des mythes, mais qui parfois deviennent des légendes, voire même des légendes urbaines tant l’imaginaire des collectionneurs de garde-temps d’exception fonctionne à plein régime dès qu’il s’agit de certaines icônes horlogères issues de la plus prestigieuse de toutes les marques…
 
Incontestablement, cette Patek Philippe Nautilus 5711/1P en fait partie… Tout le monde le sait, la Nautilus de Patek Philippe, imaginée par le designer Gerald Genta a été lancée en 1976. Depuis plus de trente ans, cette montre est la plus prestigieuse de toutes les « sportives ». Depuis plus de trente ans, ce modèle intemporel fait rêver les amateurs de belles mécaniques. Aujourd’hui, cette montre est devenue le « graal » absolu pour tout collectionneur qui se respecte.
 
Dans les années 70, l’industrie horlogère suisse est en état de choc. Elle n’a pas senti le vent tourner, elle n’a pas su anticiper la déferlante « quartz » qui a bien failli avoir raison d’une industrie plus que centenaire. Pourtant, les grandes marques ne se laissent pas abattre, elles tentent de résister, de sortir d’une ornière qui risque de les faire disparaître à jamais. En 1972, à la Foire de Bâle, Audemars Piguet réagit en lançant la Royal Oak, un modèle octogonal, dessiné par le créateur Gérald Genta*. A l'époque, les professionnels sont dubitatifs, mais rapidement, la clientèle s'enthousiasme pour ce nouveau garde-temps qui va devenir l’une des toutes premières montres sportives haut de gamme en acier.
 
Quatre ans plus tard, en 1976, c’est au tour de Patek Philippe de contrecarrer l’essor du quartz. La prestigieuse marque suisse sort alors sa Nautilus, créée elle aussi par Gérald Genta. Deuxième coup de génie et nouvelle stupéfaction dans le monde horloger : au départ, ce design –encore octogonal et encore en acier- laisse en effet les spécialistes plutôt perplexes, voire sceptiques… Car à cette époque, les montres de luxe sont en or, un point c’est tout.
 
Comme le confirme Philippe Stern, président de Patek Philippe, la démarche avait été mûrement réfléchie. Les responsables de l'époque avaient compris que nos sociétés allaient au-devant de grands changements. On voyait apparaître un nouveau type de clientèle aisée tout aussi active dans son travail que dans ses loisirs. Des « battants » qui tenaient le gouvernail sur leurs voiliers, faisaient du « skeleton » sur les canaux gelés ou joggaient le matin à six heures dans Central Park pour garder la forme.
 
Les réactions face à l'esthétique de la Nautilus furent partagées ; certains la trouvaient « choquante », d'autres étaient enthousiasmés. Il apparut très vite que cette montre n'était pas destinée à tout un chacun, mais à une clientèle très spécifique. Or –heureux revirement– durant les années 1980, le nombre de ces clients potentiels s'accrut considérablement. La taille de la montre, critiquée lors du lancement, devint l'un de ses principaux arguments de vente et le modèle d'origine, celui de 1976, fut affectueusement surnommé par ses partisans « Jumbo ».
 
Les listes d'attente chez les concessionnaires Patek Philippe s'allongèrent ; puis on vit apparaître les premières Nautilus dans les catalogues des grandes maisons de ventes aux enchères, où les prix des modèles d'origine surpassaient souvent ceux des montres neuves sortant de la manufacture. L'« enfant terrible » était devenu une montre mythique... Encore aujourd’hui, il reste difficile d’obtenir cette pièce par les voix officielles. Mais certains clients, même nouveaux, sont parfois récompensés de leur audace. Il y a six mois, un Français cadre supérieur dans une grande maison de luxe français est allé commander sa Nautilus chez Patek place Vendôme… En expliquant tout simplement que c’était sa toute première montre. Qu’il n’avait jamais porté de garde-temps auparavant mais qu’il avait découvert ce modèle sur un ami… Et qu’il avait craqué. Il vient tout juste de la recevoir.   
 
Mais depuis trois ans environ, une autre légende circulait… Patek Philippe aurait commercialisé une Nautilus 5711/1P… comprendre en platine. Une montre « mystérieuse » puisqu’elle n’apparait pas dans le catalogue de la prestigieuse maison genevoise… Il s’avère que ce modèle existe. La toute première pièce aurait été livrée il y a trois ans environ. Depuis, P.P. en aurait produit au maximum une vingtaine (dans les 80.000  euros). Cette référence ne serait disponible que dans les salons Patek (Genève, Paris et Londres). Elle quasiment identique au modèle acier, cependant, les amateurs avertis pourront la reconnaitre au premier coup d’œil… En effet, le cadran –une pure merveille- est d’un bleu légèrement plus clair (moins gris que le modèle acier) et le guichet date est cerclé. Comme toutes les Patek en platine, un petit diamant orne le boitier à 6 heures. Quant au poids, ce garde-temps est bien évidemment nettement plus lourd que le modèle acier. Rappelons que le platine horloger est pur à 95% (versus 75% pour l’or). Il ne provient que d’un petit nombre de gisements à travers le monde, ce qui le rend trente fois plus rare que l’or. La densité et le poids du platine expliquent sa résistance (et les difficultés pour l’usiner) bien supérieure aux autres métaux, ce qui en fait le parfait compagnon idéal d’une vie entière…
 

Montres-de-luxe.com | Publié le 27 Juin 2014 | Lu 3853 fois

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