Patek Philippe : une pendulette de bureau dotée d'un tout nouveau calibre hautes performances


La manufacture horlogère genevoise Patek Philippe a dévoilé en avril dernier, une pendulette de bureau à quantième perpétuel et semainier dotée d’un tout nouveau calibre à remontage manuel avec réserve de marche de 31 jours. Un garde-temps en argent qui se distingue aussi par son habillage rehaussé d’émail Grand Feu flinqué vert.


Les premières décennies du 20ème siècle furent une époque d’intense créativité pour Patek Philippe. Passionnés d’innovations techniques, les grands collectionneurs américains de l’époque stimulèrent l’inventivité de la manufacture en recherchant et acquérant les garde-temps les plus sophistiqués.
 
Ce savoir-faire hors pair s’illustra avant tout dans les montres de poche, dont la fameuse « Graves » (1933), qui resta jusqu’en 1989 et la création du Calibre 89 la « montre portable la plus compliquée du monde » (24 complications).
 
Patek Philippe produisit aussi pour cette clientèle exigeante, des montres-bracelets aux mouvements et habillages très raffinés. Mais un autre domaine de l’horlogerie bénéficia également de cet esprit pionnier : celui, moins connu, des pendulettes de bureau.

En 1923, la manufacture livra au célèbre constructeur automobile James Ward Packard, une pendulette de bureau à quantième perpétuel se distinguant par sa réserve de marche de huit jours et son boîtier en argent avec appliques en or jaune et lions ailés en bronze doré.
 
En 1927 fut vendue au banquier new-yorkais Henry Graves Junior (futur destinataire de la fameuse « Graves » citée précédemment) une autre pendulette du même type, avec affichages modifiés et habillage personnalisé.
 
Ces deux pièces figurent aujourd’hui parmi les trésors du Patek Philippe Museum de Genève (pendulette « Packard » N° P-140, pendulette « Graves » N° P-1270).
 
Depuis quelques temps, la maison genevoise renoue avec cet âge d’or des pendulettes de bureau en réinterprétant la pièce destinée à James Ward Packard. 

Cependant, fidèle à sa « tradition d’innovation », PP a chargé les constructeurs de développer un tout nouveau calibre à remontage manuel doté d’une réserve de marche de 31 jours, d’une précision de +/– 1 seconde par jour et d’une praticité digne d’un mouvement du 21ème siècle.
 
Fruit de sept ans de développement, le calibre rectangulaire 86-135 PEND S IRM Q SE, estampillé du Poinçon Patek Philippe, réunit 912 composants, dont près de la moitié pour le mécanisme de quantième perpétuel.
 
Sa mise au point a entraîné le dépôt de neuf brevets pour des innovations et optimisations permettant notamment de renforcer la fiabilité à long terme, réduire la consommation d’énergie du quantième perpétuel, accroître la simplicité d’emploi et sécuriser les fonctions contre toute manipulation erronée.

Quant à la réserve de marche de 31 jours, elle est assurée par trois barillets montés en série.

Pour garantir un écart de marche maximal de +/– 1 seconde par jour, les ingénieurs ont conçu au cœur du mouvement un véritable « régulateur de précision » avec mécanisme à force constante breveté permettant de conserver une amplitude stable du balancier du premier au dernier jour de la réserve de marche, pendant tout un mois.
 
Au centre du cadran, un discret indicateur de réserve de marche permet de savoir si le mécanisme doit être remonté.
 
Au niveau des fonctions, PP a introduit deux nouveautés par rapport à la pendulette « Packard ». 

La première consiste en une « seconde sautante » (appelée aussi « seconde morte ») effectuant un seul saut par seconde, à la manière des anciens régulateurs. Une complication toujours très appréciée des amateurs de belles mécaniques.
 
La deuxième est un semainier –une fonction utile, dont la lecture est facilitée par le guichet rotatif indiquant le numéro de la semaine en cours sur une échelle à la périphérie du cadran.

Pour les autres indications, la manufacture a conservé l’affichage heures/minutes dans un petit cadran excentré à 12h, le guichet des phases de lune à 6h et les indications jour/mois dans des guichets à 9h et 3h.
 
Le quantième à aiguille, doté d’une aiguille centrale sur la pendulette « Packard », a été déplacé dans le cadran auxiliaire à 6h et deux petits guichets à 7h30 et 4h30 affichent respectivement l’indication jour/nuit et le cycle des années bissextiles – deux informations indispensables pour le réglage du calendrier.

Les différentes indications décalquées noires se détachent avec une grande lisibilité sur le cadran opalin argenté.
 
Tout en reprenant la forme générale de la pendulette « Packard » (quoique dans des dimensions supérieures), les constructeurs de la nouvelle référence 27000M-001 ont innové en la dotant d’un véritable tableau de bord mécanique avec placage en noyer d’Amérique logé sous un capot à charnières s’ouvrant depuis la droite.
 
Ce système moderne de pupitre de commande permet d’effectuer les réglages de manière intuitive, simple et pratique –conformément à la philosophie de Patek entièrement tournée vers l’utilisateur.
 
Sous le capot, dans le coin supérieur gauche, un logement doté d’un système d’éjection breveté abrite la clé de remontage et de mise à l’heure –un accessoire en plusieurs pièces artistement ouvragé. 

Dans le coin supérieur droit prennent place les deux ouvertures permettant à la clé d’accéder aux carrés de mise à l’heure et de remontage.
 
Une autre ouverture, située à 6h sous la lunette, donne accès au carré stoppant la seconde, ce qui permet une mise à l’heure à la seconde près. Une fois ces opérations effectuées, grâce à sa réserve de marche de 31 jours, la pendulette peut fonctionner sans être remontée pendant un mois entier.
 
En dessous du cadran, les constructeurs ont intégré cinq correcteurs à poussoirs. Ces touches ornées d’une lettre ou d’un symbole permettent de régler d’une simple pression du doigt les indications du quantième perpétuel, avec (de gauche à droite) la semaine (Week), le jour (Day), les phases de Lune (croissant de lune), le mois (Month) et la date (Calendar).
 
Ces correcteurs ont exigé un système complexe de renvois au sein du mouvement pour s’aligner sur un même arc de cercle.

Pour l’habillage, Patek Philippe s’est inspirée du riche décor du modèle historique de 1923. Le cabinet en argent 925 est rehaussé par des panneaux en émail Grand Feu flinqué vert avec motif guilloché tournoyant.

Comme c’est le cas pour les cadrans de montres, ces panneaux reçoivent un contre-émail afin de garantir leur parfaite planéité.
 
Cette technique représente un véritable défi, au vu de la grande dimension des éléments et des phénomènes de déformation se produisant à la cuisson.

Très peu d’émailleurs maîtrisent la technique complexe de l’émaillage sur argent, un métal dont le point de fusion, plus bas que celui de l’or (890°C contre 980°C), est proche des températures de cuisson de l’émail (800°C à 900°C).


Montres-de-luxe.com | Publié le 23 Mai 2025 | Lu 847 fois

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