Du 25 juin 2025 au 11 janvier 2026, ce sont plus de 550 pièces –vêtements, accessoires, photographies, objets d’art décoratif, dessins– qui racontent l’ascension fulgurante d’un couturier pas comme les autres.
Le parcours, dense et immersif, navigue entre ses débuts chez Doucet et Worth, ses premiers succès avec les robes flottantes inspirées de l’Orient, ses parfums, ses décors, ses fêtes et sa chute… aussi !
Le tout, mis en scène avec justesse et délicatesse par Marie-Pierre Ribière et Astrid Novembre, dans un jeu de lumières, de textures et d’espaces qui rendent justice à ce créateur iconique de l’histoire de la haute-couture et de la mode française.
Le parcours, dense et immersif, navigue entre ses débuts chez Doucet et Worth, ses premiers succès avec les robes flottantes inspirées de l’Orient, ses parfums, ses décors, ses fêtes et sa chute… aussi !
Le tout, mis en scène avec justesse et délicatesse par Marie-Pierre Ribière et Astrid Novembre, dans un jeu de lumières, de textures et d’espaces qui rendent justice à ce créateur iconique de l’histoire de la haute-couture et de la mode française.
Bien sûr, il y aura les esprits chagrins, soit disant d'avant-garde, ceux d’une certaine mode universitaire, qui connaissent mal Poiret et le vêtement et qui en profiteront pour dire que l’Orient chez Poiret est un colonialisme ; ou ceux qui réduisent Poiret à l’abandon du corset…
Ils n’ont rien compris, on ne peut plus rien pour eux, tant pis.
Car Poiret, ce n’est pas seulement des tissus fluides et une silhouette décorsetée : c’est une vision. Celle d’un homme qui veut penser la couture comme un art global, une expérience complète, à la croisée de la peinture, du théâtre, de la musique et de la décoration intérieure.
Oui, il enlève les corsets. Oui, il s’inspire de l’Antiquité et de l’Orient. Oui, il renouvelle la silhouette féminine.
Ils n’ont rien compris, on ne peut plus rien pour eux, tant pis.
Car Poiret, ce n’est pas seulement des tissus fluides et une silhouette décorsetée : c’est une vision. Celle d’un homme qui veut penser la couture comme un art global, une expérience complète, à la croisée de la peinture, du théâtre, de la musique et de la décoration intérieure.
Oui, il enlève les corsets. Oui, il s’inspire de l’Antiquité et de l’Orient. Oui, il renouvelle la silhouette féminine.
Mais il est aussi le premier à créer sa propre maison de parfums (les célèbres Parfums de Rosine), à collaborer avec des artistes comme Dufy, Iribe ou Lepape, à concevoir des meubles et des objets pour ses clientes.
On ne vient pas seulement chez Poiret pour s’habiller, mais pour vivre dans son monde. Il fonde même son propre atelier d’art décoratif, l’Atelier Martine, inspiré des arts populaires, où il forme de jeunes filles à dessiner, broder, imaginer les formes du quotidien.
Chez Poiret, l’élégance s’étend à l’univers tout entier.
Et lui-même, comment s’habille-t-il ? La question mérite d’être posée : comment un homme aussi sensible aux correspondances entre les arts, aussi fasciné par les dialogues entre matières, couleurs, parfums et gestes, pense-t-il son propre vêtement ? Comment un esprit obsédé par la synesthésie compose-t-il sa silhouette au quotidien ?
On ne vient pas seulement chez Poiret pour s’habiller, mais pour vivre dans son monde. Il fonde même son propre atelier d’art décoratif, l’Atelier Martine, inspiré des arts populaires, où il forme de jeunes filles à dessiner, broder, imaginer les formes du quotidien.
Chez Poiret, l’élégance s’étend à l’univers tout entier.
Et lui-même, comment s’habille-t-il ? La question mérite d’être posée : comment un homme aussi sensible aux correspondances entre les arts, aussi fasciné par les dialogues entre matières, couleurs, parfums et gestes, pense-t-il son propre vêtement ? Comment un esprit obsédé par la synesthésie compose-t-il sa silhouette au quotidien ?
C’est toute la beauté de l’exposition que de montrer aussi l’homme derrière la griffe. Paul Poiret est un élégant sans affectation. L’exposition commence d’ailleurs par un gros plan sur le visage de Poiret, qui montre un regard mélancolique.
Sur les photos des premiers temps, il apparaît toujours net, parfois maniéré. Son vestiaire masculin est celui d’un homme de son temps, mais avec une précision rare. Redingotes ajustées, cols hauts, lavallières, guêtres –détail suranné, mais qu’il affectionne.
Il porte la tenue réglementaire du Parisien chic de la Belle Époque. Rien n’est ostentatoire.
Plus intéressant encore : ces robes de chambre exposées, vestes de peintre, manteaux amples ceinturés. Ce sont des vêtements d’intérieur, mais traités avec grand luxe. Là, Poiret se montre tel qu’il est : pas seulement un couturier, mais un artiste.
Sur les photos des premiers temps, il apparaît toujours net, parfois maniéré. Son vestiaire masculin est celui d’un homme de son temps, mais avec une précision rare. Redingotes ajustées, cols hauts, lavallières, guêtres –détail suranné, mais qu’il affectionne.
Il porte la tenue réglementaire du Parisien chic de la Belle Époque. Rien n’est ostentatoire.
Plus intéressant encore : ces robes de chambre exposées, vestes de peintre, manteaux amples ceinturés. Ce sont des vêtements d’intérieur, mais traités avec grand luxe. Là, Poiret se montre tel qu’il est : pas seulement un couturier, mais un artiste.
Poiret s’inscrit dans une tradition d’élégance masculine remontant au XVIIIe siècle, lorsque les hommes fortunés portaient chez eux, des robes de chambre luxueuses, souvent en soie d’Orient, appelées banyans.
Ces vêtements d’intérieur, à la fois fonctionnels et somptueux, symbolisent à la fois le confort, l’érudition et une certaine idée de la liberté vestimentaire.
En choisissant de faire de ses robes de chambre de véritables pièces d’apparat, Poiret revendique cet héritage, en y insufflant sa propre vision du vêtement comme extension de l’imaginaire.
L’exposition, dans ses meilleurs moments, restitue ce style très personnel, cette manière de vivre sa propre mode.
Ces vêtements d’intérieur, à la fois fonctionnels et somptueux, symbolisent à la fois le confort, l’érudition et une certaine idée de la liberté vestimentaire.
En choisissant de faire de ses robes de chambre de véritables pièces d’apparat, Poiret revendique cet héritage, en y insufflant sa propre vision du vêtement comme extension de l’imaginaire.
L’exposition, dans ses meilleurs moments, restitue ce style très personnel, cette manière de vivre sa propre mode.
Un dernier portrait de Poiret le montre dans une tenue assez étrange : avec une casquette vissée sur la tête et un foulard autour du coup, très « poulbot » (avec toutefois, deux énormes créoles en or à chaque oreille)...
C’est le moment où il se ruine, lui et sa maison, dans les années 1920, pour exposer son oeuvre sur des péniches dont le moindre détail est aménagé.
Les financiers l’avaient prévenu. Il s’en fiche. Il ne prône pas l’élégance pour l’élégance : il la relie à la liberté, au plaisir, à l’invention. Il montre, à sa manière, qu’un vêtement peut être un manifeste intime.
C’est le moment où il se ruine, lui et sa maison, dans les années 1920, pour exposer son oeuvre sur des péniches dont le moindre détail est aménagé.
Les financiers l’avaient prévenu. Il s’en fiche. Il ne prône pas l’élégance pour l’élégance : il la relie à la liberté, au plaisir, à l’invention. Il montre, à sa manière, qu’un vêtement peut être un manifeste intime.
Cent ans plus tard, cette idée a toujours autant de force. Elle résonne avec une époque en quête de cohérence, de style affirmé mais de légèreté aussi.
Poiret aurait sans doute adoré voir ses créations défiler aujourd’hui, non plus comme des pièces de musée, mais comme des propositions encore vibrantes.
La mode est une fête, oui – mais une fête avec un panache qui n’appartient qu’aux plus grands.
Poiret aurait sans doute adoré voir ses créations défiler aujourd’hui, non plus comme des pièces de musée, mais comme des propositions encore vibrantes.
La mode est une fête, oui – mais une fête avec un panache qui n’appartient qu’aux plus grands.