Universal Genève Compax : six montres en hommage à Nina Rindt


Par Jean-philippe Tarot, Lundi 10 Novembre 2025 pour Montres-de-luxe.com

Alors qu’Universal Genève prépare sa relance sur le marché pour 2026, la marque horlogère vient de dévoiler un set de six montres UG Compax (avec calibres d'époque) qui reprennent le design du modèle « Nina », ainsi surnommé dans les années 60 pour rendre hommage à Nina Rindt qui portait ce chronographe masculin sur un bracelet bund, ici réinterprété par l’artisan japonais Satoru Hosoi.



Dans les années 1960, Nina Rindt est devenue une icône du style dans les paddocks de Formule 1. Mariée au pilote Jochen Rindt, la mannequin finlandaise était constamment présente lors de ses courses, chronométrant ses tours avec une Universal Genève Compax au poignet.
 
Mais pas n'importe quel chronographe ! Nina en fit l'un des garde-temps vintage les plus prisés du XXe siècle, d'ailleurs surnommé aujourd'hui « Nina » par les collectionneurs.

Universal Genève le décline en cette fin d’année, en deux séries de trois montres Tribute to Compax pour lesquelles l'artisan japonais Satoru Hosoi a repensé le bracelet bund original porté par Nina aux abords des circuits.

Nina reçut son Universal Genève Compax de la part de son mari. Pour suivre le temps avec plus de précision pendant les courses, la rumeur dit qu'il aurait même demandé à ce que l'aiguille des secondes du chronographe soit rouge (et non noire) pour une meilleure visibilité.
 
Cependant, le bracelet étant trop masculin, Nina souhaitait le modifier pour qu'il corresponde un peu plus à son style.
 
Lors d'un voyage à Paris, une large manchette en cuir (un bracelet de type « bund ») attira son attention depuis les vitrines d’un marchand. Ce bracelet fut utilisé pendant la guerre par les pilotes allemands pour protéger leur poignet de la chaleur en cas d’incendie.

Nina pressentit immédiatement le potentiel caché du bracelet bund. Une fois sa Compax glissée dans la manchette en cuir, la montre était désormais à son image.
 
Une image qui fut capturée au bord des circuits et qui est entrée dans les mémoires. Les photographies de Nina avec sa Compax au poignet, ont fait le tour du monde.

Cet instrument de mesure à l'origine purement fonctionnel, s'est transformé en une pièce emblématique de style. Et, au fil des années, les collectionneurs ont fini par lui donner son nom.

Plus d'un demi-siècle plus tard et alors que la marque prépare son grand retour en 2026, Nina Rindt, aujourd'hui octogénaire, a accepté de revenir sur cette histoire pour Universal Genève.
 
Pour la toute première fois, Universal Genève ressuscite le modèle « Nina » en or blanc et rouge avec une édition ultra-exclusive de deux séries de trois montres Tribute to Compax au prix de 135.000 euros le set, un tarif largement critiqué, voire moqué par la communauté internationale des collectionneurs présents sur les réseaux sociaux.
 
Alors que le modèle des années 1960 était équipé du Valjoux 72, ces modèles sont animés par le calibre « Universal 281 » d'Universal Genève, les seules « Nina » dotées de ce mouvement historique.

« Ces six montres fabriquées individuellement reflètent l'orientation que nous avons souhaité donner à la marque lorsque nous l'avons acquise en 2023 », explique Georges Kern, PDG de la marque. « Le chronographe de Nina Rindt a marqué l'histoire d'Universal Genève. Le revisiter allait de soi : ce projet figurait parmi les piliers de la relance de la marque. »
 
La nouvelle collection Tribute to Compax s'articule autour de bracelets bund fabriqués à la main par le célèbre maroquinier japonais Satoru Hosoi. Il signe là sa première collaboration avec une marque horlogère.
 
Satoru Hosoi, qui a été formé au Japon et en Italie avant de perfectionner son art chez Hermès et Moynat, a obtenu le titre de Meilleur Ouvrier de France en 2015 et travaille aujourd'hui dans son atelier parisien.

Pour Universal Genève, il a imaginé un bracelet bund axé sur la mode plutôt que ses origines martiales. Composées de trois pièces de cuir de veau imbriquées et cousues pour rester solidaires, ces créations contrastent avec le bracelet bund classique aux éléments détachables.
 
Chaque bracelet a été marqué à chaud des signatures Universal Genève et Hosoï-Paris : marron ou noir pour les montres en or blanc et taupe ou olive pour les montres en or rouge.
 
De plus, les bracelets de la collection Tribute to Compax ont été créés à Paris, qui n'est autre que la ville où Nina a transformé sa montre pour la première fois. La boucle est désormais bouclée.

Le regard glisse du bracelet au cadran. Universal Genève a opté pour l'émail grand feu, une technique parmi les plus vénérées de l'art horloger.

Réalisés par des maîtres émailleurs, les six cadrans de la collection vont du blanc et noir opaque classique au bleu et marron translucide. L'aiguille des secondes du chronographe, rouge comme la Compax de Nina, contraste sur l'émail avec une clarté graphique.
 
Au cœur de la montre se trouve un autre élément porteur d'histoire. Universal Genève a restauré des mouvements d'archives Calibre 281 de l'époque Compax : des chronographes à roue à colonnes et à remontage manuel de 28,5 mm de diamètre et de 7,10 mm d'épaisseur.

Autrefois, la réputation d'Universal Genève reposait sur la technicité de ces mouvements.

« En les réintroduisant aujourd'hui, la collection Tribute to Compax reste fidèle à son époque d'origine tout en laissant entrevoir le retour imminent de la marque à la fabrication de mouvements, avec la même précision, la même résistance et la même longévité qui ont défini ses chronographes des années 1960 » assure la marque dans son communiqué.
 
À l'instar du bracelet Polerouter en or blanc créé en 2024 par Laurent Jolliet, l'un des derniers chaînistes suisses, le cadran grand feu et le bracelet bund de la Compax s'inscrivent dans la philosophie adoptée par Universal Genève pour sa renaissance… A savoir, considérer l'horlogerie comme un métier d'art.
 
Seules deux séries complètes seront produites, disponibles exclusivement sur demande. Les fonds récoltés seront reversés à l'École d'horlogerie de Genève, la plus ancienne école du genre en Suisse, qui est historiquement liée à Universal Genève.
 
En finançant des apprentissages et en préservant des métiers rares, le projet veille à ce que le savoir-faire qui sous-tend ces montres perdure au cours du siècle à venir.


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