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Vacheron Constantin Métiers d'Art Savoirs enluminés


Vacheron Constantin a présenté la semaine dernière à Paris, dans les salles du Musée des Arts Décoratifs, l’une de ses dernières collections Métiers d’Art. Inspirées du célèbre Bestiaire d’Aberdeen, ces créations raffinées et exclusives (3 séries limitées de 20 ex.) mettent en avant les savoir-faire de la maison tout en pérennisant des métiers ancestraux et en rendant les collectionneurs plus cultivés. L’une des rares marques au monde à savoir allier à ce point haute horlogerie et artisanat de haut vol. Disponibles uniquement dans les Boutiques Vacheron Constantin.



Avec les Savoirs Enluminés, cette édition limitée nous embarque pour un voyage initiatique au cœur du Moyen Âge, des manuscrits enluminés et de la transmission des savoirs… Au fil des ans, les métiers d’art s’épanouissent pleinement chez V.C. Ce terreau fertile lui offre l’opportunité de donner libre cours à une imagination débordante, tout en développant des techniques innovantes. Juste retour des choses, la manufacture s’est toujours distinguée par son implication dans l’art et le mécénat culturel. Elle puise dans ce creuset pour laisser s’exprimer pleinement toute sa palette de savoir-faire dont elle démontre, collection après collection, une réelle expertise.
 
Avec les Savoirs Enluminés, l’horloger s’inspire d’une œuvre du Moyen Âge, un ancien manuscrit celte mondialement reconnu pour la qualité de ses enluminures : le fameux Bestiaire d’Aberdeen. Au-delà de la beauté exceptionnelle de cet ouvrage quasi millénaire, V.C. a souhaité rendre hommage à la transmission des savoirs (un thème cher à la manufacture).
 
Outre leur singularité thématique, ces garde-temps Métiers d’Art Savoirs Enluminés proposent également un mécanisme breveté, assurant un affichage traînant des heures (pas forcément très lisible mais original ; et puis, la lecture de l’heure est secondaire dans ces modèles).
 
Le Bestiaire d’Aberdeen a été commandité au XIIème siècle. Ce « livre de bêtes », véritable vecteur de connaissances et de croyances, regorge d’informations essentielles à la compréhension de l’évolution de l’Humanité tout en exaltant le pouvoir de la métaphore. Au Moyen Âge, ce procédé rhétorique est très courant et le rôle symbolique de l’animal s’affirme pleinement. On lui prête des sentiments et des personnalités comparables à celle de l’Homme. L’animal n’existe pas pour ce qu’il est, il représente les merveilles de la Création. Il enseigne le savoir, mais surtout, il transmet des préceptes moraux. Il s’avère tantôt porteur de rêves, de conquêtes ou de pouvoir, peuple les fables et les romans satiriques.
 
L’illustration participe de cet enseignement. Les bêtes représentées dans un style pictural figuratif avec une intensité des couleurs et une précision du dessin possèdent souvent des attributs fantastiques pour un résultat graphique d’une modernité saisissante. De très grande qualité, les enluminures sont peintes sur fond d’or à peine bruni par le temps. Elles révèlent des couleurs encore denses, essentiellement des bleus et des roses, le blanc étant utilisé pour accentuer les contours et les reliefs des corps. Les artistes devaient faire preuve d’imagination pour dessiner ces animaux fantastiques qu’ils n’avaient jamais observés…
 
Au-delà de leur valeur culturelle indéniable, les miniatures incarnent le parfait exemple de la conjugaison de talents. L’enlumineur et le doreur ont su parfaitement assortir leurs gestes sur les 103 folios que compte l’ouvrage. Les manuscrits de l’époque passaient entre les mains de plusieurs maîtres-artisans, étape par étape, chacun apportant une contribution essentielle à la composition. Sur un parchemin préparé à la main, le moine-copiste calligraphiait le corps du texte à la main en laissant les indications et l’espace pour recevoir les dorures et les enluminures destinées à structurer le corps du texte. Puis, le doreur appliquait la feuille d’or. Enfin, l’enlumineur réalisait sa miniature directement sur la fine couche d’or, esquisse, mélange de pigments naturels, coloriage par couche. Un art qui demande coordination et précision.

Mariant techniques horlogères et métiers d’art, Vacheron Constantin rend hommage à l’art de la miniature par le biais de réinterprétations émaillées. Jadis, l’enlumineur travaillait dans des conditions d’exigence identiques à celles de l’émailleur aujourd’hui, avec ces mêmes gestes qui offrent à l’objet, précieux, un langage émotionnel multiple et universel. Pour obtenir une pièce distillant une vraie intensité, les artisans doivent d’abord parfaitement connaître les possibilités et les contraintes de chaque technique. Leur inspiration se nourrit d’influences et d’expériences. C’est à cette condition seulement qu’ils pourront livrer le meilleur d’eux-mêmes et offrir une véritable authenticité !
 
Cette collection Métiers d’Art Savoirs Enluminés compte trois séries limitées de vingt pièces, chacun des trois garde-temps étant illustré d’un animal du Bestiaire d’Aberdeen. Premier de ce trio, l’« Altion » -un bel oiseau marin rattaché à l’Eau, construisant son nid sur les flots, quelles que soient les intempéries, et qui symbolise la sérénité (extrait du folio 54v). Le soin porté à son plumage d’un bleu vert, l’élégance de ses ailes, la souplesse de sa posture s’intègre idéalement à la forme circulaire du cadran. Le deuxième modèle, « Vultures », montre deux volatiles dos à dos -ambassadeurs des Airs par excellence, ils se jettent un regard complice (extrait du folio 44v). Dans un dégradé de rose, leurs corps dessinent un cercle, symbole d’infini et de longévité. Le troisième modèle, « Caper » –est dédié à la Terre (extrait du folio 14r). Il présente un caprin bleu nuit au regard perçant.
 
Ces trois créatures s’illustrent dans une représentation extrêmement fidèle des enluminures originales. Chaque projet implique son lot de réflexions, mais aussi de surprises et d’émerveillements. Ici, Vacheron Constantin a choisi de faire appel aux techniques décoratives traditionnelles, l’art de l’émail Grand Feu faisant écho à l’enluminure, la gravure en référence à la calligraphie, et à une phase délicate d’ombrage et de texturisation d’or pour retrouver l’effet des feuilles d’or.
 
Chaque geste de l’artisan se fait dans la continuité, l’un dépendant de l’autre, le résultat final étant toujours imprévisible, jusqu’à la dernière touche, l’emboîtage. La complexité de ces garde-temps s’exprime au premier regard par un cadran en or 22 carats, étagé sur deux niveaux. L’élément supérieur, bordé d’une frise, accueille en son centre la créature fantastique. Décoré d’émail Grand Feu, le cadran supérieur marie les techniques de la miniature et du champlevé. Le travail d’émaillage est long et minutieux, les couleurs sont posées au microscope, l’une après l’autre, avant plusieurs passages au four, tout en restant le plus fidèle à l’original. En arrière-plan, le fond émaillé doré est texturé à la main à l’aide de fines brosses et de gommes afin de s’approcher au plus près de cet effet façonné de la feuille d’or.
 
Le niveau supérieur s’ouvre sur la droite pour laisser apparaître la partie inférieure. On y devine un texte en latin issu du manuscrit*. Il s’agit d’un hommage dédié à la puissance créatrice de la Nature (Natura) et de la Vie (Vita). Ce minuscule segment d’or se structure sur trois niveaux de détails, sans jamais dépasser 0.9 mm d’épaisseur. Les lettres en relief polies tranchent sur le fond grainé, les chiffres arabes de la minuterie, rangés en arc de cercle, sont délicatement peints sur le dessus. Enfin, entre ces deux niveaux de cadran, les chiffres des heures glissent de haut en bas, à tour de rôle, en 60 minutes. La lumière révèle les finitions mates ou polies. 

Cet affichage est rendu possible grâce à un mécanisme exclusif. Il s’agit du calibre 1120 AT à remontage automatique, sur une base ultra-plate. Conçu et réalisé par Vacheron Constantin, il répond aux exigences du Poinçon de Genève qui ne se limitent plus uniquement au mouvement, mais prennent en compte la montre terminée. Il bat à la fréquence de 2.75 Hz (19'800 alternances/heure) et dispose d’une réserve de marche d’environ 40 heures. A noter que les principales surfaces planes du mouvement portent un minutieux décor « Côtes de Genève » et tous leurs angles vifs sont anglés avant d'être polis à la main. Il en est de même pour les têtes de vis.
 
L’affichage traînant a été conçu et développé par les ingénieurs de la maison. Les trois bras de la roue des heures sont prolongés par un carrousel. Chacun porte quatre chiffres horaires, dont l’orientation est déterminée par une came en forme de croix de Malte, un mécanisme breveté dont l’esthétique fait écho à l’emblème de la maison. La couronne (roue) des heures tourne de manière à placer tour à tour le carrousel portant le chiffre approprié devant les minutes correspondantes peintes sur le cadran inférieur. L’heure glisse peu à peu vers le bas, avant de disparaître après avoir franchi la barre des 60 minutes. Elle laisse place alors au chiffre de l’heure suivante. Affichage aérien, le temps semble glisser sur l’ouvrage comme le regard sur une page d’un livre. L’effet est doucement poétique.
 
Ce calibre est protégé par un large boîtier de forme en or blanc. Sur le flanc de carrure, le nom de l’animal illustré sur le cadran est fidèlement gravé selon la calligraphie originale. Enfin, le fond ouvert est protégé d’une glace saphir permettant d’admirer le mouvement automatique ainsi que sa masse oscillante en or au motif tapissé. Il s’agit d’une représentation stylisée de l'architecture néo-gothique des arches de la Tour de la Couronne du King’s College de l’université d’Aberdeen. La tapisserie, un style de décoration inspiré du guillochage, est réalisée par un outil datant de plus d’un siècle et fonctionnant sur le même principe que le pantographe. Une technique qui nécessite un réglage extrêmement fin, devant être adapté à chaque nouvelle masse oscillante, mais offrant la magnifique opportunité de créer des décors en volume, marquant des reliefs et des creux d’à peine 1/10e de millimètre comme un effet de broderie. 

​L’histoire détaillée du Bestiaire d’Aberdeen

Le Bestiaire d’Aberdeen a été répertorié pour la première fois en 1542, lors de l’inventaire de la Old Royal Library du palais de Westminster, il aurait été pourtant rédigé et enluminé bien avant, aux alentours de 1200. Outre la beauté de ses enluminures, il révèle toute la particularité de la pensée médiévale, caractérisée par cette approche très catégorisée de l’appréhension du monde. Une manière d’organiser les connaissances que l’on retrouve également dans d’autres cultures de l’époque, en Moyen-Orient et en Extrême-Orient notamment, et qui s’évertuent à formuler des descriptions factuelles par une pensée symbolique et moralisatrice de manière systématique. Un entendement commun à tous, clairement inspiré par le Physiologus, texte grec datant du IIème siècle retrouvé à Alexandrie et fondateur de nombreux manuscrits encyclopédiques à travers le monde.
 
Le Bestiaire d’Aberdeen se hiérarchise en 11 chapitres : la création du monde, les bêtes sauvages, le bétail, les petits animaux, les oiseaux, les serpents et les reptiles, les vers, les poissons, les arbres et les plantes, la nature humaine et enfin, les minéraux. Il est aujourd’hui conservé précieusement dans la bibliothèque de l’Université d’Aberdeen en Écosse. Objet d’une extrême rareté, il n’a été exposé qu’une seule fois au public, en 2012, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle bibliothèque de l’université d’Aberdeen. Pour demeurer précieusement préservé de la lumière et de l’humidité, sa consultation n’excède pas 30 minutes par jour.

Spécificités techniques

Calibre 1120 AT développé et manufacturé par Vacheron Constantin
Mécanique à remontage automatique, avec mécanisme additionnel d’affichage trainant des heures
32.80 mm (12’’’½) de diamètre
5.45 mm d’épaisseur
2.75 Hz (19’800 alternances/heure)
205 composants 
36 rubis 
Garde-temps certifiés du Poinçon de Genève
 
Réserve de marche : env. 40 heures
           
Indications     
Heures, minutes
Indication de l’heure par des chiffres arabes montés sur des satellites. Les heures défilent les unes après les autres devant la minuterie en arc de cercle de 120° située sur le cadran inférieur
                       
Boîtier or gris 40 x 49.45 mm, 10.30 mm d’épaisseur
Fond transparent avec glace saphir
Nom du modèle d’inspiration gravé sur la carrure
 
Etanchéité testée à une pression de 3 bar (environ 30 mètres)
 
Cadran à deux niveaux :
Cadran supérieur : base en or texturée à la main, émail Grand Feu miniature et champlevé
Cadran inférieur : lettres polies en relief sur fond grainé en or
 
Bracelet alligator brun, cousu main, finition sellier, grandes écailles carrées avec boucle déployante à lame triple en or gris demi-croix de Malte polie
 
Accessoires
Livrées avec une loupe, une paire de gants et une brochure dédiée illustrant les différents savoir-faire mis en valeur par ces créations
 
Edition limitée à 20 pièces pour chaque modèle « N°X/20 » gravé au dos de chaque pièce
 
Références
7000S/000G-B001 - Vultures
7000S/000G-B002 - Caper
7000S/000G-B003 – Altion
 
*Texte en latin extrait du Bestiaire d’Aberdeen (folios 80 & 81) ornant le cadran inférieur
« Natura dicta eo quod nasci aliquid faciat, gignendi enim et faciendi potens est. Vita dicta propter vigo rem vel quod vim teneat nascendi atque crescendi.
»
 
Traduction en français
La nature (natura), est appelée ainsi car elle donne naissance (nasci) car elle a le pouvoir d’engendrer et de former. La vie (vita), vient de “vigueur”, un “pouvoir actif” parce qu’elle porte en elle la force de la naissance et de la croissance.  


Montres-de-luxe.com | Publié le 1 Avril 2015 | Lu 2759 fois






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