Cette veste, c’est la « Forestière ». Inventée en 1947 par la maison parisienne Arnys (c’est d’ailleurs mentionné sur les étiquettes), on la résume injustement à une veste inspirée de celles des gardes-chasse de Sologne.
Et selon les légendes urbaines qui circulent à son sujet, elle aurait été créée pour Le Corbusier ; une histoire qui n’a cependant jamais été confirmée, ni corroborée !
Alors quand et comment ce vêtement a-t-il pu devenir aussi populaire ? Arnys était situé rue de Sèvres à Paris, sur la Rive Gauche et à ce titre, c’était le tailleur attitré d’une clientèle d’artistes, d’intellectuels, de journalistes, d’écrivains et plus généralement, des professions libérales.
De Jean Cocteau à Pierre Bergé en passant par Serge Moati, Pierre Arditi, François Fillon, Laurent Fabius ou encore François Mitterrand. Tous ont porté la Forestière.
Et selon les légendes urbaines qui circulent à son sujet, elle aurait été créée pour Le Corbusier ; une histoire qui n’a cependant jamais été confirmée, ni corroborée !
Alors quand et comment ce vêtement a-t-il pu devenir aussi populaire ? Arnys était situé rue de Sèvres à Paris, sur la Rive Gauche et à ce titre, c’était le tailleur attitré d’une clientèle d’artistes, d’intellectuels, de journalistes, d’écrivains et plus généralement, des professions libérales.
De Jean Cocteau à Pierre Bergé en passant par Serge Moati, Pierre Arditi, François Fillon, Laurent Fabius ou encore François Mitterrand. Tous ont porté la Forestière.
La plupart de ces métiers s’étaient affranchis, dès 1968 et surtout dans les années 80 avec l’arrivée de la gauche au pouvoir, du port systématique et obligatoire du costume. La Forestière était alors la réponse idéale à un besoin évident : celle de rester chic sans être engoncé dans un vêtement trop strict.
Car effectivement, la Forestière est bel et bien « l’ancêtre » méconnu de la très tendance veste de peintre bleue et de ces workwear jackets que l’on voit pulluler un peu partout et remplacer les blazers et les vestons sur les dos des jeunes cadres de nos jours dans les grandes villes d’Europe !
Dans la pratique, la Forestière est une veste droite à pans carrés avec des gros boutons et des boutonnières passepoilées. Elle possède des manches tubulaires, parfois avec des coudières, mais jamais de boutons en bas des manches.
Ce qui la rend immédiatement reconnaissable au premier coup d'œil ? C’est bien évidemment son petit col, avec sa patte prolongée, comme sur les blousons d’aviateurs ou de motards. Elle arbore également trois poches plaquées qui renforcent le côté « casual » de cette pièce du vestiaire masculin. Ces dernières peuvent avoir des rabas.
Car effectivement, la Forestière est bel et bien « l’ancêtre » méconnu de la très tendance veste de peintre bleue et de ces workwear jackets que l’on voit pulluler un peu partout et remplacer les blazers et les vestons sur les dos des jeunes cadres de nos jours dans les grandes villes d’Europe !
Dans la pratique, la Forestière est une veste droite à pans carrés avec des gros boutons et des boutonnières passepoilées. Elle possède des manches tubulaires, parfois avec des coudières, mais jamais de boutons en bas des manches.
Ce qui la rend immédiatement reconnaissable au premier coup d'œil ? C’est bien évidemment son petit col, avec sa patte prolongée, comme sur les blousons d’aviateurs ou de motards. Elle arbore également trois poches plaquées qui renforcent le côté « casual » de cette pièce du vestiaire masculin. Ces dernières peuvent avoir des rabas.
Si on a du mal à trouver des illustrations ou des photos de la Forestière avant les années 1980, c’est en revanche à cette période que cette veste devient le symbole d’une époque : elle était très ample, telle une cape ou plutôt tel le paletot des poètes du Parnasse.
Impossible que Michel et Jean Grimbert, grands collectionneurs d’arts, amateurs de littérature et fins esthètes, n’aient pas pensé à Rimbaud ou à Baudelaire en imaginant ce vêtement.
Au-delà de sa coupe, ce sont surtout les matières et les couleurs qui définissent la Forestière et qui cristallisent d’ailleurs, tout le style Arnys !
Cette veste était coupée dans des tissus de tailleur : les tweeds épais, les velours chatoyants, les moleskines, les lins lourds mais aussi, dans des matières plus rares comme des mélanges de laine, lin et soie ou des cachemires. Certains modèles anciens présentent une doublure matelassée (dans le haut du dos) pour encore plus de confort.
Impossible que Michel et Jean Grimbert, grands collectionneurs d’arts, amateurs de littérature et fins esthètes, n’aient pas pensé à Rimbaud ou à Baudelaire en imaginant ce vêtement.
Au-delà de sa coupe, ce sont surtout les matières et les couleurs qui définissent la Forestière et qui cristallisent d’ailleurs, tout le style Arnys !
Cette veste était coupée dans des tissus de tailleur : les tweeds épais, les velours chatoyants, les moleskines, les lins lourds mais aussi, dans des matières plus rares comme des mélanges de laine, lin et soie ou des cachemires. Certains modèles anciens présentent une doublure matelassée (dans le haut du dos) pour encore plus de confort.
Mais surtout, la Forestière était appréciée pour ses couleurs souvent vives ! Parfois bicolore même, elle jouait sur d’étonnantes associations tels du mauve et du sauge, du moutarde et du rouge sang, du taupe associé à du tabac. Les cols et les passepoils (parfois en cuir) et les coudières réhaussaient le style et structuraient ces grandes vestes amples.
Tout le raffinement des frères Grimbert, les propriétaires d’Arnys, tenait précisément à la justesse de ces accords de couleurs, nourris par une immense culture de la peinture.
Avec le temps, la maison Arnys s’est quelque peu endormie sur ses lauriers. En 2012, elle fut sauvée de la disparition par son intégration à Berluti, fleuron masculin de LVMH.
Rue de Sèvres, le décor a changé : les salons Louis XVI et les chaises Art Déco ont fait place à un décor ultra-moderne de verre, de métal et de cuir ; mais le personnel et l’offre sur-mesure est restée la même.
Tout le raffinement des frères Grimbert, les propriétaires d’Arnys, tenait précisément à la justesse de ces accords de couleurs, nourris par une immense culture de la peinture.
Avec le temps, la maison Arnys s’est quelque peu endormie sur ses lauriers. En 2012, elle fut sauvée de la disparition par son intégration à Berluti, fleuron masculin de LVMH.
Rue de Sèvres, le décor a changé : les salons Louis XVI et les chaises Art Déco ont fait place à un décor ultra-moderne de verre, de métal et de cuir ; mais le personnel et l’offre sur-mesure est restée la même.
Seule différence : le prêt-à-porter est devenu celui de Berluti et, pour la partie directement héritée d’Arnys, réduite à une version monochrome de la Forestière.
En cet automne 2025, voici donc une nouvelle qui devrait réjouir les nombreux aficionados qui s’étaient résolus aux Forestières de seconde main voire même, aux copies qui fleurissent un peu partout depuis quelques temps sur le marché…
En effet, Berluti a décidé cette saison, de rendre hommage au riche patrimoine d’Arnys et de proposer une véritable réinterprétation de la Forestière. Elle est d'ailleurs la "star" des vitrines de la boutique de la rue de Sèvres puisqu'elle y est exposée dans ses différentes versions !
On reconnait là, l’influence de Jean-Marc Mansvelt, directeur général de la marque depuis janvier 2024 et qui soulignait récemment : « nous nous concentrons sur nos icônes, tout en ouvrant la façon dont vous les portez ». Dont acte.
En cet automne 2025, voici donc une nouvelle qui devrait réjouir les nombreux aficionados qui s’étaient résolus aux Forestières de seconde main voire même, aux copies qui fleurissent un peu partout depuis quelques temps sur le marché…
En effet, Berluti a décidé cette saison, de rendre hommage au riche patrimoine d’Arnys et de proposer une véritable réinterprétation de la Forestière. Elle est d'ailleurs la "star" des vitrines de la boutique de la rue de Sèvres puisqu'elle y est exposée dans ses différentes versions !
On reconnait là, l’influence de Jean-Marc Mansvelt, directeur général de la marque depuis janvier 2024 et qui soulignait récemment : « nous nous concentrons sur nos icônes, tout en ouvrant la façon dont vous les portez ». Dont acte.
Pour autant, Berluti ne se cantonne pas sur une réédition littérale : non, la maison remet en jeu la coupe et déploie une famille de Forestières plus structurées, chacune avec une matière et une couleur pensées pour un usage précis et pour une silhouette ultra-moderne -illustrée notamment par l’ambassadeur « maison », l’acteur Victor Belmondo, petit-fils de...
Cette réintroduction de la Forestière commence par un coloris qui nous semble a priori inédit dans les archives d’Arnys. En effet, Berluti présente une Forestière en laine et cachemire double face en Nile Blue (3.300 euros), moins commun qu’un marine classique.
Avec cette couleur, ce vêtement gagne en profondeur tout en conservant suffisamment de sobriété pour le bureau. La technique du double-face est magistrale et l’usage d’une doublure Internal Giant Scritto est un clin d’œil plutôt discret aux codes « maison » -le fameux scritto que l’on voyait un peu trop sur les produits Berluti se cantonne ici à l’intérieur, tel un secret réservé aux initiés.
Plus classique, la gabardine de laine marine est peut-être la version la plus sage à réserver à ceux qui n’ont jamais possédé de Forestière dans leur garde-robe. Cette matière offre un toucher sec, presque technique pour une option « ville active » par excellence. Un bleu qui s’associe parfaitement au denim autant qu’à la flanelle sans dissonance !
Cette réintroduction de la Forestière commence par un coloris qui nous semble a priori inédit dans les archives d’Arnys. En effet, Berluti présente une Forestière en laine et cachemire double face en Nile Blue (3.300 euros), moins commun qu’un marine classique.
Avec cette couleur, ce vêtement gagne en profondeur tout en conservant suffisamment de sobriété pour le bureau. La technique du double-face est magistrale et l’usage d’une doublure Internal Giant Scritto est un clin d’œil plutôt discret aux codes « maison » -le fameux scritto que l’on voyait un peu trop sur les produits Berluti se cantonne ici à l’intérieur, tel un secret réservé aux initiés.
Plus classique, la gabardine de laine marine est peut-être la version la plus sage à réserver à ceux qui n’ont jamais possédé de Forestière dans leur garde-robe. Cette matière offre un toucher sec, presque technique pour une option « ville active » par excellence. Un bleu qui s’associe parfaitement au denim autant qu’à la flanelle sans dissonance !
La réinterprétation la plus « berlutienne » est probablement celle qui transpose la patine emblématique de la maison sur une Forestière en suède (veau velours patiné).
Deux teintes à découvrir : un « purple grape » absolument sublime, d’une profondeur exceptionnelle et un « warm purple grey » plus discret mais tout aussi séduisant (7.500 euros).
Des vestes-manifestes qui associent l’héritage bottier de la maison (ses origines, rappelons-le) à cette veste emblématique sans sacrifier sa coupe originelle.
Enfin, la Forestière en cachemire (4.200 euros) est peut-être l’option la plus feutrée et la plus chic. Le « Nero Bordo » n’est pas un noir plat, c’est un noir profond enrichi de reflets bordeaux ; une pièce qui remplace aisément un blazer pour les dîners en ville.
Deux teintes à découvrir : un « purple grape » absolument sublime, d’une profondeur exceptionnelle et un « warm purple grey » plus discret mais tout aussi séduisant (7.500 euros).
Des vestes-manifestes qui associent l’héritage bottier de la maison (ses origines, rappelons-le) à cette veste emblématique sans sacrifier sa coupe originelle.
Enfin, la Forestière en cachemire (4.200 euros) est peut-être l’option la plus feutrée et la plus chic. Le « Nero Bordo » n’est pas un noir plat, c’est un noir profond enrichi de reflets bordeaux ; une pièce qui remplace aisément un blazer pour les dîners en ville.
Cette capsule Berluti illustre une fidélité forte à l’héritage Arnys (que l’on n’avait pas vu depuis des années) : la coupe, les proportions, le col à patte presque inchangé et les manches tubulaires sont reconduits, tel un vocabulaire de formes immuables.
La signature maison, elle, se joue dans la maîtrise de la discrétion : la doublure Giant Scritto reste cantonnée à l’intérieur de la veste et la fameuse patine Berluti ne se retrouve que sur le modèle en suède, sans ostentation.
Les connaisseurs n’y verront pas une reconstitution muséale et littérale, mais plutôt une mise à jour !
Maintenant, la question qui démange déjà tous les amateurs de la maison de la Rive Gauche : après la Forestière, qu’elles seront les prochaines réinterprétations des icônes d’Arnys ? A quand la Sorel, à quand la Cornac ! Mais ceci est une autre histoire…
Raphaël Sagodira et Jean-Philippe Tarot
La signature maison, elle, se joue dans la maîtrise de la discrétion : la doublure Giant Scritto reste cantonnée à l’intérieur de la veste et la fameuse patine Berluti ne se retrouve que sur le modèle en suède, sans ostentation.
Les connaisseurs n’y verront pas une reconstitution muséale et littérale, mais plutôt une mise à jour !
Maintenant, la question qui démange déjà tous les amateurs de la maison de la Rive Gauche : après la Forestière, qu’elles seront les prochaines réinterprétations des icônes d’Arnys ? A quand la Sorel, à quand la Cornac ! Mais ceci est une autre histoire…
Raphaël Sagodira et Jean-Philippe Tarot