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De Midi à Minuit : les Maîtres Horlogers, pour tout savoir sur les montres de franc-maçons


Didier Gottardini et Emmanuel Lecugy ont publié chez WatchPrint (le livre est actuellement disponible en précommande) : « De Midi à Minuit : Les Maitres Horlogers ». Un ouvrage qui vous expliquera, en 264 pages, tout ce que vous avez toujours voulu savoir les montres et la franc-maçonnerie.



De Midi à Minuit : les Maîtres Horlogers
Quelles sont ces montres maçonniques souvent rares et uniques ? Pour qui ont-elles été réalisées et pourquoi ? Pourquoi lever le voile sur un tel sujet ?

Peut-être pour tout simplement pour porter à la connaissance de tous que l’horlogerie s’est dépassée grâce à son imagination, à son génie humain et ses aptitudes aux arts décoratifs, et ce, afin de proposer aux maçons des garde-temps qui leur correspondaient profondément. A la fois par leur simplicité mais aussi par leur beauté.
 
Est-ce parce que la Franc-Maçonnerie, dans ses rites, évolue au sein d’une temporalité spécifique ? Est-ce que les Francs-Maçons entretiennent une relation spécifique avec le temps ?

« De midi à minuit... » étant l’espace-temps consacré aux travaux en loge, la notion de temps est hautement symbolique pour tout maçon et n’a pas de prise sur la construction de son temple intérieur.

En tout état de cause, parmi l’ensemble des objets de la vie courante auxquels furent rapidement ajoutés des symboles maçonniques comme autant de liens entre la vie en loge et son extériorisation, nous trouvons, dès la fin du 18ème siècle et jusqu’à nos jours, des montres, des pendules et pendulettes de bureau. Autant au Royaume-Uni que sur le continent européen ou américain. Ces montres furent très longtemps un objet rare et souvent unique, fruit du travail d’ateliers indépendants où s’exprimait la relation intime entre le maître horloger et son oeuvre.
 
L’« empreinte » maçonnique d’un garde-temps peut se révéler de différentes façons :

Il peut y avoir sur le cadran la présence de symboles maçonniques (souvent à la place des index) accompagnée parfois d’une devise telle que « Love your fellow man. Lend him a helping hand » ou « Fortitude, justice, tempérance et prudence ».

Le boîtier peut également présenter des symboles maçonniques : gravure (le pélican sur sept marches, les colonnes du temple du roi Salomon, l’étoile flamboyante, l’oeil rayonnant, étoiles, outils maçonniques, compas-équerre etc.) ; dédicace à un Frère méritant ; ou tout simplement par sa forme (triangulaire).
 
Autre option : les montres à coq (ciselure d’outils maçonniques (compas, équerre, perpendiculaire etc.)) et sur la platine même de la montre. Ce sont de véritables « beautés cachées » horlogères qui rendent grâce à la franc-maçonnerie. Des pièces rares et désirables car souvent exclusives. Rappelons que les horlogers étaient eux-mêmes maçons et fabriquaient ces montres sur-mesure pour leurs frères à travers le monde. Les maçons américains et anglais ont très tôt commencé leur propre production de pendules de parquet décorées de symboles maçonniques. Des horlogers tels que George Breadbelt (circa 1811-1833) ou encore Silas Hoadley qui était maçon, est considéré comme l’un des meilleurs fabricants de pendules aux Etats-Unis (circa 1820-1840). On trouve également, outre-Atlantique, beaucoup de pendules dites de grands-pères aux armes des Chevaliers du Temple qui datent du début du 18ème siècle.
 
Un de ces horlogers maçons célèbre est sans aucun doute Sir Seth Thomas. Il est à l’origine de montres et de pendules hors du commun que l’on retrouve dans les musées maçonniques du monde entier. Les montres de poche sont également souvent fabriquées par des horlogers maçons, le plus connu d’entre eux est le frère W.W. Dudley qui était un grand maître. Il a créé de nombreuses montres maçonniques, dont un modèle très recherché aujourd’hui par les collectionneurs à cause de son mouvement squeletté avec les outils du maçon. Cette pièce en or était vendue entre 40$ et 75$ dans le catalogue de Macoy en 1939 -qui proposait des fournitures maçonniques à l’époque. On peut également trouver des pièces signés Tiffany’s, Tavannes ou Waltham avec des cadrans aux décors maçonniques.
 
Les montres de poignet ont quant à elles plus rarement arborées officiellement des décors maçonniques. Néanmoins, quelques modèles existent sur le marché, comme ceux fabriqués par la marque Cervine ou Hamilton. La grammaire maçonnique de chaque cadran, de chaque boitier, de chaque mouvement ciselé est à décrypter en fonction des différents rites : L’Arche Royal, Emulation, REAA (Rite Ecossais Ancien Accepté), RER (Rite Ecossais Rectifié), Rite Français, Memphis Misraïm, etc. Mais d’une manière générale, les techniques de travail sont souvent identiques et les symboles les plus courants sont : les colonnes du temple, les outils du maçon (équerre, compas, maillet, truelle, ciseaux), les autres symboles universels de la maçonnerie (l’étoile flamboyante, le delta lumineux (triangle), le niveau à fil à plomb, l’oeil rayonnant, la lettre G, l’abréviation A.L.G.D.G.A.D.L.U. (A La Gloire Du Grand Architecte De L’Univers), les lacs d’amour (chaine entrelacée), les glaives, les étoiles, les astres, la feuille d’acacia, le crane, la pierre brute, le pavé mosaïque) ou encore des symboles propres à la maçonnerie anglo-saxonne comme l’arche royale, l’échelle ou l’Arche de Noé.
 
Les pièces anciennes sont très rares et difficiles à dénicher. La plupart des modèles originaux sont dans des musées (Musée Patek Philippe à Genève, Musée de Villers-le-Lac, Musée de l’horlogerie de Morteau), dans les musées des différentes obédiences (GODF, GLNF, GLNA), dans des musées privés comme Beyer à Zurich, ou bien sûr, dans des collections privées. On peut cependant en trouver de temps en temps dans les ventes aux enchères d’Antiquorum, de Christie’s, de Sotheby’s, de Bonhams, etc. Mais attention, le marché regorge de « vraies-fausses pièces » et de contrefaçons. L’engouement et l’inaccessibilité de ces montres ont poussé certains à créer de « vrai-faux » avec des composants anciens ou avec des montres de marques célèbres.
 
De nos jours, trop de garde-temps sont vendus sur le net, sur des sites de montres de collection ou dans les ventes aux enchères comme montres maçonniques. Mais toutes ne sont pas originales… Loin de là. Les montres véritablement maçonniques deviennent donc des valeurs sûres, car avec le temps, il sera de plus difficile de trouver des modèles originaux. Quant aux montres historiques qui ont appartenus à des maçons célèbres, les prix flambent, leur côte explose ! A n’en pas douter, des pièces historiques sommeillent encore dans des collections privées. Autant de trésors à découvrir pour un collectionneur de pièces uniques et rares… Bonne chasse.
 
Prix de vente 79 euros
Parution en langue française prévue pour décembre 2014   (No. ISBN 978-2-940506-07-1) 
 

Montres-de-luxe.com | Publié le 21 Octobre 2014 | Lu 11244 fois