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GPHG 2023 : Aiguille d'Or pour Audemars Piguet et Petite Aiguille pour Christopher Ward London


Ca y est ! le GPHG 2023 dont le jury* était dirigé par l’indétrônable Nick Foulkes et son aréopage d’experts a rendu son verdict le 9 novembre dernier à Genève lors de sa grande « messe » annuelle. Toute la profession horlogère était là pour le couronnement d’Audemars Piguet et sa Code 11.59 by Audemars Piguet Ultra-Complication Universelle RD#4 qui a reçu l’Aiguille d’Or 2023.


Le palmarès 2023 couronne donc Audemars Piguet et par conséquent François-Henry Bennahmias de sa fameuse Aiguille d’Or** pour son modèle Code 11.59 by Audemars Piguet Ultra-Complication Universelle RD#4, une montre qui méritait amplement le titre.
 
La Petite Aiguille revenant quant à elle à un Londonien, Christopher Ward et son extraordinaire modèle C1 Bel Canto en titane de 41 mm, au design contemporain mais à la complication des plus traditionnelles : une sonnerie au passage !

Une montre actuellement en précommande pour livraison au cours de l’été 2024 à 4.000 euros ! Une marque à suivre. Assurément.
 
D’aucuns considèrent que la récompense d’Audemars Piguet (amplement méritée d’ailleurs) était également une sorte d’hommage et d’ « au revoir » à François-Henry Bennahmias (et son fougueux baiser sur la bouche d’Edouard Baer) qui va quitter ses fonctions de la manufacture d’ici quelques semaines.
 
Pour ce qui est de Christopher Ward, le jury a parfaitement fait son travail puisque que cette marque largement méconnue du grand public a fortement besoin d’un coup de projecteur sur son travail et ses créations. Des créations de haute horlogerie à des prix accessibles au plus grand nombre. Bref, excellent choix que cette Petite Aiguille.  
 
Pour le reste. Quelques bonnes surprises mais aussi et surtout, encore et toujours, des marques horlogère en forme de marronniers (Bulgari, Piaget, Ferdinand Berthoud ou Tudor) qui reviennent chaque année plus ou moins aux mêmes places.
 
Attention, ce n’est pas qu’elles ne soient pas méritantes, loin de là, mais parmi les dizaines et les dizaines de marques présentes sur le marché comment le grand public peut-il comprendre que chaque année, les mêmes grands noms de l’industrie horlogère soient à nouveau récompensés par le GPHG !
 
Le Prix de la Montre Femme revient à Piaget pour sa Hidden Treasure qui avait fort à faire face à Arnold & son, Hermès ou Van Cleef & Arpels. Certes, cette Piaget est de toute beauté et représente parfaitement tout l’esprit de la marque.
 
Pour autant, on aurait cependant bien aimé voir triompher la Lili Bouton de la maison montréalaise Beauregard qui réalise un travail absolument fabuleux et qui mérite amplement d’être récompensée. Et qui, objectivement, a nettement plus besoin d’un coup de pouce de la part du GPHG… Mais bon... Ce sera pour une autre fois. Ou pas.
 
Le prix de la Complication féminine est revenu à Dior Montres pour son Grand Soir Automate Etoile de Monsieur Dior. Rien à dire.

Un choix cohérent, tout comme la complication masculine qui est décernée à la Voutilainen World Timer même si, objectivement, la Minute Rattrapante de Parmigiani Fleurier était largement plus intéressante et innovante en matière de complication. La Bovet ou la Artya étaient également très légitimes.
 
Le prix de la Montre Iconique revient Ulysse Nardin pour son modèle Freak One. On peut tout de même s’interroger sur la notion d’icône horlogère concernant cette montre relativement récente et qui s’adresse de surcroit à un public d’ultra-niche…

En matière d’« icônerie », la Carrera de TAG Heuer, l’Ingenieur d’IWC ou la Royal Oak Offshore d’Audemars Piguet étaient nettement plus cohérentes.
 
Le Prix Tourbillon a été décerné -à raison- à la très belle Laurent Ferrier et à sa Grand Sport Tourbillon Pursuit en titane dont le tourbillon n’apparait qu’une fois la pièce retournée, côté fond de boite. Un garde-temps qui mérite amplement cette récompense, tant au niveau de sa mécanique, que de son concept et de son design.
 
Le Prix de la montre Calendrier et Astronomie a été remis à la Bovet 1822 Récital 20 Astérium. Rien à dire même si les Massena Lab Habring² x Massena LAB Chrono Felix Perpetual, Parmigiani Fleurier Tonda PF Xiali Chinese Calendar et Felipe Pikullik Moon phase 1 étaient également forts légitimes. Un choix cornélien en l’occurrence.
 
Le Prix du Chronographe revient à Petermann Bédat, marque largement méconnue du grand public qui devrait donc profiter de cette récompense pour se faire connaitre. Le modèle de Singer Reimagined 1969 Chrono Chronographe rattrapante aurait également mérité la récompense. Mais il faut bien un gagnant !
 
En revanche, on est un peu surpris de retrouver, une fois encore, une Tudor qui remporte cette fois-ci, le prix de la Montre de sport pour sa Pelagos 39. Non pas qu’elle démérite, certainement pas… Mais cela fait quatre ans de suite que Tudor est récompensée alors que cette année, Doxa, IWC ou Chopard auraient amplement mérité un « oscar de l’horlogerie ».
 
On retrouve aussi dans les grands gagnants, Bulgari pour le Prix de la Montre Joaillière (pour sa Serpenti Cleopatra), Piaget (une seconde récompense cette année) avec le Prix de la Montre Artisanat Artistique avec son Altiplano Altiplano Métiers d'Art – Undulata ou encore Hautlence pour le Prix de l’Innovation.
 
Le Prix de la montre Challenge revient à Raymond Weil pour sa Millésime automatic small seconds. Un garde-temps au design intéressant mais qui n’a pas grand-chose de « challenging » puisque cette pièce est ultra-conservatrice et qu’elle reprend un cadran à secteur qui était déjà présent sur le marché dans les années 30…

Le modèle Studio Underdog Watermelon (Perpétuel Limited Edition) ou la Timeless Swiss Watch HMS 003 étaient en l’occurrence, nettement plus en cohérence avec ce prix…
 
Le Prix de la Chronométrie revient à Ferdinand Berthoud pour son Chronomètre FB 3SPC. Une très belle maison, toujours discrète, mais qui propose des garde-temps d’exception à tous les niveaux. Rien à dire. Le Prix de la Révélation horlogère a été décerné à Simon Brette pour son Chronomètre Artisans. Choix cohérent.
 
On remarquera également -et curieusement- que le Prix Mécanique d’exception qui était en lice cette année avec six modèles (Audemars Piguet, Czapek, Hautlence, Jacob & Co, Louis Vuitton et Rudy Silva) n’apparait pas dans la liste des nominés.
 
Le Prix de l’Horloge Mécanique revient quant à lui à L’Epée 1839 pour sa Time Fast II Chrome ! Là encore, le choix du être cornélien pour les membres du jury tant les modèles en compétition était tous intéressants : Alain Silberstein, Matthew Norman, The Unnamed Society ou encore la très belle création française de Maison Alcée qui sera récompensée d’un très mérité Prix de l’Audace !
 
Pour terminer, le Prix Spécial du Jury revient à deux grands noms de l’horlogerie, Svend Andersen et Vincent Calabrese.

Au final, un GPHG 2023 avec de bonnes choses (Christopher Ward ou encore Maison Alcée) mais globalement, toujours un peu décevant.
 
Comme l’an passé, ce palmarès laisse énormément de marques sur le bas-côté de la route de l’horlogerie (connue ou moins connue) pour récompenser souvent les mêmes grands noms…
 
Comment un choix aussi large proposé au départ par les membres du jury peut-il, à chaque fois, se restreindre et se terminer avec les quelques mêmes marques et/ou manufactures toujours présentes dans la dernière ligne droite de cette compétition. Mystère !
 
Une chose semble acquise désormais : les GPHG se suivent et malheureusement, se ressemblent presque tous.
 
Jean-Philippe Tarot

Montres-de-luxe.com | Publié le 16 Novembre 2023 | Lu 2648 fois







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