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Rome : de fausses montres de luxe vendues dans certaines boutiques de la capitale italienne


Depuis des années, l’Italie est bien connue pour ses fausses montres de luxe. Si, jusqu’à maintenant, ces produits illicites se trouvaient sur les marché de Vintimille ou d’ailleurs ou vendues à la sauvette dans les rues, depuis quelques temps une nouvelle tendance se dessine… En effet, ces contrefaçons « de qualité » sont désormais commercialisées dans des boutiques de la capitale italienne. La Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) fait le point.


Rome : de fausses montres de luxe vendues dans certaines boutiques de la capitale italienne
Dans la « Ville éternelle », les marchands du temple se sont reconvertis à la contrefaçon. Avec l’appui technique de la FH, la Guardia di Finanza a décidé de faire le ménage.
 
Sans perdre de temps, l’agent expose les grandes lignes de l’enquête qui occupe sa petite section depuis plusieurs semaines.

Les investigations se concentrent sur un réseau de bijouteries qui proposent à la vente des montres de luxe à prix cassés. Les données téléphoniques dessinent les contours d’un réseau déployant une activité soutenue entre Rome et Naples.
 
La deuxième phase de l’enquête a pour objectif d’en savoir plus sur les montants en jeu et la « qualité » réelle des montres échangées et accessoirement, leur provenance.
 
Le major Claudio, commandant de la section demande aux spécialistes de la FH d’examiner quelques pièces saisies lors d’une précédente perquisition pour en confirmer le caractère contrefaisant. D’emblée, la « qualité » de fabrication les interpelle. Contrefaçon de degré supérieur, finition hors du commun. « C’est la champion’s league, n’est-ce pas ? » questionne le commandant.
 
Quelques pièces sont à ce point bien réalisées que le doute subsiste, même après un examen à la loupe. Le major explique alors pourquoi il a fait venir jusqu’à Rome les experts de la FH. Un téléphone portable saisi la semaine précédente a permis d’identifier une adresse de bijouterie. Il souhaite aller y faire un peu de « shopping » en compagnie de ces spécialistes.
 
Le rideau de fer est descendu, il est trop tôt et la boutique est encore fermée. Un homme reste en planque à proximité. Après un petit quart d’heure d’attente, le « capo » reçoit le signal. Sur site, l’agent indique que le rideau a été levé et immédiatement rabaissé. Que se passe-t-il ? Se doutent-ils de ce qui se trame ? Le major prend les devants, il faut entrer de manière un peu plus directive. « Police, ouvrez ! » assène-t-il en tapant contre le rideau de fer.
 
Finalement, le rideau se soulève d’un mètre. Les agents se faufilent en vitesse. Deux personnes sont à l’intérieur de la boutique, visiblement sur les nerfs. A les entendre, ils ont remarqué des mouvements suspects sur les caméras de surveillance et ont pris les policiers pour… des voleurs !
 
« Calmez-vous, il s’agit d’un contrôle fiscal, si vous coopérez, tout se passera bien ». Précision d’importance, les bijoutiers de Rome sont presque tous titulaires d’un permis de port d’arme. Un des agents demande alors à voir celle du gérant ; lequel obtempère sans discuter. Il sort un Beretta. Le policier prend l’arme, en extrait le chargeur et en sort les balles qu’il glisse ensuite dans la poche du gérant. Tout est en règle. Le policier rend le Beretta à son propriétaire. « Pas de bêtise avec ça, d’accord », lui suggère-t-il calmement.
 
Entre-temps, ses trois collègues ont investi la boutique, entamant une fouille méthodique. Il y a là, dans les vitrines, sur des présentoirs ou des étagères, un grand nombre de montres de luxe, quelques pièces neuves, beaucoup de pièces usagées. Tout un petit matériel promotionnel de grandes marques est disposé sur le mobilier ou accroché aux murs, donnant la parfaite illusion d’un distributeur agréé.
 
L’arrière-boutique est aménagée en atelier d’horlogerie, avec établi, tour à polir, outils d’horloger,  coffre-fort. Des casiers à tirettes regorgent de composants divers, cadrans, bracelets, fermoirs, auxquels s’ajoutent toutes sortes de cartes de garantie, coffrets et étuis pour les marques les plus diverses et les plus connues. Il s’agit maintenant d’examiner tout ça de très près.
 
Deux heures passent. Sous les yeux ébahis des experts de la FH défilent le vrai, le faux et tous les entre-deux possibles et imaginables. Stupéfiant. Les gérants font preuve d’une connaissance exhaustive des collections originales et des références propres aux marques de prestige. A les entendre, ils acquièrent toute cette marchandise auprès de personnes privées en mal de cash. Ils ne font finalement qu’acheter, remettre en état, puis revendre.
 
Les policiers sortent alors d’un tiroir des matrices permettant de reproduire des boucles de fermoirs arborant la fameuse petite couronne. « Et ça, alors ? » questionne l’officier. Un ange passe. Le major explique la situation aux propriétaires, tout en leur conseillant de prendre sans tarder un avocat. Quelques pièces sont prélevées pour complément d’enquête, les autres resteront dans la boutique, sous scellés.
 
Sur le chemin du retour, les experts de la FH se prêtent à un petit essai… Avec une des montres saisies et identifiées comme contrefaites par ses soins, un des officiers entre dans une bijouterie. Il demande au commerçant d’examiner la pièce. Prenant son temps, loupe à l’œil, ce dernier ausculte la montre puis livre son verdict, sans hésiter : montre authentique...

Montres-de-luxe.com | Publié le 2 Mai 2013 | Lu 5090 fois






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