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Sommes-nous condamnés à vivre sans avoir le temps ? de Gauthier Tourbier


Difficile de s’intéresser aux montres, donc à la mesure du temps, sans être concerné par son passage inéluctable. Dans ce contexte, tous les ouvrages qui abordent la thématique du temps, sont dignes d’intérêt. Dernier en date ? Sommes-nous condamnés à vivre sans avoir le temps de Gauthier Tourbier, un essai qui interroge notre rapport au temps. Aux éditions Blacklephant (250 pages, 15,50 euros).



Sommes-nous condamnés à vivre sans avoir le temps ? de Gauthier Tourbier
Derrière ce manque de temps (quasi permanent) et l’accélération de nos vies se cache notre rapport au temps, un terme sur lequel il est difficile de mettre des mots. Il est malgré tout le fruit d’une histoire, de paradigmes, des évolutions techniques et il conditionne quotidiennement nos choix, nos motivations ou la qualité de nos relations.
 
Le rythme actuel de la vie a tendance à nous désynchroniser de nos besoins, des autres et de notre environnement. Changer notre rapport au temps peut s’avérer un puissant levier pour nous resynchroniser et pour réinventer la vie en société.
 
Nous sommes tous concernés par le rapport au temps ! Plus que jamais, surtout depuis la crise sanitaire, on constate une véritable envie de ralentissement dans nos sociétés occidentales (vers l’avènement du « slow living » ?).
 
Dans ce livre, Gauthier Tourbier ouvre des portes en proposant des pistes de réflexion au lecteur pour se réapproprier son rapport au temps et consacrer son attention à des activités qui font sens. Il invite aussi à débattre sur un autre rapport au temps dans les sociétés modernes, plus en phase avec l’épanouissement des individus et la protection de l’environnement.
 
Extrait
« La désynchronisation s’installe partout : désynchronisation entre ce que peut produire la nature et ce que nous en extrayons, désynchronisation entre le temps du débat et le temps de l’action, désynchronisation entre le rythme de la vie et les rythmes biologiques. Nous avons largement dépassé les limites de la soutenabilité pour notre environnement et pour nos corps, par exemple :
- Le jour du dépassement, calculé par l’ONG américaine Global Footprint Network avec le but de déterminer la date à laquelle nous avons consommé les ressources reproductibles en une année sur terre, est passé du 30 décembre en 1970 au 28 juillet en 2022 ;
- En 2017, les Français dorment en moyenne 6 h 42, soit 1 h 30 de moins qu’il y a 50 ans, mais aussi, et surtout, en deçà du minimum de 7 h recommandé pour une bonne récupération.
 
Cette désynchronisation nous éloigne de la vie et de nos besoins vitaux. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que nous soyons collectivement en incapacité de penser le long terme avec notre mode de vie actuel, car il nous mène dans une impasse.
 
Le sentiment d’urgence permanent nous pousse à faire l’économie de la vie. Le temps d’observer, de délibérer, de se connaître, de digérer, de formuler, de tester, de faire des erreurs, d’apprendre, de faire attention, d’aimer, de tolérer : tous ces temps pourtant si précieux se font de plus en plus rares.
 
Les enjeux associés à notre rapport au temps individuel et collectif sont multiples : la cohésion du collectif, la confiance en l’avenir, la confiance dans les institutions ou encore la préservation d’un environnement habitable pour les humains.
 
Pour résumer, tout ce qui est susceptible d’influencer notre rapport au temps est un enjeu de pouvoir. Si nous ne trouvons même pas le temps de remettre en question nos modes de vie, comment imaginer pouvoir faire face au dérèglement climatique ?

Le ralentissement devient la seule option et les initiatives qui le prônent ont fleuri ces dernières années : l’alimentation lente, les villes lentes, la vie lente. Le ralentissement émerge comme une réponse évidente à l’accélération et on y trouve des sources d’inspiration.
 
Néanmoins, l’idée de ralentissement n’est qu’une partie de la réponse : elle constitue une réponse défensive à une accélération de tous les pans de notre vie.
 
Mais jusqu’à quel point ralentir ? En a-t-on tous envie ou besoin ? A-t-on aussi envie de ralentir tout ce que nous faisons ? Ralentir ne permet pas de mieux comprendre pourquoi nous avons l’impression de manquer de temps. Plus que le ralentissement, c’est un équilibre intérieur qui doit pouvoir être trouvé. Pour cela, il faut commencer par mieux comprendre et penser notre rapport au temps
 ».
 
Gauthier Tourbier, 32 ans, est ingénieur de formation. Explorateur dans l’âme, il affectionne avant tout les aventures humaines.

Montres-de-luxe.com | Publié le 7 Décembre 2022 | Lu 1394 fois