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De Bethune : à la découverte du Projet Mecavers de Denis Flageollet


Le Projet Mecavers, c’est l’histoire de la création horlogère de la pièce ultime... Celle qui retracera par ses milliers d’engrenages l’histoire du Temps, l’histoire universelle de la mécanique terrestre et céleste de la matière. « Tempus Fugit », une expression latine inscrite sur des garde-temps remontant pour certains à l’origine de l’horlogerie, qui rappelle aux Hommes que le temps passe vite, et que notre existence sur Terre est insignifiante.


« Tout commence dans la tête » dit-il. Un jour, Denis Flageollet, maitre horloger et co-Fondateur de De Bethune s’est posé la question, s’est dit qu’il avait fait, pendant des années et des années de travail, de choses, d’objets, de recherches, beaucoup de montres... et puis, peut-être, aujourd’hui, la sensation profonde ressentie d’un manque. De faire UN objet.
 
Recréer l’univers. Sous la forme d’une sculpture horlogère qui se réalise au fur et à mesure, au gré de ses sensations. Un objet qui soit évolutif. Les bases du projet sont posées : ce sera la représentation du système solaire avec plus de 63 de ses satellites (parmi les plus de 200 répertoriés par la NASA) qui tournent autour de chacune de leur planète respective, 8 au total...
 
Cette représentation de notre système solaire sera disposée au centre de mécanismes qui donneront de très nombreuses informations astronomiques et permettront la mise en double-sympathie d’une montre et d’un chronomètre de marine.
 
Cette œuvre à la dimension extraordinaire, des milliers de rouages qui vont demander des calculs importants, la représentation d’un nombre d’astres comme jamais personne n’avait osé le représenter avant, un projet fou, qui se fera progressivement, sans être sûr d’arriver au bout un jour ! C’est aussi un prétexte pour transmettre son art à la jeune génération qui l’aide à la tâche.

Documenter l’aventure dans la sérénité de la transmission
Cette aventure qui a pris forme récemment, a été tournée dès le premier jour par le réalisateur TV Olivier Ronot, ami de Denis Flageollet. Entre les deux hommes, une confiance, une complicité, devant l’ampleur du projet.
 
Ils avanceront ensemble, eux-aussi de manière évolutive, afin de documenter l’aventure, au travers les années et les saisons à l’Auberson dans le Jura suisse, la vie à l’atelier, le travail, les jours, les heures, ce rythme calme, profond, sincère et authentique dans la sérénité de la transmission.

​Note d’intention de Denis Flageollet

La pièce ultime... Celle qui retracera par ses milliers d’engrenages l’histoire du Temps, l’histoire universelle de la mécanique terrestre et céleste de la matière. Tempus Fugit, une expression latine inscrite sur des garde-temps remontant pour certains à l’origine de l’horlogerie qui nous rappelle que le temps passe vite et que notre existence sur Terre est insignifiante.
 
Tempus Fugit... Doit-on laisser le monde courir à sa perte sans plus d’intervention que de minimiser notre impact sur l’environnement en s’abstenant de prendre part à des actions irresponsables ? Est-il concevable de s’enfermer dans un atelier sans autre but que de s’amuser à réaliser une pièce ultime qui servira au mieux à transmettre un métier devenu anecdotique ? Puis-je me l’autoriser ?
 
N’est-ce pas trop égoïste ? Au lieu de me concentrer sur la mécanique d’art depuis l’âge de mes huit ans, n’aurais-je pas dû faire de la politique pour essayer de changer le monde ou plutôt suivre mes instincts d’explorateur pour en faire découvrir sa beauté et pousser à sa préservation ?
 
Au lieu de mener ce combat, j’ai passé ma vie à créer des objets et des mécanismes hors du temps, hors de cette urgence de sauver la planète. Et au moment où je prends conscience que le temps fuit, mon seul but serait de condenser toutes mes recherches, réunir mes connaissances et concentrer mon expérience en une seule pièce.
 
N’aurais-je pas dû passer tout ce temps à m’instruire pour faire des recherches plus utiles ? Comme trouver des solutions pour consommer moins ou explorer de nouvelles énergies renouvelables ! 
 
Non, je me suis obstiné à obtenir la plus grande précision possible avec un résonateur mécanique alors que le moindre oscillateur à quartz géré par l’électronique a cent fois plus de précision que ce que nous ne ferons jamais avec la mécanique.
 
Mais ma folie me mène à la création d’objets d’exception nettement plus émotionnels et vibrants et c’est cela qui me plaît, c’est cela qui me convient et c’est pour cette raison que je continue.
 
Une pièce qui mettra à contribution toutes les technologies mécaniques, une pièce qui se jouera du temps ! Pendant que notre monde s’écroule, je vais chercher à enfermer notre univers dans un entrelacs d’engrenages et de leviers.

Je suis clairement atteint d’une maladie d’un autre temps. Celle qui implique de passer sa vie sommée par un besoin impérieux de faire et de créer quelles qu’en soient les difficultés ou le prix à payer et sans jamais se laisser dicter.
 
Il n’est pas sûr que notre monde puisse être sauvé par l’humain. Pour ma part, je ne sais pas comment m’y prendre alors autant y faire encore quelque chose de beau et d’unique, un objet qui retracera les quelques 800 ans de recherche mécanique. Une pièce qui respectera la matière et transcrira une vision de notre univers.
 
Une création qui renfermera toutes les matières utilisées dans l’horlogerie et qui conjuguera toutes les techniques connues depuis la lime et le burin jusqu’aux techniques additives les plus modernes. Elle animera toutes les planètes du système solaire ainsi que leurs principaux satellites, 71 astres en tout.
 
Elle indiquera les quantièmes, les solstices, les équinoxes, l’équation de temps, les heures du monde, les levés et couchés du soleil, les marées et bien d’autres complications. Un objet qui réglera et armera une horloge de marine et fera de même pour une montre renfermant un grand nombre de complications.
 
Une ode à la mécanique d’art où aucune difficulté ne sera épargnée, où aucun mécanisme ne sera oublié, où l’infiniment petit côtoiera l’infiniment grand, où le plus petit pignon aura moins d’un demi millimètre de diamètre et la plus grande roue plus d’un demi-mètre de diamètre.
 
Une création inédite ! Mon atelier se prête à la réalisation d’un tel projet. J’ai aménagé pendant des années un bâtiment où la mécanique sent bon l’huile, où la forge est prête à transcender la matière, où les machines à tailler la pierre, le verre et le métal n’attendent plus qu’à se faire surprendre par la difficulté de la tâche.
 
Où les limes, les pinces, les marteaux, les mandrins sont alignés comme de bons petits soldats dans l’attente des instructions de la main. Où les logiciels de conception et de programmation n’attendent plus qu’une prise directe avec mon cerveau, où la machine à commande numérique est prête à recevoir ses ordres binaires.
 
Ça va être extraordinaire, je le sais car j’ai déjà commencé et je ne rêve plus que d’une chose, courir à l’atelier et me réfugier dans ce cocon où chaque outil a déjà passé des centaines d’heures entre mes mains, où chaque matière, chaque machine à sa propre vibration, sa propre odeur, où les énergies qui m’entourent sont rassurantes.
 
Ils seront tous mis à contribution pour le projet final, au-delà du temps, au-delà de l’excitation humaine ou de son désespoir. Je me réjouis également du bien-être et du partage avec les amis et amies, les artisans qui vont me venir en aide pour la réalisation de pièces qui demandent des tours de main ou des savoirs technologiques que je ne maîtrise pas.
 
Nul besoin de réaliser l’esquisse ni le dessin final qui sert habituellement à expliquer l’objet avant de le réaliser et éventuellement à le proposer. Juste la construction de différentes parties comme les modules d’une station spatiale qui s’improvisera et s’ajustera directement sur l’objet, in vivo.

Quand l’idée est précise, nul besoin de dessin, son image se manifeste clairement dans notre esprit, elle sera même évolutive, ne se figera pas entre les lignes et se métamorphosera au gré de ma perception du projet au cours du temps.
 
Chaque atome de matière de chacune des pièces sera en symbiose avec l’univers qu’il devra représenter. Chaque action sera analysée et critiquée pour s’assurer qu’elle a un sens dans le projet final.

Absorbé par l’ouvrage et pris dans la réalisation, on est comme étourdi par la passion et chaque action paraît être la meilleure et la plus efficace. C’est un peu comme être en état d’ébriété, le manque d’inhibition nous transmet l’impression de se transcender et fait apparaître nos paroles et nos actions comme intelligentes.
 
La réflexion en amont du travail à l’atelier n’épargne pas l’action qui à tout moment peut s’emballer. Il est donc important de prendre du recul sur le projet, d’analyser, de décider de sa pertinence et d’envisager la suite. Poursuivre ou recommencer... Faire et défaire !

L’objet final n’est qu’un prétexte pour moi, c’est le chemin pour le réaliser qui me passionne et c’est l’émotion qu’il transmettra si je le termine qui me ravit.

Montres-de-luxe.com | Publié le 3 Août 2022 | Lu 4107 fois