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Genève : exposition de l'artiste Young-Deok Seo à la MAD Gallery


La M.A.D.Gallery accueille l'exposition LINK par Young-Deok Seo, artiste coréen qui dévoile les complexités de la nature humaine à travers ses sculptures captivantes grâce à un processus méticuleux et complexe qui consiste à souder des chaînes entre elles pour façonner des formes humaines. À ses yeux, les chaînes entremêlées traduisent la puissance et la fragilité de l'homme dans une ère d’industrialisation chaotique.


« Je cherche à ressentir ce que voit le public, à révéler directement des émotions, sans tenter de les éviter », explique Young-Deok à propos de ses créations en 3D, « Si le public y voit de la beauté, alors l’œuvre sera belle, et s'il y voit de la laideur, alors elle sera laide ; mon objectif est d'être aussi honnête que possible ». Dont acte.
 
Plus concrètement, cette collection de sculptures contemporaines raconte l’histoire des gens et exprime des sentiments humains, suscitant ainsi de véritables émotions chez le spectateur. Dans contexte, cette exposition qui se tient à la MAD Gallery de Genève baptisée Link (lien en anglais) met en lumière le… lien entre deux éléments.
 
Les sculptures de maillons enchevêtrés allient la robustesse de la chaîne métallique à la souplesse du corps humain, suggérant l'oppression de l'esprit humain par la société industrielle et matérialiste d’aujourd'hui.

À quoi correspond le nombre figurant dans le titre de chaque œuvre ? Il s’agit de la longueur totale, en mètres, des chaînes utilisées pour fabriquer la pièce. Par exemple, The thinker 300 est constituée de… 300 mètres de chaînes de vélo ! Chaque œuvre est gravée d’une signature sur le côté ou en-dessous de la pièce, et est accompagnée d'une lettre de garantie.
 
Le corps humain a toujours été au cœur de son œuvre, peut-être en raison de l’influence de son père, un tailleur qui prenait avec soin les mensurations de chacun de ses clients pour fabriquer leur costume. « Une grande part de mon travail s’inspire de mon enfance passée auprès de mes parents », déclare Young-Deok, « cependant, maintenant que j’ai évolué en tant qu’artiste, c'est ma vie actuelle et ma famille qui influencent mon travail. Mon fils, qui est né récemment, est une source d’inspiration quotidienne. »

Young-Deok raconte encore comment il a trouvé son matériau favori : « un jour, je suis tombé sur des chaînes de vélo jetées, entassées dans la rue. Elles ressemblaient à une machine qui gigotait comme si elle était douée de vie. J’ai eu l’impression de voir un être humain en train de se tordre sur le sol. J’ai eu alors l’idée de créer un corps humain à partir de ces chaînes, qui me sont apparues comme le matériau idéal pour dépeindre les vies interconnectées de mes contemporains. J’ai donc commencé à apprendre des techniques de soudage et à essayer de les appliquer dans le cadre de mon travail artistique. »
 
Dans un atelier rempli de matériel de soudage et de modèles en plâtre, dans la banlieue de Séoul, Young-Deok et son équipe de dix artisans passionnés donnent vie aux sculptures. Imaginez une usine bruyante, où des étincelles jaillissent de machines à souder au gaz argon, où des artisans assemblent des chaînes, où des grues soulèvent des sculptures monumentales et où l’on aperçoit partout des équipements, tels que des meules, des outils de coupe, des produits chimiques et du plâtre : voilà à quoi ressemble généralement le studio.

« J’aime travailler seul le soir dans l’atelier, lorsque tout le monde est parti », explique Young-Deok, « Mon travail de création est plus difficile en raison des formes imposantes et complexes des pièces. C'est en travaillant seul que je parviens à résoudre les problèmes plus facilement. »
 
La première étape du processus de création consiste à désassembler puis réassembler les chaînes de vélo ou les chaînes industrielles afin de les maintenir en bon état. Ensuite, lorsque Young-Deok voit clairement la position et la forme de la pièce, il la numérise pour obtenir un modèle 3D, avant de façonner un modèle en argile ou en polystyrène, qui est alors recouvert de plâtre afin de créer un moule. Lorsque le modelage en plâtre est terminé, la chaîne est assemblée maillon par maillon autour et au-dessus du moule. La dernière étape consiste à traiter la pièce avec un revêtement spécial.
 
En fonction de la taille de la sculpture, une pièce peut demander jusqu’à trois mois de travail, dont la plus longue partie consiste à désassembler, réassembler et souder les chaînes. « Ce processus exige de la persévérance et s’apparente donc à une ascèse », déclare Young-Deok, « mais il me procure une grande satisfaction, car les difficultés sont également source de plaisir. »

Son mode de vie centré sur la famille et sa personnalité discrète semblent jouer un rôle dans son éthique professionnelle et la création de ses sculptures.
 
Né en 1983, Young-Deok Seo a grandi à Séoul, en Corée du Sud, où il rêvait de devenir artiste depuis son plus jeune âge. Ce rêve est devenu réalité lorsqu’il a obtenu son diplôme de sculpture environnementale de l’université de Séoul en 2011, avant d’ouvrir un petit atelier underground.

C'est dans cet atelier que tout a commencé. Sa carrière artistique a rapidement pris de l’ampleur ; Pour dévoiler ses sculptures aux formes humaines réalistes, il a présenté neuf expositions individuelles et de nombreuses expositions collectives à travers le monde, de Milan à Paris en passant par Istanbul et New York.

Montres-de-luxe.com | Publié le 21 Mai 2019 | Lu 1238 fois