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Jean-Marc Pontroué : interview du PDG de Roger Dubuis


Jean-Marc Pontroué, PDG de la manufacture horlogère Roger Dubuis, répond aux questions de Joël Chassaing-Cuvillier qui s’est rendu spécialement en Suisse pour en savoir plus sur cette marque du groupe Richemont spécialisée, principalement, dans les calibres squelette très haut de gamme au design très contemporain.


Joël Chassaing-Cuvillier : lors du dernier SIHH vous avez consacré la totalité de votre espace aux créations féminines, est-ce que l’exercice était risqué ?
Jean Marc Pontroué : la prise de risque est toujours présente. Que cela soit dans le choix des matériaux ou de la mécanique. La question est : est-ce que cela va se vendre ? Le choix de la haute couture va dans ce sens. On est en dehors du marketing, comme dans la haute horlogerie pratiquée par les horlogers indépendants
 
J.C.C : dans l’univers de Richemont est-ce que Roger Dubuis est un électron libre ?
J.M.P. : non, Roger Dubuis n’est pas un électron libre. La marque a vocation à occuper le segment de la différenciation tout en s’affirmant comme une marque premium de très haute horlogerie. On ne s’embarrasse d’aucune tradition centenaire, Nous revendiquons juste notre histoire récente. Cela nous donne cette liberté de ton que l’on ne retrouve pas ailleurs. Nous avons aussi beaucoup moins de contrainte. Je tiens aussi à préciser que nous n’avons jamais la volonté de choquer. Le choix d’une présentation féminine à 100% ne nous a jamais été imposé, nous l’avons voulu. Lors d’un SIHH, il est important de n’avoir qu’un seul message. Il doit être disruptif.

J.C.C : où se trouve la clientèle de votre nouvelle collection femme ?
J.M.P. : nous avons toujours eu des collections féminines sans que cela soit des produits aussi marquants que les modèles masculins. Il nous paraissait évident de proposer des modèles réservés aux femmes. C’est en Asie et aux USA que se trouve notre clientèle féminine. Nous avons ouvert des corners dans des endroits à fort trafic féminin comme les grands magasins et toujours au RdC. Nous sommes entre autres, au Printemps, chez Harrods à Londres ou chez Daimaru au Japon. Nous sommes toujours aux côtés des marques de luxe féminines qui occupent le rez-de-chaussée de ces magasins.
 
J.C.C : de grandes maisons horlogères offrent une garantie de 5 ans, allez-vous aller dans ce sens ?
J.M.P. : il est clair que l’on doit, dans notre métier, repenser totalement les paramètres concernant le service. Nous sommes trop axés sur les produits et pas assez sur le service. De nombreuses industries ont compris depuis longtemps l’importance du service. L’automobile en est le meilleur exemple. Nespresso a réussi à vendre un produit basique comme du luxe uniquement par le service. Apple offre également un service permanent.
 
J.C.C : quel est le modèle iconique prépondérant dans les ventes Roger Dubuis ?
J.M.P. : C’est le double tourbillon squelette
 
J.C.C : y a-t-il un volume de production que vous ne souhaitez pas dépasser afin de préserver votre image ? Quel est ce volume ?
J.M.P. : Nous sommes à 4.500 pièces. Mais l’essentiel est de savoir comment fournir les trente-cinq villes du monde où nous sommes présents et être visible pour nos clients.
 
J.C.C : à l’occasion de la collection féminine vous vous êtes associé avec Massaro, pourquoi ce choix ?
J.M.P.
: Massaro est une marque très pointue, associée à la haute couture et connue des happy few. La clientèle de Massaro est la même que la nôtre.
 
J.C.C : le swiss made calculé en fonction d’une valorisation à 60% en valeur n’ouvre-t-il pas la porte à des pratiques douteuses ?
J.M.P.
: nous ne sommes pas concernés, toutes nos montres sont poinçon de Genève. Nous sommes « Geneva Made ». 

Montres-de-luxe.com | Publié le 5 Juillet 2016 | Lu 1556 fois






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