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Ma première Foire de Bâle : par Bernard Fleury, l'homme qui relança Vulcain


Alors que la Foire de Bâle subit actuellement un véritable « tremblement de terre », nous avons demandé à des professionnels de l’horlogerie de revenir sur « leur tout premier Bâle », celui qui est resté gravé dans leur mémoire. Une série de témoignages intergénérationnels qui revient sur ce qui reste, jusqu’à ce jour, le plus grand rendez-vous mondial de l’horlogerie. Aujourd’hui, Bernard Fleury.



De retour d’une année sabbatique en Amérique du Sud après mes études, je participe en 1981 à mon premier salon horloger de Bâle lequel s’intitulait à l’époque FEHB – Foire Européenne de l’Horlogerie et de la Bijouterie.
 
La manifestation était donc uniquement réservée aux exposants européens. A relever que la durée du salon était à l’époque de 10 jours.

L’industrie horlogère Suisse était largement représentée par toutes les marques mais également par un nombre très important de sous-traitants : fabricants de mouvements, boîtes, cadrans, aiguilles, bracelets, écrins. Les maisons horlogères suisses de l’époque étaient principalement en mains familiales.
 
L’industrie horlogère suisse commençait à sortir de la plus grande crise économique de son histoire, liée à l’arrivée sur le marché des montres à quartz.

La montre Swatch était en préparation mais pas encore commercialisée. La tendance était clairement au développement de montres équipées de mouvements à quartz au design le plus fin possible, ce qui ouvrait notamment la porte du marché horloger suisse aux marques de prêt à porter les plus prestigieuses.
 
L’entreprise qui m’employait à l’époque avait conclu des accords de licences (ndlr : pour des montres à quartz) avec diverses marques de luxe françaises. Cependant, le journaliste Roland Carrera du journal L’Impartial (La Chaux-de-Fonds, Suisse) titrait le 1er mai 1981 « La montre mécanique retrouve une nouvelle jeunesse ». La maison Patek Philippe présentait en première mondiale un mouvement Tourbillon squelette.
 
Plusieurs autres marques présentaient des développements de calibres à répétition, calendrier perpétuel, squelettes lesquels équipaient des modèles de montres-bracelets mais également de montres de poche.

Mais il faudra attendre encore quelques années avant de constater la reprise effective des montres mécaniques, la montée en gamme des maisons rescapées de la crise horlogère et l’émergence de nouvelles marques.
 
J’étais pour ma part impressionné par mon premier salon horloger de Bâle, des acheteurs, journalistes et visiteurs du monde entier se pressaient autour de cette manifestation. Il régnait une effervescence incroyable et les belles affaires se concluaient autour de somptueux repas jusqu’à très tard dans la nuit.

Le salon de Bâle 1981 fut une bonne cuvée comme le titrait Roland Carrera dans l’Impartial du 4 mai 1981 :  « Les horlogers suisses ont fait une bonne foire ! »

Bernard Fleury a repris Vulcain, il y a une vingtaine d’années. A l’époque, la marque vivotait… Après de longs mois de préparation, une nouvelle collection Vulcain, fut présentée le 10 novembre 2010 pour une commercialisation des premiers modèles l’année d’après, en 2011.
 
Mais dès son re-lancement, Bernard Fleury avait déjà en tête la création de la collection 50s Presidents’ Watch. Ce visionnaire de l’horlogerie souhaitait en effet commercialiser une montre-réveil inspirée des modèles des années cinquante mais répondant aux plus hautes exigences du moment… Bien vu.

Aujourd’hui, la marque appartient à un groupe luxembourgeois qui n’en fait rien… Quant à Mr. Fleury, il travaille sur de nouveaux projets. Affaire à suivre.

Montres-de-luxe.com | Publié le 23 Avril 2020 | Lu 2482 fois






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