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Ma première Foire de Bâle : par Frédéric Bondoux, président de Grand Seiko Europe


Alors que la Foire de Bâle subit actuellement un véritable « tremblement de terre », nous avons demandé à des professionnels de l’horlogerie de revenir sur « leur tout premier Bâle », celui qui est resté gravé dans leur mémoire. Une série de témoignages intergénérationnels qui revient sur ce qui reste, jusqu’à ce jour, le plus grand rendez-vous mondial de l’horlogerie. Aujourd’hui, Frédéric Bondoux.



Avril 1997. Bâle, en Suisse. Jeune français arrivant du monde de la bureautique et ne connaissant rien au monde horloger, je venais d’intégrer l’équipe des ventes internationales de la maison Omega à peine trois semaines après une installation épique à Bienne !
 
J’avais rejoint Michele Sofisti, alors jeune président et Jean Claude Biver, mentor du renouveau de la marque sous la bienveillance de Monsieur Hayek Senior pour s’occuper des ventes européennes... Il fallait alors du sang neuf pour booster notre nouvelle stratégie de conquête.
 
Nous étions une bonne quinzaine de « jeunes loups » (dont Raynald Aechlimann (ndlr : actuel patron d’Omega)) à avoir ainsi été recrutés afin d’apporter et installer sur nos différents marchés, ce nouveau message...
 
Vous dire que ce monde était pour moi nouveau serait un euphémisme : c’était une plongée dans un nouvel univers... Inconnu. Naturellement, la Foire de Bâle était un Momentum stratégique pour la marque ! Grosse pression et belle préparation ; les équipes étaient tirées au cordeau !
 
Arrivé dans la grande halle, je découvrais les différents stands pour la première fois… Nous étions là pour dix jours intenses. Tout était nouveau pour moi. Tout me paraissait grand et fort. A cette époque, la majorité des stands avait une partie ouverte au public qui pouvait donc découvrir les nouveautés de l’année pendant une bonne partie de la manifestation.
 
Durant la foire, je fus aussi impressionné par le nombre de familles venues là avec enfants et même parfois, avec des poussettes ! Tout le monde déambulait gentiment dans les allées, les gens parlaient de leurs garde-temps, de leurs proches qui travaillaient ou avaient travaillé pour telle ou telle maison horlogère.
 
Il se dégageait de cette foire, une atmosphère bienveillante et populaire ; un peu dans l’esprit d’une fête foraine ou patronale. C’était un endroit de rencontres, d’échanges, de mélanges et de communion autour d’un savoir-faire, d’une industrie, d’un trésor national qui nourrissait toute une population ; une population joyeuse de se retrouver une fois par an, tel un immuable protocole !
 
La foire, enfin, la fête, c’était pour la fin de la journée ou chacun autour d’un boc de bière et d’un orchestre folklorique se remémorait telle ou telle belle histoire du passé ; c’était aussi l’occasion idéale pour rejoindre un ami basé à l’un a des quatre coins du monde que l’on n’avait pas vu depuis longtemps…
 
On ressentait chez ce peuple helvétique, une belle simplicité doublée d’une réelle fierté envers ce monde horloger ! Bref, c’était magique et en « bon français » je suis tombé dans « l’horlo » comme Obélix est tombé dans son chaudron ! Et cet amour du métier et de l’horlogerie est toujours en moi… Grâce en partie, à cette première Foire de Bâle. Il y 23 ans de cela !

Depuis le 1er avril 2020, Grand Seiko Europe est dirigé de Paris par Frédéric Bondoux, un ancien du Swatch Group (Omega et Longines) qui connait le marché de l’horlogerie sur le bout des doigts pour y avoir travaillé depuis des années. 
 

Montres-de-luxe.com | Publié le 29 Avril 2020 | Lu 2164 fois






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