Montres-de-luxe.com
montres-de-luxe
L'actualité des montres de luxe et des marques horlogères de prestige

Thierry Ardisson, l'homme en noir qui portait une Omega Speedmaster Dark side of the Moon

Par Jean-philippe Tarot, Jeudi 17 Juillet 2025 pour Montres-de-luxe.com

Âgé de 76 ans, Thierry Ardisson, l’homme en noir a succombé à un cancer du foie le 14 juillet dernier. Ce publicitaire de talent et cet animateur d’émissions cultes et producteur de télévision portait depuis quelques années une montre Omega Speedmaster Dark side of the Moon de chez Omega qui complétait à merveille son look « full black ».


Thierry Ardisson était un homme de communication. Du monde de la publicité à celui de la télévision, il a occupé ces espaces avec talents pendants des décennies. Fondateur en 1978 l'agence Business, il inventa alors le spot publicitaire de huit secondes.
 
Parmi les slogans qui marquèrent leur époque : « Lapeyre, y en a pas deux », « Quand c’est trop, c’est Tropico » mais aussi, « Vas-y, Wasa », « Ovomaltine, c’est de la dynamite », « Chaussée aux moines : Amen » ! Liste non exhaustive.
 
Du côté télévision, dès1985 sur TF1, il menait son émission « Descente de police » avec un trench de détective et une finesse de limier. Puis vint « Scoop à la une », « À la folie pas du tout », « Face à France », animé par Guillaume Durand, avec Catherine Barma.
 
De 1988 à 1990, il présenta sur Antenne 2 « Lunettes noires pour nuits blanches ». Ses nouveaux formats firent date : « interview première fois », « auto-interview », « questions cons ». En 1991, il présenta sur Antenne 2 l’émission « Double Jeu », épicé par son générique Moulin- rouge, et les saillies provocatrices de Laurent Baffie.
 
Sur France 2, pour les dix épisodes d’« Ardimat », il menaça de tuer son chien si l’audimat décroîssait. Le peu de succès des Niouzes fut balayé par la forte audience avec « Paris Dernière », puis de « Rive droite Rive gauche », où intervenaient Élisabeth Quin pour le cinéma, Philippe Tesson pour le théâtre, Frédéric Beigbeder pour la littérature, agrégeant autour de lui une constellation de penseurs irrévérencieux.
 
« Magnéto, Serge » disait-il souvent, recevant pour « Tout le monde en parle » sur un même plateau Brad Pitt et Edouard Balladur, Iggy Pop et Geneviève de Fontenay, Marylin Manson et Maître Capelo.
 
De 2003 à 2007, sur Paris Première, son émission « 93, faubourg Saint- Honoré » recevait toute la France sous le format d’un dîner à son domicile. En 2006, il produisit et présenta sur Canal+ « Salut les Terriens », en clair chaque samedi soir. Il y gagna un public fidèle.
 
Avec « Hôtel du temps », en 2022, il ressuscita même Dalida, Gabin, Coluche, avec l'aide de l’intelligence artificielle, mais surtout avec son intelligence humaine.
 
L’une des caractéristiques de cet homme de communication était qu’il était vêtu intégralement de noir depuis les années 80 (souvent en polo Lacoste mais également en chemise ou t-shirt).

Une signature visuelle et une image médiatique pour ce grand monsieur qu'on pouvait croiser rue de Rivoli, toujours charmant, mais également une « non couleur » qui lui permettait d’amincir sa silhouette tout en étant intemporelle.
 
Contrairement à beaucoup de grands noms de l’audiovisuel, Thierry Ardisson n’était pas un grand amateur de montres. En tout cas, il en portait peu.
 
On se souvient de lui avec la montre qu’il avait fait fabriquer pour Rive droite avec la phrase de Proust (source : Le Meilleur des Montres de Gregory Pons - ) : « longtemps je me suis couché de bonne heure »*. Un joli pied de nez pour cet homme de la nuit connu et reconnu pour aimer la nuit !  
 
Avant le Covid**, les équipes d’Omega de l’époque (Otalia Gossart et Sébastien Vilmot) eurent l’idée de lui offrir une Omega Speedmaster Dark Side of the Moon "black black" (véritablement toute noire) pour compléter à merveille son look « full black ».

La remise de ce chronographe eut lieu à l’époque, discrètement, à l'hôtel Meurice ; l’homme en noir fut particulièrement touché par cette délicate attention.
 
Par la suite, lui qui ne portait pas de montre porta régulièrement ce beau chrono.

*Cette phrase est l'incipit de Du côté de chez Swann (1913), premier tome du roman À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Il s'agit là de l'une des phrases les plus célèbres de la littérature française.
**probablement en 2017/2018