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Young Talent Competition F.P.Journe : le lauréat 2025 est l'horloger français Alexis Fruhauff


Depuis 2015, la « Young Talent Competition » permet de découvrir la prochaine génération des apprentis-horlogers les plus talentueux au monde actuellement. Précisons que F.P. Journe organise ce concours avec le soutien du détaillant singapourien The Hour Glass. Cette année, c’est un jeune horloger français, Alexis Fruhauff pour sa pendule à seconde qui a remporté ce titre si envié par les jeunes compétiteurs. Détails.



Les deux maisons (F.P.Journe et The Hour Glass) se connaissent très bien et partagent le même but : transmettre l’art de la haute horlogerie et la reconnaissance du travail artisanal. Ce que défendent depuis des années François-Paul Journe et Michael Tay.
 
Les critères de sélection sont basés sur la prouesse technique, la complexité de réalisation, le sens du design et de l’esthétique ainsi que la qualité du travail artisanal.
 
Les candidats doivent avoir conçu et réalisé de manière indépendante une réalisation horlogère ou une construction technique. Le lauréat de la « Young Talent Competition 2023 » reçoit un diplôme et un chèque de 50.000 francs suisses, offert par The Hour Glass et F.P.Journe lui permettant d’acquérir des outils ou de financer un projet horloger.

Le jury de la « Young Talent Competition 2023 » est composé de personnalités clés de la scène internationale horlogère: Philippe Dufour, Andreas Strehler, Giulio Papi, Marc Jenni, Michael Tay, Elizabeth Doerr et François-Paul Journe. Que des grands noms de l’horlogerie contemporaine.
 
Avant Alexis Fruhauff, nous présente sa création, rappelons que ce jeune homme de 29 ans est originaire de Paris et qu’il est diplômé du Lycée Diderot de Paris depuis juin 2022.
 
Le projet prend naissance en 2022 lors de sa dernière année d’étude en DNMADe (Diplôme National des Métiers d'Art et du Design) au lycée d’horlogerie de Paris, où il découvrit les pièces de maîtrise de très grande qualité réalisées par les élèves à la fin du XIXe siècle.

Après l’obtention du diplôme, son projet est retravaillé et complexifié, en y ajoutant des inspirations des travaux de l’horloger français Antide Janvier, dont le jeune homme affectionne tout particulièrement les réalisations atypiques et reconnaissables. Tout comme François-Paul Journe d’ailleurs !
 
La Pendule à Seconde a été pensée à partir d’une feuille blanche : aucun composant n’a été repris d’un projet antérieur et l’outillage lui-même a été entièrement conçu et fabriqué pour réaliser les différentes pièces. Le travail s’est étalé sur une période de trois années, en parallèle de sa formation.
 
Le régulateur est réalisé de manière conventionnelle en mélangeant des techniques modernes et traditionnelles : travail à la lime, tournage sur Schaublin 102 et tour d’horloger 8 mm, fraisage sur Aciera F3, usinage sur machine à pointer Hauser 2BA. Tous les composants sont démontables, facilitant l’entretien, la transmission ou une décoration ultérieure.
 
Le mouvement suspendu sur potence repose sur un échappement à détente pivotée à coup perdu, inspiré d’un travail de l’horloger français Paul Garnier combinant denture et chevilles.

Seule la palette de droite transmet l’impulsion ; une palette opposée assure une fonction de sécurité. Les chevilles sont usinées dans un alliage moderne, « Hardiall® », qui offre auto-lubrification, légèreté et excellente résistance à l’usure.

Le balancier, monté sur tige Invar, est démontable. Il est muni d’un système de lentilles vissées ainsi que d’un réglage du point mort au pas métrique fin, permettant une grande précision d’ajustement.
 
L’énergie est transmise par deux barillets montés en symétrie et à Croix de Malte, reprenant la philosophie des chronomètres de marine de Breguet afin de pallier au système de la fusée-chaîne et d’obtenir un système de force constante nécessaire à un échappement à détente.

Chaque barillet comprend un couvercle vissé à repositionnement isostatique, un crochet externe et des axes en acier trempé, assurant une concentricité parfaite et une usure maîtrisée.
 
Le rouage a été entièrement fabriqué à la main. Les pignons sont taillés, trempés, revenus bleu, polis au buis, puis retournés « entre-pointes » pour garantir la concentricité des portées. Des piqûres latérales et portées coniques étranglées favorisent la rétention d’huile.
 
Les roues, vissées sur les mobiles, sont surdimensionnées comme dans les calibres école, pour permettre des réparations ou décorations ultérieures.
 
Les rochets et cliquets, légèrement redessinés pour un meilleur confort au désarmage, conservent l’esprit « école ». Leurs faces sont adoucies et leurs dessous décaissés pour éviter l’abrasion de la platine.
 
Deux options ont été étudiées pour la boîte : une version en bronze doré et une version en bois massif de merisier, finalement retenue.

Inspirée des cages de l’ébéniste Jean-Ferdinand Schwerdfeger pour Antide Janvier, elle a été dessinée après le diplôme avec l’aide de Stéphane Girardot - antiquaire parisien spécialisé en horlogerie ancienne, pour respecter les justes proportions de la pendulerie française de la fin du XVIIIe siècle.
 
L’ensemble (55 × 32 × 23 cm ; 7 kg) est démontable en trois parties (socle, cadre, chapeau), et inclut une porte à secret.
 
Le cadran, en laiton gravé main et argenté, est monté via une fixation invisible, un véritable défi technique. Il est accompagné d’une plaque de mesure d’amplitude du balancier, également gravée, permettant de visualiser précisément le fonctionnement du pendule.

Montres-de-luxe.com | Publié le 6 Mai 2025 | Lu 171 fois