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Longines : 175 ans au service de la précision et de l’élégance du temps


Présente depuis 1832 à Saint-Imier, la Compagnie des Montres Longines Francillon SA a noué une relation intime et ininterrompue avec le village qui l’a vue se développer et s’affirmer dans le cénacle des horlogers de prestige. En 2007, la marque imérienne, forte d’un héritage technique et esthétique inappréciable, fête ses 175 ans d’existence. Ce jubilé fournit l’occasion de mettre en perspective la création et l’exploitation d’un savoir-faire construit dans la recherche croisée d’exigence technique et d’élégance intemporelle.



La fabrique des Longines dans les années 1880.
L’élaboration du savoir-faire horloger développé par Longines s’inscrit dans un long processus d’essais, de tâtonnements et de tentatives pour domestiquer techniquement la mesure du temps.

Au gré de ses différentes mues (du comptoir d’horlogerie à la manufacture), la marque imérienne s’est évertuée à coupler sa quête de précision à une exigence esthétique qui fonde, aujourd’hui encore, l’identité de sa production.

En 1832, Auguste Agassiz entre dans le monde de la fabrication horlogère en s’associant à un comptoir installé à Saint-Imier dont il va rapidement assumer la responsabilité sous la raison sociale « Agassiz & compagnie ».

La maison fabrique alors des garde-temps selon la méthode réglée par l’établissage – dans lequel le travail s’effectue à domicile – et développe des liens commerciaux qui lui permettent d’écouler ses montres sur d’autres continents, outre-Atlantique notamment.

Au cours des années 1850, Ernest Francillon, le neveu d’Agassiz, reprend la direction du comptoir pour le compte de son oncle, contraint par la maladie à déléguer ses responsabilités.

Il perpétue les activités de la maison en concentrant ses efforts sur la production de la montre courante dont il cherche à augmenter la production. En 1862, Francillon donne son nom à la maison, mais reste sous les auspices de son oncle en inscrivant l’entreprise sous la raison « Ancienne Maison Auguste Agassiz, Ernest Francillon, successeur ».

Auguste Agassiz et Ernest Francillon, les fondateurs de Longines

Montre de poche équipée du calibre 20A, premier mouvement produit à la fabrique des Longines, 1867
En assumant les responsabilités de ce comptoir réputé, il réfléchit aux possibilités de perfectionner les méthodes de fabrication utilisées dans l’horlogerie régionale. Ses réflexions l’engagent à tenter le regroupement des différentes étapes nécessaires à la finalisation de la montre, alors disséminées, dans un même bâtiment.

Francillon veut fonder une usine dans laquelle il pourra assembler et terminer la montre tout en recourant à des procédés mécaniques de production. Pour réaliser son projet, il achète en 1866 deux parcelles de terrain contiguës, sur la rive droite de la Suze (la rivière arrosant le vallon de Saint-Imier), au lieudit Les Longines.

Lorsqu’en 1867 Ernest Francillon parvient à réunir une partie des ouvriers affiliés à son comptoir dans un même bâtiment, il engage Jacques David, un jeune ingénieur de sa parenté, pour l’aider à développer les machines nécessaires au perfectionnement de la fabrication de garde-temps.

Dès lors, l’usine des Longines connaît, malgré les nombreuses difficultés rencontrées, un développement qui récompense l’audace initiale de Francillon. Les efforts consentis à la fabrique des Longines visent à améliorer la fabrication de garde-temps par le recours à des procédés mécaniques de production. Dans ce but, Jacques David se charge d’imaginer et de développer les machines qui devront assister les horlogers dans leur ouvrage et les aideront à parfaire la qualité de leurs réalisations.

Partisan convaincu de l’introduction du machinisme dans l’horlogerie et ingénieur émérite, David se rend à l’Exposition Universelle de Philadelphie de 1876 de laquelle il revient muni d’un rapport qui provoquera un débat de fond dans l’horlogerie helvétique. Durant les années 1870, les options industrielles saisies par Francillon sont confortées et la fabrique poursuit alors un déploiement ininterrompu jusque dans le premier tiers du XXe siècle.

Les bâtiments doivent être continuellement adaptés à l’entreprise en pleine croissance: en 1911, la manufacture des Longines occupe plus de 1.100 ouvriers et écoule ses créations horlogères dans le monde entier.

Innovation et savoir-faire horloger sous le signe du sablier ailé

Evolution du logotype Longines 1867-2007
Les différentes recherches techniques menées au sein de la fabrique ont été récompensées par diverses distinctions qui confèrent à la marque imérienne le titre de maison horlogère « la plus primée » lors des expositions internationales, jusqu’à celle de Barcelone en 1929, avec pas moins de dix Grands Prix (Anvers 1885, Paris 1889, Bruxelles 1897, Paris 1900, Milan 1906, Berne 1914, Gênes 1914, Paris 1925, Philadelphie 1926, Barcelone 1929).

Fidèle à sa tradition d’innovation technique, Longines produit, en 1969, la première montre-bracelet cybernétique électronique à quartz conçue par le laboratoire de recherche d’une manufacture horlogère.

Toutefois, les innovations produites aux Longines ne se restreignent pas à un enrichissement de la technique horlogère pure.

Plus ancienne marque encore en activité, et sans modification, déposée à l’OMPI, la Maison horlogère usait, dès 1867 déjà, d’un logo – le sablier ailé – et de la marque « Longines » comme témoin de qualité et pour lutter contre les contrefaçons qui tentaient de tirer parti de la réputation de sa production.

Sa notoriété, son prestige et la qualité de ses réalisations horlogères ont par ailleurs su charmer de nombreuses personnalités à travers le monde. Des chefs d’Etat, des princesses, des sportifs renommés, des artistes et des stars du cinéma ont choisi Longines comme garde-temps, apposant leur signature à la suite de la longue liste de ceux qui ont accordé leur confiance à la marque au sablier ailé.

Chronométrage du Grand Prix du Brésil, 1933.

Longines au service du sport et des pionniers

Longines chronomètre le Grand Prix Davide Campari, 1956.
Au bénéfice de la maîtrise horlogère développée dans ses murs, Longines a établi un rapport privilégié avec le monde des sports.

Présente à Athènes en 1896, elle partage un large pan de son histoire avec celle de l’essor des sports. Longines a d’ailleurs assuré le chronométrage des Jeux Olympiques à quatorze reprises depuis Oslo en 1952.

Afin d’honorer cette allégeance, la marque a dû imaginer diverses inventions pour capter le temps des exploits : système de chronométrage automatique dit du « fil coupé » à la Fête fédérale de gymnastique en 1912 ; premier mécanisme couplant image de contrôle et temps mesuré avec la Photogines en 1952 ; ou dispositif associant image en mouvement et chronométrage grâce au Contifort en 1960.

Ces inventions ont largement contribué à l’inscription de Longines dans les annales sportives. En vertu de cette association historique, la maison horlogère s’engage désormais dans les domaines de la gymnastique et de l’équitation, des disciplines qui prolongent ses valeurs essentielles de précision et d’élégance dans l’univers du sport.

Longines : 175 ans au service de la précision et de l’élégance du temps
En 2006, Longines a célébré ses 80 ans de chronométrage équestre, un domaine pour lequel elle dispose d’une sérieuse expérience débutée lors du Concours Hippique International Officiel de Genève de 1926.

Depuis lors, la marque horlogère suisse peut s’enorgueillir d’avoir pris part à plus d’une centaine de concours hippiques nationaux et internationaux en Europe et aux Etats-Unis, et d’avoir assuré le chronométrage à l’occasion de nombreuses compétitions, telles que les Championnats du Monde, les Championnats d’Europe, les Jeux Olympiques, ainsi que différents CSIO et plus récemment l’Arab League.

En 2006 également, Longines a renoué avec les émotions du grand cirque blanc en devenant chronométreur officiel de la Coupe du monde de ski alpin 2006-2007 de la Fédération internationale de ski (FIS). Le retour de la maison dans l’univers du ski s’appuie sur une longue tradition de chronométrage des courses alpines inaugurée en 1933 à Chamonix.

Longines chronomètre la Coupe du Monde de ski alpin à Kitzbühel, Autriche, en 1977.

De fait, la marque horlogère dispose d’un important savoir-faire historique en la matière. Cependant, l’expérience du chronométrage de Longines ne se limite pas aux disciplines dans lesquelles elle s’engage aujourd’hui encore. Grâce aux systèmes de mesure du temps qu’elle n’a eu de cesse d’imaginer, la maison horlogère a assisté à de nombreux exploits sportifs.

En sus des Jeux Olympiques, Longines a chronométré bon nombre de prestigieux événements parmi lesquels figure, par exemple, le tour de France, dont elle a assumé 31 fois le chronométrage.

Sa maîtrise des technologies les plus exigeantes a conduit Longines à proposer son expérience de la mesure du temps au monde de la Formule 1 ; un engagement qui s’est prolongé dans le cadre d’un partenariat de prestige avec la marque italienne Ferrari.

Pour autant, l’engagement de la maison pour la mesure des exploits ne se cantonne pas à la chronométrie de la compétition sportive. Fournisseur attitré de la Fédération aéronautique internationale (FAI) depuis 1919, Longines procure au monde de l’aviation les instruments de mesure du temps qui lui permettent d’homologuer de nombreux records aériens.

Parmi ceux-ci figure l’exploit historique, humain et technique réalisé en 1927 par Charles Lindbergh lorsque, à bord du Spirit of St Louis, le pilote américain réussit, en solitaire, la première traversée sans escale de l’Atlantique nord. Ainsi, les réalisations de la maison horlogère accompagnent dans leurs périples de nombreux explorateurs de la planète et soutiennent les exploits des pionniers du ciel.

Chronométrage des courses de Formule 1 par Longines, 1985.

« Elegance is an attitude »

Affiche publicitaire de Longines évoquant la vocation d’élégance de la marque, 1954.
Entreprise du Swatch Group, Longines établit l’élégance intemporelle qui fait sa signature sur la base d’un patrimoine esthétique qu’elle actualise et déploie en un savant équilibre de raffinement et de classicisme.

Ses garde-temps s’inspirent d’une histoire riche en audaces techniques et stylistiques élaborées au sein de la manufacture, vaste laboratoire continuellement vigilant au contour de ses créations.

La maison a par exemple été sensible aux raffinements du mouvement Art déco dont elle s’est inspirée pour imaginer des calibres de forme tonneau, ovale ou rectangulaire aptes à mouvoir des garde-temps redevables de l’esthétique d’une époque sophistiquée. Ces préoccupations, accordées de tout temps à la ligne de ses réalisations horlogères, ont contribué à créer le style harmonieux et racé qui constitue le sceau de la maison.

Elles ont forgé l’image d’élégance de la marque qui a, par ailleurs, reçu plusieurs Roses d’Or de Baden-Baden en guise de récompense pour la pureté de ses créations. Ainsi, la genèse des garde-temps Longines relève d’une perpétuelle innovation technique mise au service d’une quête esthétique à l’écoute des modes et des courants artistiques.

Marque à vocation mondiale depuis sa fondation, Longines poursuit son engagement horloger dans plus de 130 pays en veillant à respecter ses valeurs historiques. L’élégance, sa vertu fondamentale, demeure le principe qui gouverne, aujourd’hui encore, toutes les dimensions des activités qu’elle étend à travers le monde.

De nouvelles ailes pour le Musée Longines

Longines Flagship (1957)
Pour commémorer ses 175 ans d’existence à Saint-Imier, Longines dote son Musée de deux nouvelles salles. Un espace présentant le fruit de 50 ans de production horlogère (1957-2007) et une salle dévoilant l’évolution de la publicité de la maison témoignent de la riche histoire de la marque au sablier ailé.

Longines y expose également les grands livres d’usine qui recensent tous les garde-temps élaborés à la fabrique.

Pour célébrer ce jubilée, la maison horlogère publie également un ouvrage consacré au développement socio-économique de sa région intitulé « Une région au rythme du temps ». Due à la plume de l’historienne Laurence Marti, cette étude met en lumière l’émergence de l’horlogerie dans cette contrée.

Le Musée Longines est un témoignage vivant de la tradition horlogère de la marque au sablier ailé. Pour fêter les 175 ans d’existence de la maison, ce sont aujourd’hui deux nouvelles salles qui viennent enrichir ce précieux patrimoine.

L’espace 1957-2007 retrace les cinquante dernières années de production horlogère de Longines. Parmi les centaines de modèles présentés, la Longines Flagship (1957), la L990 (1977) - dernier calibre automatique manufacturé - mais aussi la Longines DolceVita (1997) et la Longines evidenza (2003), des succès plus récents de la marque, sont autant de jalons de cette impressionnante rétrospective.

Dépot de la marque Longines, Bureau fédéral de la propriété intellectuelle 1889
Dans le cabinet attenant, pas moins de 800 livres d’établissage dévoilent tous les secrets des 15 millions de montres produites par Longines avant la révolution informatique. Cette riche bibliothèque est complétée par des livres de factures du XIXe siècle, dont quelques exemplaires sont exposés. Ainsi, l’heureux possesseur d’une montre de poche de 1867 pourra retrouver le nom de l’horloger qui contrôla à l’époque la marche de son garde-temps.

Enfin, c’est un voyage dans l’univers de la publicité que propose la salle consacrée aux affiches de la maison. De la fin du XIXe siècle à nos jours, le visiteur suit l’évolution des annonces qui ont mis en valeur la marque au sablier ailé. Une cinquantaine de panneaux brossent un historique de la publicité Longines, des premières gravures valorisant l’usine et les médailles qu’elle a obtenues à la campagne « Elegance is an attitude », en passant par des affiches réalisées par de grands dessinateurs au début du XXe siècle ou les premières annonces associant la montre à des ambassadeurs de renom.

Le jubilé que célèbre Longines en 2007 est un événement important qu’il convenait, comme le souhaitait Walter von Känel, président de Longines, de « commémorer de façon durable, entre autres par la publication d’un livre retraçant l’histoire économique et sociale de la région ».

Longines a donc confié à Laurence Marti, docteur en sociologie et historienne, la tâche de rédiger un ouvrage qui analyse le développement des activités artisanales et industrielles dans le Vallon de Saint-Imier et ses environs. De cette démarche est né un livre intitulé « Une région au rythme du temps » qui couvre la période 1700-2007.

Si cette histoire ne se limite ni à l’horlogerie, ni à la cité imérienne, elle met cependant en évidence l’importance de l’horlogerie pour la région et rappelle que, parmi les fabricants historiques, Longines est la seule entreprise, encore en activité, qui est née, a grandi et s’est développée à Saint-Imier. Cet ouvrage, doté d’une abondante iconographie, se veut accessible à un large public. Longines a tout mis en œuvre pour que ce livre fasse date non seulement dans sa propre histoire, mais plus largement dans celle de la région en relatant une histoire qui restait, jusqu’ici, peu connue. Tiré à 3.000 exemplaires, cet ouvrage est disponible en version française et anglaise.

Pour aller plus, voir les expositions en ligne :
L'univers de la publicité Longines du XIXe siècle à nos jours
Histoire de Longines : un survol en photos

Montres-de-luxe.com | Publié le 25 Mars 2007 | Lu 54144 fois