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Genève : l’horloger zurichois Miki Eleta expose Hippocampus, sa dernière création chez M.A.D. Gallery


L’horloger zurichois Miki Eleta présente à la M.A.D Gallery de Genève sa toute dernière création : l’Hippocampus, la plus grande horloge (2.08 mètres) qu’il ait réalisée à ce jour. Cette pièce d’exception est dotée d’un échappement Eleta dont l’encre qui l’actionne est en forme d’hippocampe (d’où son nom) et possède aussi un mouvement musical dont les sonneries ne se répèteront pas deux fois en un siècle ! Par ailleurs, ce mouvement musical se remonte tout seul en même temps qu’il commande l’horloge par son poids... Explications et portrait du monsieur.



Hippocampus
Jusqu’en l’an 2000, Miki Eleta était un artiste qui réalisait exclusivement des sculptures cinétiques. Jusqu’à ce qu’en 2001, un client l’interroge sur la précision de ses pièces...

Miki lui demande alors une année pour travailler et créer une horloge de toute pièce… Sauf que Miki n’y connait rien ! Il se lance alors l’apprentissage de l’horlogerie de façon complètement autodidacte. Et en à peine un an, il réalise sa première pièce !

Le non-horloger créateur de 28 horloges
« Rien n’est impossible. Je ne suis pas plus intelligent que les autres, » dit-il « juste plus persévérant. »

En total autodidacte Miki Eleta devient donc un horloger à part entière. Il créé son propre échappement en réduisant le poids de 2.500 grammes à 40 ! L’échappement dit Eleta-Hemmung est utilisé dans une partie de ses horloges auxquelles il ajoute toute une série de complications horlogères.

Pour ceux et celles qui souhaitent s’y aventurer, la MB&F M.A.D. Gallery présente jusqu’à fin février six de ses pièces uniques.

La CONTINUUM MOBILE est une horloge qui possède 7 jours de réserve de marche et un tourbillon visible en haut de l’axe oblique qui fonctionne par sa propre masse. Le poids tombant la déséquilibre et la fait avancer. C’est ce qu’il appelle son « horloge inspiration. » Quand il ne l’a pas, il est perdu. Quand il est en panne d’inspiration, ce qui arrive, à ses dires, très rarement, il l’observe. Le mécanisme de remontage se situe dans la colonne et se remonte avec une clef.

Le PENTOURBILLON est une horloge possédant deux mécanismes indépendants. Le premier est lié à un double tourbillon volant dont la fonction principale est de représenter la magie de la beauté d’un tourbillon sur la partie gauche de l’horloge. A l’arrière de cette horloge se trouvent les pétales d’une fleur, qui s’ouvrent et se ferment selon l’avancée du jour et de la nuit. Sur la partie droite, se trouvent les heures et les minutes indiqués de manière relativement « simple » par deux aiguilles.

La LUNA est une double pendule constituée d’une colonne de chrome et d’acier mesurant un mètre vingt. L’heure sautante se met en mouvement de façon visible juste avant l’heure pleine. En plus de l’indication des heures, minutes et secondes l’horloge affiche les phases de la lune, les signes du zodiaque et les différentes saisons. C’est aussi une des horloges à la fois des plus complètes et des plus complexes.

La N°26 possède un échappement chronomètre Eleta donnant toutes les deux secondes une impulsion et atteint une réserve de marche de 8 jours. L’indication des secondes va d’ailleurs dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Le poids de remontage est étonnamment léger puisqu’il ne pèse que 200 grammes. L’indicateur de la phase de lune fait partie de ce poids et est lié mystérieusement au mouvement.

DIE SIEBEN n’est pas une horloge mais une sculpture cinétique possédant des petites boules d’acier qui se promènent à travers des chemins, créant un jeu à la fois visuel et sonore. Mesurant près d’un mètre quarante de hauteur sur soixante centimètres de diamètre DIE SIEBEN possède 16 sonorités, 16 chemins en circonférence de la pièce où les boules d’acier se baladent effleurant 16 cylindres pentatoniques et 47 roues d’engrenages. Ces roues renvoient les billes sur les chemins au son d’une musique qui ne se répète pas pendant 7 ans.

Parcours atypique d’un homme à histoires

Miki Eleta
Né en Bosnie-Herzégovine en 1950, Miki Eleta a 7 ans lorsqu’il est réveillé un matin au son de flamenco. La musique est alors une révélation pour lui. Il déniche une guitare, apprend à jouer et décide l’été de ses vingt-trois ans de partir rejoindre sa sœur en Suisse à la recherche d’un travail qui lui permettra d’acheter sa propre guitare.

Il s’y installera à l’issue des trois mois. Miki fait murir dans un coin de sa tête l’idée de créer un jour ses propres machines. La première occasion se présente lors d’un « boulot » où on lui demande de créer une gamme d’échantillons de différents métaux. A la place, Miki propose de faire une machine à musique différenciant tous ces métaux. Au début des années 90, Miki se concentre essentiellement à restaurer des antiquités, puis des horloges et enfin des montres.

Jusqu’en 2000, Miki créé des sculptures cinétiques. En 2001, un client le questionne sur la précision de ses pièces… Miki lui demande une année pour créer une horloge de A à Z, afin de lui prouver que son travail est extrêmement précis. Ne connaissant absolument rien à la conception horlogère il prend contact -grâce à un ami- avec Paul Gerber, membre de l’AHCI et connu pour ses mécanismes horlogers innovants. Miki fait donc appel à cet horloger bernois pour une explication complète du fonctionnement d’une horloge.

Un an après, l’horloge terminée, le client n’est jamais revenu. Il n’a donc pas pu lui montrer, ni lui offrir. Ce n’est qu’une anecdote parmi des dizaines illustrant la vie de cet horloger un peu fou qui fonce bille en tête à chaque idée. Libre de ses mouvements, il revendique ne jamais pouvoir devenir un horloger standard, persuadé que les écoles supérieures façonnent les individus comme dans un moule et altèrent toute possibilité de créativité et d’invention.

Depuis presque quinze ans, il partage son temps entre ses deux passions : sa famille et ses créations. Il créé ses extraordinaires horloges -à raison de deux pièces uniques par an. A ce jour, il en a créé 28, dont 7 encore disponibles dans son atelier. Le reste du temps il s’occupe des plantations de tomates dans son potager -à 300 mètres de son atelier-, fait des balades à vélo avec son épouse et prend des notes sur son petit carnet qui ne le quitte jamais. Il n’a malheureusement plus le temps de jouer de la guitare… Il ne peut pas être partout, s’exclame-t-il. Et en vacances ? En esquissant un grand sourire dissimulé dans sa barbe grisonnante, il répond : « qu’est-ce que c’est les vacances ? »

Genève : l’horloger zurichois Miki Eleta expose Hippocampus, sa dernière création chez M.A.D. Gallery

Genève : l’horloger zurichois Miki Eleta expose Hippocampus, sa dernière création chez M.A.D. Gallery

Montres-de-luxe.com | Publié le 4 Février 2013 | Lu 764 fois






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