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Heure vagabonde : un grand classique de chez Audemars Piguet


Alors que la manufacture horlogère suisse Audemars Piguet a présenté il y a quelques semaines une nouvelle création au sein de sa collection Code 11.59 by Audemars Piguet, revenons sur une complication que l’on retrouve donc sur cette Starwheel, qui fait partie des grands classiques de la marque du Brassus.



De nos jours, les montres à heures vagabondes se retrouvent principalement au sein des collections d’Urwerk (dans le très haut de gamme) mais aussi, chez Gorilla (pour les modèles nettement plus accessibles). Mais il faut savoir que cette complication est également présente dans certains modèles de chez Parmigiani Fleurier ou de Hautlence ou de chez Moser -liste non exhaustive !
 
Mais bien évidemment, les amateurs d’horlogerie savent pertinemment que les heures vagabondes sont une des complications « phare » de la maison Audemars Piguet. Alors que la manufacture du Brassus vient de présenter une nouveauté dans sa collection Code 11.59, la Starwheel, revenons sur la genèse de ce concept.    
 
Le système de l’heure vagabonde apparaît au XVIIe siècle suite à une demande spéciale du pape Alexandre VII. Souffrant d’insomnies aggravées par le tic-tac de l’horloge, celui-ci commanda aux frères Campani, horlogers à Rome, une « horloge de nuit », silencieuse et facilement lisible dans la pénombre.

Ces derniers présentent alors au pape la première horloge à affichage vagabond sur lequel l’heure effectue un demi-cercle dans un guichet ponctué des quarts d’heure et éclairé depuis l’intérieur. Cette horloge de nuit préfigure l’avènement du système de l’heure vagabonde.
 
Dès la fin du XVIIe siècle, cette complication gagne les montres de poche dans lesquelles elle apparaît sans le rétroéclairage. Si le guichet en arc de cercle mesure toujours 180°, la graduation des minutes s’ajoute à celle des quarts d’heure pour une précision accrue.
 
Au cours du siècle suivant, ces montres constituent des cadeaux prestigieux, souvent à l’effigie de personnalités illustres.

Au XIXe siècle, les montres à heure vagabonde se raréfient. Les exemples produits à cette époque présentent un secteur de 120° pour faciliter la lecture et marquent également la disparition de l’indication des quarts ainsi que celle du petit guichet des heures.
 
Mais l’affichage reste mystérieux, le mécanisme étant toujours dissimulé. L’heure vagabonde à 360° fait par ailleurs son apparition avant d’être peu à peu remplacée par l’heure sautante typique de la période Art déco au cours de la première moitié du XXème siècle.
 
En 1989, période de créativité accompagnant le renouveau de l’horlogerie mécanique, un horloger d’Audemars Piguet redécouvre le système de l’heure vagabonde dans un article du Journal suisse d’horlogerie.

En 1991, après 18 mois de développement, la première montre à heure vagabonde de la manufacture est présentée (réf 25720). Baptisée Star Wheel, probablement en référence aux 3 étoiles qui soutiennent les disques des heures en saphir fixés sur une grande roue centrale, cette montre brise le mystère du fonctionnement en révélant le mécanisme.
 
Entre 1991 et 2003, une trentaine de modèles Audemars Piguet répartis dans plusieurs collections sont équipés de la complication Star Wheel. Ces modèles varient en fonction des styles d’affichage, de la longueur et de l’emplacement du guichet en arc de cercle et font généralement appel au sertissage ou au squelettage.

En réintroduisant le système de l’heure vagabonde, Audemars Piguet a tracé la voie et ouvert un nouveau chapitre pour l’horlogerie du XXIe siècle.



Montres-de-luxe.com | Publié le 2 Janvier 2023 | Lu 14238 fois






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