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LVMH x La Joux-Perret : le géant du luxe français se renforce en Suisse


Par Jean-philippe Tarot, Mercredi 12 Novembre 2025 pour Montres-de-luxe.com

Au cœur des montagnes neuchâteloises, dans les ateliers baignés de lumière de La Chaux-de-Fonds, se joue un épisode stratégique majeur de l’horlogerie contemporaine. En effet, la Division Montres de LVMH, qui réunit TAG Heuer, Zenith et Hublot, vient d’entrer au capital de la manufacture La Joux-Perret (Citizen). Un rapprochement à la fois discret et décisif entre un fleuron de l’horlogerie suisse en mains japonaises et le géant français du luxe, LVMH…



Une alliance pour le moins inattendue
Dans un secteur où la maîtrise du mouvement est au cœur de toute légitimité, cette prise de participation minoritaire au sein de La Joux-Perret s’impose comme une évidence tout en étant inattendue.
 
Certes, depuis plusieurs années, les collaborations entre TAG Heuer et La Joux-Perret ont donné naissance à des projets techniques ambitieux, dont un mouvement à quartz solaire entièrement développé en Suisse. Ce dernier est présent au sein des collections Aquaracer et TAG Heuer Formula 1.
 
Le succès de ce partenariat s’est prolongé avec le développement d’un mouvement destiné à la montre Rope de Tiffany & Co. ; le joaillier américain appartenant également au géant français du luxe.
 
La Joux-Perret, une manufacture à l’âme suisse
Fondée à La Chaux-de-Fonds, la Manufacture La Joux-Perret est une marque bien connue des collectionneurs de montres. Spécialisée dans la conception de mouvements automatiques et à complications, elle cultive depuis des décennies un savoir-faire conjuguant la précision industrielle à l’art de la finition manuelle.
 
Son expertise s’étend désormais aux mouvements solaires de haute précision (un domaine où les Japonais excellent) mais un territoire encore peu exploré dans l’univers du luxe helvétique.
 
Avec environ 140 collaborateurs, la manufacture maîtrise chaque étape du processus : du design mécanique à la décoration des ponts, jusqu’à l’assemblage final. Depuis son acquisition en 2012 par le Citizen Watch Group, La Joux-Perret a su préserver son indépendance créative tout en s’ouvrant à de nouveaux horizons technologiques.
 
LVMH consolide son ancrage suisse
Cette entrée au capital s’inscrit dans une stratégie plus large : celle d’un ancrage industriel durable en Suisse. LVMH y compte déjà 16 manufactures.
 
Comme le souligne Jean-Christophe Babin, Président de la Division Montres de LVMH, cette alliance marque un tournant : « La Joux-Perret incarne l’esprit même de l’horlogerie suisse : rigueur, inventivité et respect du temps long. Ensemble, nous voulons aller plus loin dans l’innovation responsable, notamment autour des mouvements à énergie solaire. »
 
Une vision partagée par Yoshitaka Oji, CEO du Citizen Watch Group, qui souligne la portée symbolique de cette coopération : « ce partenariat renforce les liens entre deux cultures horlogères d’excellence, l’une suisse, l’autre japonaise, unies par la même passion du mouvement parfait. »
 
Quand la durabilité devient une complication d’avenir
Au-delà des enjeux industriels, cette alliance illustre une tendance profonde : la fusion entre technologie et conscience environnementale. Alors que l’industrie du luxe s’ouvre à de nouvelles énergies, le mouvement solaire apparaît comme une voie d’avenir, capable de concilier précision, autonomie et respect de la planète.
 
Sans compter que son prix de revient s’avère nettement inférieur à celui d’un mouvement mécanique. Par contre, on peut s’interroger sur le SAV et la « réparabilité » de ces calibres.  

On peut aussi s’interroger : alors que de nombreuses marques horlogères (Awake, Eberhard, March LAB, Cuervo y Sobrinos) utilisent le fameux calibre mécanique G100 et ses dérivés, la manufacture LJP va-t-elle continuer les livraisons de ce mouvement ?