
Parmigiani Fleurier a choisi de mettre cet arbre de vie à l’honneur dans sa création unique, baptisée Tecnica Palme. Ce garde-temps est une pièce où l’ouvrage artisanal de décoration est équivalent au travail technique de l’horloger. Quand on sait que son mouvement comporte un tourbillon, une répétition minutes, un quantième perpétuel et un chronographe, il semble difficile d’imaginer une décoration de difficulté égalable. Et pourtant. Le motif en feuilles de palme qui orne cette montre possède un éclat et une brillance qui captivent les regards ; il doit sa beauté à l’art de la gravure et de l’émail grand feu.
Le périlleux « périple » de la décoration de la Tecnica Palme commence dans les manufactures du pôle horloger liées à Parmigiani Fleurier qui fournissent deux plaques (une pour le cadran, une pour le double fond) d’un alliage spécifique dit « émaillable », en or gris au palladium 210.

C’est donc un fond richement texturé, comptant des dizaines d’heures de travail déjà, qui parvient à l’émailleur. Au pinceau, il dépose sur chaque alvéole ou segment, un mélange très fin de verre coloré et d’eau, puis il cuit les plaques au four à 800°C durant quelques dizaines de secondes. L’eau s’évapore, les briques de verres fondent et perdent leur volume ; elles se fixent au support en créant la couleur. L’émailleur procède par plusieurs couches successives afin de combler progressivement la dépression de la gravure. Le grand défi du procédé réside dans la gestion de la couleur, qui s’obscurcit au fil des superpositions d’émail, et de parvenir à concilier celle-ci avec la contrainte d’une épaisseur donnée. En d’autres termes, la difficulté consiste à trouver ce point de rencontre unique entre une épaisseur fixe et la couleur parfaite. Pour y arriver, l’émailleur et le graveur ont dû coordonner leurs deux savoir-faire au préalable - comprendre l’art de l’autre, les contraintes en jeu, puis redéfinir ensemble tous les paramètres importants des plaques décoratives.

La Tecnica Palme appartient aux garde-temps les plus complexes de la Haute Horlogerie car son mécanisme ne renferme pas moins de quatre complications : une répétition minutes, un chronographe, un tourbillon et un quantième perpétuel sont réunis en un seul mouvement intégré complet. L’armage de la répétition minutes se fait en pivotant une bague moletée sous la lunette d’un quart de tour en sens horaire. Ce mécanisme d’activation est un défi du point de vue de l’étanchéité de la pièce car il représente une surface à isoler de l’eau beaucoup plus importante que le traditionnel verrou latéral.
Le boîtier en or blanc a été conçu de façon à ce que le carillon de la répétition minute ait la meilleure résonance possible dans un espace évidé de façon optimale. En nos temps modernes où l’électricité est omniprésente, la répétition minutes qui permet historiquement de connaître l’heure dans les ténèbres de la nuit peut sembler désuète. Mais les deux timbres « cathédrale » de la Tecnica Palme sonnent les heures, les quarts et les minutes, avec un chant inégalable, pour le plus grand plaisir des spectateurs éclairés.
Les finitions du mouvement et tous les ponts qui le constituent ont été gravés à la main. Cela génère un travail colossal en amont comme en aval, vu qu’un embellissement constitue ensoi une déformation de matière. Ainsi, tous les réglages du mouvement doivent être repris et sont réajustés parfaitement après la décoration des ponts.