On le sait, la manufacture horlogère genevoise Vacheron Constantin a toujours entretenu avec son passé un lien étroit.
En effet, on se souvient que ce fut -probablement- la toute première grande marque à totalement assumer ses montres anciennes au point même de les restaurer et de leur offrir une seconde vie en les commercialisant au sein de certaines de ses boutiques exclusives de part le monde (avec la technologie Blockchain depuis 2019).
Une démarche qui semble aujourd’hui aller de soi tant le marché de l’occasion a trouvé ses lettres de noblesse mais qui était loin d’être évidente il y a quelques années de cela…
Aujourd’hui donc, Vacheron Constantin va encore plus loin. En effet, la marque ne se contente pas de rééditer l’une de ses créations historiques, comme le font quasiment tous les grands noms de l’horlogerie. Non, elle va à rebours ; elle remonte le temps. Elle délaisse 2021 pour retourner en 1921, cent ans en arrière pour recréer à l’identique sa fameuse American 1921 ! En pièce unique.
En effet, on se souvient que ce fut -probablement- la toute première grande marque à totalement assumer ses montres anciennes au point même de les restaurer et de leur offrir une seconde vie en les commercialisant au sein de certaines de ses boutiques exclusives de part le monde (avec la technologie Blockchain depuis 2019).
Une démarche qui semble aujourd’hui aller de soi tant le marché de l’occasion a trouvé ses lettres de noblesse mais qui était loin d’être évidente il y a quelques années de cela…
Aujourd’hui donc, Vacheron Constantin va encore plus loin. En effet, la marque ne se contente pas de rééditer l’une de ses créations historiques, comme le font quasiment tous les grands noms de l’horlogerie. Non, elle va à rebours ; elle remonte le temps. Elle délaisse 2021 pour retourner en 1921, cent ans en arrière pour recréer à l’identique sa fameuse American 1921 ! En pièce unique.
Comme on peut l’imaginer, cette aventure a mobilisé pendant une année les expertises uniques de l’atelier Restauration et du département Patrimoine de la maison genevoise.
Si seulement 24 exemplaires du modèle de 1921 furent produits à l’origine, Vacheron Constantin n’en compte aujourd’hui qu’un seul au sein de sa collection privée, faisant de cette montre un modèle extrêmement rare et recherché par les collectionneurs et connaisseurs.
Quand s’est esquissée l’idée de recréer à l’identique le modèle American 1921 conservé dans la collection privée de Vacheron Constantin, le projet s’annonçait aussi exaltant qu’ambitieux.
Pour rappel, précisons que le département Patrimoine de Vacheron Constantin occupe une place à part au sein de la manufacture. Point de départ d’une exceptionnelle chronologie qui remonte à 1755, à la tête d’une collection unique, il est tout sauf un musée figé qu’il faudrait dépoussiérer.
Si seulement 24 exemplaires du modèle de 1921 furent produits à l’origine, Vacheron Constantin n’en compte aujourd’hui qu’un seul au sein de sa collection privée, faisant de cette montre un modèle extrêmement rare et recherché par les collectionneurs et connaisseurs.
Quand s’est esquissée l’idée de recréer à l’identique le modèle American 1921 conservé dans la collection privée de Vacheron Constantin, le projet s’annonçait aussi exaltant qu’ambitieux.
Pour rappel, précisons que le département Patrimoine de Vacheron Constantin occupe une place à part au sein de la manufacture. Point de départ d’une exceptionnelle chronologie qui remonte à 1755, à la tête d’une collection unique, il est tout sauf un musée figé qu’il faudrait dépoussiérer.
Les recherches et l’expertise des équipes qui y travaillent au quotidien sont une source insatiable d’inspiration pour la création des nouvelles collections et une référence pour l’atelier Restauration. De fait, le département conserve 800 machines-outils, des établis et des outillages horlogers, ainsi qu’un impressionnant fonds d’archives papier et iconographiques.
En tout, 420 mètres linéaires accueillent registres de fabrication et registres comptables comprenant les ventes à l’étranger, des échanges épistolaires entre associés, fournisseurs et clients, des documents divers et photographies d’une richesse infinie qui éclairent, tant historiquement qu’artistiquement, sur l’activité de Vacheron Constantin au fil des siècles et des années.
Autant d’outils écrits permettant d’obtenir la traçabilité d’une création depuis les origines, car toutes les pièces produites sont systématiquement référencées dans des registres de fabrication (ce qui est loin d’être le cas pour la plupart des grandes marques qui ont cessé un temps leur activité ou qui ont été plusieurs fois revendues).
En tout, 420 mètres linéaires accueillent registres de fabrication et registres comptables comprenant les ventes à l’étranger, des échanges épistolaires entre associés, fournisseurs et clients, des documents divers et photographies d’une richesse infinie qui éclairent, tant historiquement qu’artistiquement, sur l’activité de Vacheron Constantin au fil des siècles et des années.
Autant d’outils écrits permettant d’obtenir la traçabilité d’une création depuis les origines, car toutes les pièces produites sont systématiquement référencées dans des registres de fabrication (ce qui est loin d’être le cas pour la plupart des grandes marques qui ont cessé un temps leur activité ou qui ont été plusieurs fois revendues).
C’est donc cet héritage sans précédent et assez unique en son genre qui a permis de retracer l’histoire de la création de l’American 1921 et qui a servi de base de travail aux équipes de l’atelier Restauration.
Mais si les horlogers de l’atelier Restauration maîtrisent parfaitement l’art de redonner vie aux pièces les plus exceptionnelles produites par la manufacture au cours de sa longue histoire, jamais jusqu’alors ils n’avaient été amenés à reconstruire de toute pièce un calibre ancien !
Pour réinventer les gestes de l’époque, certains outils historiques issus du Patrimoine de Vacheron Constantin ont ainsi dû être utilisés par les artisans. Un burin fixe de la fin du 19ème siècle a permis de façonner à l’identique les éléments de la boîte ; une machine à arrondir -de la seconde moitié du 19ème siècle- a servi à modifier le profil des dents des roues et à ajuster leur diamètre.
Afin de percer la platine du mouvement, les horlogers ont utilisé un perce-droit du 18ème siècle. Pour chasser les rubis dans leurs sertissures, ils ont employé une potence du début du 20ème siècle.
Mais si les horlogers de l’atelier Restauration maîtrisent parfaitement l’art de redonner vie aux pièces les plus exceptionnelles produites par la manufacture au cours de sa longue histoire, jamais jusqu’alors ils n’avaient été amenés à reconstruire de toute pièce un calibre ancien !
Pour réinventer les gestes de l’époque, certains outils historiques issus du Patrimoine de Vacheron Constantin ont ainsi dû être utilisés par les artisans. Un burin fixe de la fin du 19ème siècle a permis de façonner à l’identique les éléments de la boîte ; une machine à arrondir -de la seconde moitié du 19ème siècle- a servi à modifier le profil des dents des roues et à ajuster leur diamètre.
Afin de percer la platine du mouvement, les horlogers ont utilisé un perce-droit du 18ème siècle. Pour chasser les rubis dans leurs sertissures, ils ont employé une potence du début du 20ème siècle.
Ces machines anciennes ont été complétées par des outils réalisés spécialement pour ce projet, tels des fraises ou des rivoirs sur-mesure et dans la lignée de ceux du début du 20ème siècle, afin de travailler au ressenti et reproduire au plus près les gestes et les techniques de conception de l’époque.
Pour mener à bien cette aventure un peu folle, les horlogers ont tout d’abord désassemblé et étudié dans ses moindres composants le Calibre 11 lignes Nouveau (30h de réserve de marche ; 2.5Hz) qui équipait le modèle d’origine. Hormis pour les ponts et la platine qui ont dû être recréés, les stocks de l’atelier Restauration se sont révélés de véritables mines d’or pour les artisans qui ont ainsi pu disposer de toutes les ébauches nécessaires.
Ce fut un exercice de recherche laborieux puisqu’une boîte de l’époque peut contenir une infinie variété de composants, tous différents les uns des autres par leur taille et leur forme. Afin de les identifier un à un, la première étape a donc consisté à prendre des mesures et des côtes de chacun des 115 composants du mouvement d’origine.
Pour mener à bien cette aventure un peu folle, les horlogers ont tout d’abord désassemblé et étudié dans ses moindres composants le Calibre 11 lignes Nouveau (30h de réserve de marche ; 2.5Hz) qui équipait le modèle d’origine. Hormis pour les ponts et la platine qui ont dû être recréés, les stocks de l’atelier Restauration se sont révélés de véritables mines d’or pour les artisans qui ont ainsi pu disposer de toutes les ébauches nécessaires.
Ce fut un exercice de recherche laborieux puisqu’une boîte de l’époque peut contenir une infinie variété de composants, tous différents les uns des autres par leur taille et leur forme. Afin de les identifier un à un, la première étape a donc consisté à prendre des mesures et des côtes de chacun des 115 composants du mouvement d’origine.
Ce travail méticuleux d’observation et de comparaison a ensuite conduit les horlogers à réaliser des plans et une modélisation du calibre, tâche particulièrement délicate car elle nécessite des calculs dimensionnels particulièrement complexes.
A cette étape, les documents d’archives consignés par le Patrimoine se sont avérés très précieux, notamment pour recréer les ponts et la platine selon les spécificités du mouvement d’époque. Oui mais… Comment ajuster et calibrer chaque composant avant de les assembler ? Comment régler les machines d’époque ? De quelle manière reproduire la teinte de la dorure des roues ? A quelle distance et à quelle hauteur les placer pour être fidèle au calibre originel ?
Ce sont autant de problèmes et de problématiques que les horlogers ont dû résoudre en assemblant les composants un à un, chaque erreur pouvant mettre à mal l’intégralité de l’ouvrage.
A cette étape, les documents d’archives consignés par le Patrimoine se sont avérés très précieux, notamment pour recréer les ponts et la platine selon les spécificités du mouvement d’époque. Oui mais… Comment ajuster et calibrer chaque composant avant de les assembler ? Comment régler les machines d’époque ? De quelle manière reproduire la teinte de la dorure des roues ? A quelle distance et à quelle hauteur les placer pour être fidèle au calibre originel ?
Ce sont autant de problèmes et de problématiques que les horlogers ont dû résoudre en assemblant les composants un à un, chaque erreur pouvant mettre à mal l’intégralité de l’ouvrage.
Le sertissage des rubis (16 au total) sur le mouvement a également représenté un véritable tour de force. Depuis les années 1940, il est d’usage d’enchâsser les rubis et, si les horlogers de l’atelier Restauration de Vacheron Constantin sont habitués à remplacer des pierres endommagées sur des pièces très anciennes, ils n’ont jusqu’ici jamais eu l’occasion de réaliser eux-mêmes les sertissures.
Parvenir à creuser le métal à la profondeur exacte afin d’ajuster les pierres au centième près a nécessité de multiples essais, sans compter le long travail de recherche pour parvenir à élaborer le système permettant de reproduire la côte unique qui, au côté des gravures manuelles, décore le mouvement de la même manière que ce qui était fait à l’époque.
La reconstitution de l’habillage de l’American 1921 a également représenté une véritable prouesse artisanale. Là encore, les horlogers ont dû apporter des réponses à de nombreuses questions techniques en observant la pièce de 1921, centenaire, dans ses moindres détails ; en la comparant avec les documents d’archives pour finalement façonner artisanalement chaque élément du boîtier et du cadran.
Parvenir à creuser le métal à la profondeur exacte afin d’ajuster les pierres au centième près a nécessité de multiples essais, sans compter le long travail de recherche pour parvenir à élaborer le système permettant de reproduire la côte unique qui, au côté des gravures manuelles, décore le mouvement de la même manière que ce qui était fait à l’époque.
La reconstitution de l’habillage de l’American 1921 a également représenté une véritable prouesse artisanale. Là encore, les horlogers ont dû apporter des réponses à de nombreuses questions techniques en observant la pièce de 1921, centenaire, dans ses moindres détails ; en la comparant avec les documents d’archives pour finalement façonner artisanalement chaque élément du boîtier et du cadran.
Certains composants d’époque étaient disponibles dans les stocks de l’atelier Restauration, telles la couronne et les aiguilles à l’état d’ébauche. D’autres ont dû être intégralement recréés. A commencer par le boîtier de 31,5 mm, selon les dimensions de l’American 1921 originelle.
Il a été façonné par un orfèvre de l’atelier Restauration dans l’alliage d’or spécifique du modèle historique (or jaune 18K 3N), identifié à l’aide d’un spectromètre afin d’en reproduire la teinte exacte. Seule une gravure laser appliquée sur le fond du boîtier, pour des raisons douanières, distingue l’American 1921 Pièce unique de son aïeule !
La conception du cadran a également fait l’objet d’une expertise très pointue de la part de l’artisan chargé de restituer le grain et la beauté unique du cadran originel. Réalisé en émail Grand Feu, une technique ancestrale considérée comme l’une des plus délicates dans le domaine de l’ornementation horlogère, il a nécessité de nombreux passages au four à une température de plus de 800°C.
Il arbore les chiffres et le logo de l’époque, et de fines aiguilles type Pomme qui ont été bleuies à la main au sein de l’atelier Restauration selon les techniques manufacturières de l’époque.
Il a été façonné par un orfèvre de l’atelier Restauration dans l’alliage d’or spécifique du modèle historique (or jaune 18K 3N), identifié à l’aide d’un spectromètre afin d’en reproduire la teinte exacte. Seule une gravure laser appliquée sur le fond du boîtier, pour des raisons douanières, distingue l’American 1921 Pièce unique de son aïeule !
La conception du cadran a également fait l’objet d’une expertise très pointue de la part de l’artisan chargé de restituer le grain et la beauté unique du cadran originel. Réalisé en émail Grand Feu, une technique ancestrale considérée comme l’une des plus délicates dans le domaine de l’ornementation horlogère, il a nécessité de nombreux passages au four à une température de plus de 800°C.
Il arbore les chiffres et le logo de l’époque, et de fines aiguilles type Pomme qui ont été bleuies à la main au sein de l’atelier Restauration selon les techniques manufacturières de l’époque.
Et puisqu’aucun détail n’est laissé au hasard, l’exercice de style se prolonge jusqu’au bout du bracelet (en veau brun cousu main), dont la boucle ardillon en or jaune 18K 3N (alliage identique au modèle original) est elle aussi manufacturée dans les ateliers de restauration de Vacheron Constantin.
Parce qu’elle conserve très exactement toutes les propriétés originelles de l’American 1921 d’époque, cette pièce unique recréée à l’identique s’inscrit dans une démarche d’historien. En filigrane, elle reflète le contexte social et culturel des années 1920, l’ébullition et le vent de liberté qui a soufflé sur les Etats-Unis et l’Europe à l’aube des années folles. Par son design singulier, elle illustre la créativité stylistique de Vacheron Constantin qui n’hésitait pas à décliner son style « classic with a twist » dans de multiples formes de boîtiers.
Elle raconte aussi les prémices de la généralisation de la montre de poignet. A cette époque, la montre bracelet masculine commençait à peine à prendre le pas sur la montre de poche (c’est aussi les tous débuts de la Tank de chez Cartier), jusqu’alors considérée comme plus robuste et précise.
Parce qu’elle conserve très exactement toutes les propriétés originelles de l’American 1921 d’époque, cette pièce unique recréée à l’identique s’inscrit dans une démarche d’historien. En filigrane, elle reflète le contexte social et culturel des années 1920, l’ébullition et le vent de liberté qui a soufflé sur les Etats-Unis et l’Europe à l’aube des années folles. Par son design singulier, elle illustre la créativité stylistique de Vacheron Constantin qui n’hésitait pas à décliner son style « classic with a twist » dans de multiples formes de boîtiers.
Elle raconte aussi les prémices de la généralisation de la montre de poignet. A cette époque, la montre bracelet masculine commençait à peine à prendre le pas sur la montre de poche (c’est aussi les tous débuts de la Tank de chez Cartier), jusqu’alors considérée comme plus robuste et précise.
Malgré les progrès considérables des manufactures horlogères en termes de résistance, de fiabilité et de miniaturisation des mouvements, les exigences d’étanchéité telles qu’on les conçoit aujourd’hui n’étaient pas encore d’actualité (l’étanchéité concernait d’ailleurs plus la poussière que l’eau !). Choisir de porter le temps au poignet signifiait ainsi exposer la montre à davantage de risques en termes de chocs et d’agressions extérieures tels la poussière, l’humidité ou l’eau.
Afin de se prémunir de tout dégât éventuel, les propriétaires de montres prenaient de multiples précautions et, par exemple, prêtaient attention à toujours poser leur montre bracelet sur le rebord du lavabo lorsqu’ils se lavaient les mains. La montre était alors une compagne de vie dont on prenait le plus grand soin et qu’il fallait remonter chaque jour manuellement.
L’American 1921 Pièce unique sera mise à l’honneur tout au long de l’année 2021 en étant exposée dans les boutiques Vacheron Constantin du monde entier.
Afin de se prémunir de tout dégât éventuel, les propriétaires de montres prenaient de multiples précautions et, par exemple, prêtaient attention à toujours poser leur montre bracelet sur le rebord du lavabo lorsqu’ils se lavaient les mains. La montre était alors une compagne de vie dont on prenait le plus grand soin et qu’il fallait remonter chaque jour manuellement.
L’American 1921 Pièce unique sera mise à l’honneur tout au long de l’année 2021 en étant exposée dans les boutiques Vacheron Constantin du monde entier.