Montres-de-luxe.com
montres-de-luxe

L'actualité des montres de luxe et des marques horlogères de prestige

GPHG 2024 : Aiguille d'or pour IWC et Petite Aiguille pour Kudoke


Ca y est ! le GPHG 2024 dont le jury était dirigé par l’indéboulonnable Nick Foulkes et son aréopage d’experts a rendu son verdict le 13 novembre dernier à Genève lors de sa grande « messe » annuelle. Toute la profession horlogère était là pour le couronnement d’IWC pour sa Portugieser à calendrier éternel qui a reçu l’Aiguille d’Or 2024.



Le palmarès 2024 présenté par Carole Bouquet (exit Edouard Baer devenu infréquentable) couronne donc IWC de sa fameuse Aiguille d’Or pour son modèle Portugieser Eternal Calendar -qui est entré au Guinness des Records- et qui se présente comme étant la « montre-bracelet à phases de Lune la plus précise au monde » avec un écart théorique de seulement un jour en 45 361 055 années !
 
La Petite Aiguille revenant quant à elle à Stephan Kudoke pour sa montre Kudoke 3 de 39 mm en acier (dans les 10.000 euros) qui offre une lecture de l’heure peu conventionnelle.
 
Tandis que les minutes s’affichent traditionnellement par la grande aiguille centrale en acier bleui, l’indication des heures est placée sur une plaque fixée et divisée en trois sections. L'heure est indiquée à l'aide d'une aiguille des heures à trois branches - chaque branche de longueur différente courant entre les deux cadrans. Excellent choix que cette Petite Aiguille. 
 
Pour le reste. Quelques bonnes surprises mais aussi et surtout, encore et toujours, des marques horlogères en forme de marronniers (Piaget, Van Cleef & Arpels, Laurent Ferrier, Bovet ou De Bethune) qui sont des habituées de ce GPHG.
 
Attention, ce n’est pas qu’elles ne soient pas méritantes, loin de là, mais parmi les dizaines et les dizaines de marques présentes sur le marché comment le grand public peut-il comprendre que chaque année, les mêmes grands noms de l’industrie horlogère soient à nouveau récompensés par le GPHG !
 
Le Prix de la Montre Femme revient à Van Cleef & Arpels Lady Jour Nuit (toujours aussi poétique certes, mais dont le concept n’est pas vraiment nouveau). Dans ce contexte, la Arnold & son ou la nouvelle Hermès (montre plus accessible au plus grand nombre, plus « grand public » ) n’auraient pas démérité pour ce prix.
 
Le Prix de la Complication féminine est revenu -encore- à Van Cleef & Arpels pour sa Lady Arpels Brise d’été… Et de deux pour VCA ! Là encore, d’autres marques (plus ?) intéressantes étaient en lice : la très belle Andersen Genève Sakura x BCHH ou encore, la Chaumet Swing ou la Trilobe The Exquisite Hour Secret !
 
Le Prix de la Montre Iconique revient cette année à Piaget pour sa Polo 79, une relance de la fameuse Polo des années 80 et une montre -cette fois-ci mécanique- mais qui a su conserver tout l’esprit du modèle d’origine de très belle manière. La Navitimer de Breitling aurait également pu prétendre au titre en toute légitimité.
 
Par ailleurs, au vu de cette sélection de six montres, on peut s’interroger sur la notion d’icône horlogère ? En effet, une montre ne peut devenir icône qu’après des années et des années de commercialisation et après s’être imposée sur le marché comme étant un garde-temps incontournable. Ce qui n’est pas forcément le cas de certaines pièces.  
 
Le Prix de la montre Homme revient à Kari Voutilainen pour sa KV20i Reversed. Belle victoire pour l’un des horlogers les plus adulés et les plus talentueux de sa génération même si, pour ce type de récompense, il serait peut-être plus judicieux d’élire un garde-temps plus « grand public » et moins exclusif …
 
Le Prix de la Complication Masculine revient à De Bethune, un habitué du GPHG, pour sa DB Kind Of Grande Complication (400.000 euros).

La Byrne aurait pourtant et amplement mérité un coup de projecteur de la part du jury pour sa Meca Gyro Dial qui, de surcroît, ne dépasse pas les 30.000 euros ! Plus concrètement, cette Byrne change tous les jours de cadran. En fait, tous les soirs à minuit (ou à la demande), les quatre indexes à 3h, 6h, 9h et 12h se transforment et changent de visage.
 
Le Prix Time Only a été octroyé à une Moser Streamliner. Pourquoi pas mais on aurait préféré la Czapek Goutte d’or ou la Tonda PF Microrotor no date.   
 
Le Prix Tourbillon a été décerné -fort à raison- à la Daniel Roth Tourbillon Souscription imaginée, élaborée et conçue par la Fabrique du Temps à Genève en 20 exemplaires plus un prototype. La pièce est tout simplement extraordinaire et mérite amplement ce prix. D’ailleurs Mr Daniel Roth « himself » avoua en voyant ce modèle qu’il n’aurait pas fait mieux !
 
La Sartory Billard SB06-24HM "La Nuit" était pas mal non plus.
 
Le Prix de la montre Calendrier et Astronomie a été remis à la Laurent Ferrier Moon Silver (encore un habitué du GPHG…). Une jolie montre au design et aux complications des plus classiques. Le Chronotop Anton Suhanov ou la Parmigiani Fleurier Tonda PF Hijri Perpetual Calendar n’auraient pas déméritées.
 
Le Prix du Chronographe revient au Chronograph Monopoussoir Sylvain Pinaud x Massena Lab. Rien à dire. Le choix est ultra-cohérent et la pièce est belle et technique. C’est aussi un beau succès pour Sylvain Pinaud, horloger à Sainte-Croix, qui mérite amplement cette récompense.
 
Le Prix de la montre Sport revient à la Ming 37.09 Bluefin, une plongeuse de type compressor étanche à 600 mètres... Choix étonnant, mais bon. En l’occurrence, la Singer Reimagined Divetrack nettement plus disruptive et véritable instrument de plongée aurait largement méritée ce prix.
 
On retrouve aussi dans les grands gagnants, Chopard pour le Prix de la Montre Joaillière pour sa Laguna Secret Watch (la Gucci G-Timeless Planetarium était pourtant intéressante) et Van Cleef & Arpels (une troisième récompense cette année pour la même collection de montres à savoir la Lady Arpels) pour le Prix de la Montre Artisanat Artistique.
 
Quant au Prix de l’Eco-Innovation, de l’importance de nos jours d’une caution écologique, il est décerné à Chopard et son modèle L.U.C Qualité Fleurier en Lucent Steel, un acier recyclé, dont l’utilisation par la manufacture remonte déjà à quelques années. Donc rien de bien nouveau !
 
Le Prix de l’Audace revient à Berneron pour sa Mirage Sienna, l’une des montres les plus (d)étonnantes de l’année avec son boitier et son calibre de forme. Une pure réussite autant esthétique que mécanique et commerciale puisque cette montre est disponible uniquement sur liste d’attente avec une production de douze montres par an. On adore.
  
Le Prix de la montre Challenge revient aux Japonais d’Otsuka Lotec avec leur modèle No.6 avec minutes et heures rétrogrades dans un boitier acier de 42,6 mm accueillant un calibre Miyota modifié pour moins de 2.500 euros ! Une très jolie découverte qui nous vient du Pays du Soleil Levant dans une gamme de prix accessible. Ultra-cohérent.
 
Le Prix de la Chronométrie revient cette année à la montre Lederer Triple Certified Observatory, un modèle en acier de 44 mm au design épuré dont le calibre à remontage manuel -comme son l’indique- est triplement certifié en plus du COSC : par l’Observatoire de Besançon en France, par l’Observatoire de Glashütte en Allemagne et par l’Observatoire de Genève en Suisse. Aucun doute possible. Si une montre méritait ce prix cette année, c’est bien cette Lederer !
 
Le Prix de la Mécanique d’Exception revient à la Bovet 1822 pour sa Récital 28 Prowess 1 et le Prix de la Révélation Horlogère à Rémy Cools, jeune horloger français (cocorico) pour son Tourbillon Atelier en platine de 39 mm vendu en souscription.
 
A noter qu’il n’y avait pas cette année de Prix de l’Horloge Mécanique. Dommage, c’est une section qui présente des choses différentes et très souvent innovantes.
 
Pour terminer, le Prix Spécial du Jury revient à Jean-Pierre Hagmann, un octogénaire qui a réalisé des boitiers pour les plus grands (Audemars Piguet, Jaeger-LeCoultre, Vacheron Constantin ou encore Patek Philippe) et qui est aujourd’hui, associé chez Akrivia.
 
Au final, un GPHG 2024 (90 montres sélectionnées pour 57 marques) avec de très bonnes choses et de bons choix dans différentes gammes de prix et de style (Kudoke, Daniel Roth, Berneron ou Otsuka Lotec…) mais globalement, toujours un peu décevant à cause de la redondance de certaines marques.
 
Comme l’an passé, et comme l’année d’avant… Ce palmarès laisse énormément de grands noms de l’horlogerie sur le bas-côté de la route pour récompenser souvent et toujours les mêmes… Aucune montre du Swatch Group par exemple. Est-ce normal ?
 
Jean-Philippe Tarot

Montres-de-luxe.com | Publié le 14 Novembre 2024 | Lu 5890 fois






Retrouvez Montres-de-luxe.com sur
Facebook
X


Chaque mois, retrouvez le meilleur de l'actualité des Montres de Luxe dans votre boite mail