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IWC : Georges Kern présente la nouvelle collection Pilote


Une élégance discrète qui trouve ses sources en Angleterre, une touche d’accent anglo-saxon, un caractère fort qui exige que, lorsqu’il exprime une idée à ses collaborateurs, celle-ci soit déjà en cours de réalisation. Georges Kern fourmille de projets et s’intéresse notamment aux voitures anciennes qui sont le nouveau vecteur des horlogers. Une passion qu’il traduit par son engagement dans des évènements prestigieux comme celui de Goodwood et aussi, par ses goûts en matière de voitures vintage.


En effet, Georges Kern avoue une passion pour une jolie Ferrari 308GTS et une magnifique Lancia Flaminia spider Touring. Un choix  qui témoigne d’un goût particulièrement sûr. Des choix qui ne lui font pas oublier que 2016 est l’année de la nouvelle collection Pilote, des montres destinées aux amateurs d’aviation.
 
Une collection qui s’enrichit de la toute nouvelle Timezoner, une montre heure universelle élégante et sportive. Un produit de la grande tradition horlogère qui répond à la modernité technologique que sera le bracelet IWC Connect. Une montre qui gèrera les activités sportives, l’électronique domestique et l’écoute de musique par Spotify. Une technologie mobile qui sera vendue dans les 70 boutiques de la marque.
 
Joël Chassaing-Cuvillier : après la Portofino en 2015, vous adoptez également une diminution des diamètres de vos boîtes dans la gamme Pilote. Est-ce que vous allez poursuivre cette tendance dans les autres collections ?
Georges Kern : En priorité, nous devons garder l’identité des produits et, à l’instar des Portugaises, il y a des modèles où il est impossible de réduire les diamètres. Nous devons conserver intact l’image des pièces majeures mais je crois qu’il faut lancer des produits qui ne dépassent les 44 mm. Au-delà, cela devient vraiment très grand et s’avère être un produit de niche. 

J. C-C : Est-ce un diamètre qui déplait au client ?
G.K. : Non, mais on peut en séduire beaucoup plus avec les tailles que nous avons aujourd’hui, notamment en Asie. Même en Europe il y a un phénomène de lassitude qui incite à revenir vers des tailles plus raisonnables.
 
J. C-C. : Votre toute nouvelle Pilote Timezoner possède un rehaut très marqué. C’est une volonté stylistique ?
G.K. : Pour l’instant il s’agit d’un prototype sur lequel nous travaillons encore. Le triple jeu d’aiguilles superposées -heures, minutes et 24 heures- implique une profondeur assez marquée.
 
J. C-C : Est-ce que la marque IWC pourrait figurer sur le pourtour du rehaut ?
G.K. : Nous verrons le moment venu, pour l’instant nous travaillons encore sur ce projet. On sait que ce n’est pas idéal, mais il s’agit juste d’un prototype fonctionnel sur lequel nous avons étudié la technique et nous n’avons pas encore eu le temps de travailler sur la boîte (en définitive, la marque ne figurera pas sur le rehaut, ndlr).

J. C-C : Vous avez évoqué récemment l’importance des nouveaux médias et les réseaux sociaux. Pour vous, est-ce qu’ils sont désormais plus importants que la presse traditionnelle ?
G.K. : Je ne sais pas exactement. Mais cela le devient de plus en plus pour les nouvelles générations. Le monde médiatique a totalement changé : la télévision, la musique, le cinéma, la presse et la façon dont les gens communiquent entre eux. Tout se déplace. Il y a de nouveaux opérateurs comme Netfly et Spotify, qui font évoluer la façon de communiquer à une vitesse phénoménale. L’environnement médiatique change et les jeunes ne consultent plus les médias classiques, ils n’utilisent que les ordinateurs. Les nouvelles générations communiquent et s’informent de manière différente et c’est pour cela que les réseaux sociaux sont en forte croissance. Nous devons y faire face de manière intelligente. 

J. C-C : Comment l’horlogerie doit s’adapter à ces nouvelles technologies telles les montres connectées ? Sont-elles une solution pour aller vers les nouvelles générations ?
G.K. : Tout dépend de la marque. Si l’on veut créer une montre connectée, cela dépend aussi du segment de prix. Je pense que, dans le haut de gamme, cette montre restera classique. Nous sommes moins concernés que les marques d’entrée de gamme. Néanmoins, il y a d’autres moyens de créer une connectivité à travers un bracelet ou d’autres éléments qui n’atteignent pas la montre.

J. C-C : Où en est votre projet de montre connectée ?
G.K. : C’est un projet qui est en cours de finalisation qui sera présenté dans quelques semaines. Il faut distinguer les « wearable », des montres connectées. Les montres connectées ont des prix bas. Ce sont des prix d’accès. Je pense que l’on peut intégrer les concepts du « wearable » dans le bracelet de la montre en tant qu’option. C’est la voie que nous avons privilégiée.

J. C-C : Votre préférence va donc au bracelet connecté ?
G.K : Oui, il ne modifie pas la montre. On n’est pas dans le domaine des montres digitales. Cela permet d’être moins cher, il s’agit d’une option que l’on achètera dans nos boutiques. Il s’agit avant tout d’un signe de modernité de la marque et je crois tout simplement que le vecteur fondamental sera le smartphone. Nous développons des applications par rapport à celui-ci et à chaque fonctionnalité de la montre. Cela sera valable sur Androïd et Ios. Et cela évite l’obsolescence du produit.
 
J. C-C : Ces derniers mois, des maisons importantes qui produisaient des calibres en sous-traitance ont effectué des licenciements. Est-ce que ces équipementiers n’avaient pas prévu la réintégration des productions dans les manufactures ou est-ce qu’il y a une surproduction ?
G.K : Je crois qu’effectivement il y a tout simplement une baisse de la demande de la part des marques qui achètent des mouvements à des fournisseurs extérieurs. Il y a une surcapacité dans le marché. Et je pense que cela va continuer. Le marché n’a plus la croissance d’il y a trois ou quatre ans. Il suffit de se référer aux chiffres de l’exportation.

J. C-C : Comment se situe le marché français en Europe ?
G.K. : Le marché français se porte très bien pour nous grâce aux deux millions de touristes chinois qui viennent chaque année. Quant au marché franco/français il est en croissance. Les Chinois vont aux Galeries Lafayette alors que les Français disposent de la boutique de la rue de la Paix. Nous allons très bien en France.
 
J. C-C : Vous étiez présents pour la première fois au Member’s Meeting de Goodwood en 2015, est-ce que vous allez d’une part poursuivre ce partenariat et d’autre part associer votre marque à d’autres évènements ?
G.K : Pour l’instant, nous travaillons avec Goodwood, c’est le début de notre action dans les voitures anciennes. Nous allons lancer des produits dédiés à d’anciens pilotes, il s’agira d’une véritable collection liée à l’automobile ancienne.
 
J. C-C  : Avez-vous d’autres évènements liés à l’automobile ancienne de prévus ?
G.K. : Nous y réfléchissons, il faut y aller petit à petit, nous avons déjà beaucoup d’engagements, de sponsoring avec la Formule 1 et avec la voile.
 
J. C-C : En Formule 1, vous n’êtes toujours positionné que sur les gants ?
G.K : Non, nous serons également, dès l’année prochaine, sur les combinaisons et bien sûr dans le motor-home et dans les stands. De toute façon, notre présence sur les gants est particulièrement visible. Quant à être sur la voiture, ce n’est pas possible pour nous. En revanche, nous possédons tous les droits sur Lewis Hamilton et Nico Rosberg et cela me suffit.
 
J. C-C : Outre Goodwood et un événement automobile en Suisse, est-ce qu’être présent en France où il y a beaucoup d’amateurs est une possibilité ?
G.K : Le Mans et Chantilly sont déjà pris et je suis à la recherche d’un bel évènement.
 
Propos recueillis par Joël Chassaing-Cuvillier


Montres-de-luxe.com | Publié le 22 Mars 2016 | Lu 1436 fois






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