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Ma première Foire de Bâle : par Vincent Fabien, patron de Corum France


Alors que la Foire de Bâle subit actuellement un véritable « tremblement de terre », nous avons demandé à des professionnels de l’horlogerie de revenir sur « leur tout premier Bâle », celui qui est resté gravé dans leur mémoire. Une série de témoignages intergénérationnels qui revient sur ce qui reste, jusqu’à ce jour, le plus grand rendez-vous mondial de l’horlogerie. Aujourd’hui, Vincent Fabien.


En tout, je pense que je suis allé à la Foire de Bâle pour un total de quinze ou seize fois. Donc ma première fois, remonte au début des années 2000…
 
Et j’y suis allé en ayant les deux casquettes : celle de détaillant et fournisseur dans la Halle 2 et celle de marque horlogère de renom dans la Halle 1 avec Corum. Donc jamais en tant que « simple visiteur ».
 
Mais finalement, c’est peut-être celle de fournisseur qui reste la plus marquante : on participe véritablement à toute la durée de la foire : on arrive à la fin du montage du stand et on reste jusqu’au démontage. On peut ainsi voir tous ceux qui « font » Bâle, tous ceux qui travaillent dans l’ombre du matin au soir. Et pour nous exposants, c’est du « non-stop » en permanence ! Un véritable marathon.
 
Lire aussi : portrait de Vincent Fabien, patron de Corum France et passionné passionnant

La Foire de Bâle, c’est aussi des odeurs, des petits moments de « break » derrière le stand, une pose-clope, des pipi-room à « 15km » du stand, de belles hôtesses en uniformes, des trams bondés, de la malbouffe, des échanges continuels de cartes de visite, des salutations dans toutes les langues, des rumeurs, des fake news comme on dit aujourd’hui mais également, des infos-chocs et des scoops, parfois ! Bâle, c’est tout ça en même temps.
 
D’une certaine manière, c’est une véritable bulle spatio-temporelle où le monde extérieur n'existe plus (on ne voit pas le jour de toute façon) et où l’on a le sentiment que la terre entière tourne autour de cet événement...
 
Bâle, c’est également des logements totalement improbables et inabordables ! L’un de mes souvenirs en la matière, c’était un hôtel… de passes près de la vieille gare. J’en fais encore des cauchemars.
 
Mais Bâle, c’est aussi la découverte de l’un des mes restaurants préférés au monde de « wiener shnitzel », le Fischerstube. Il se trouve à 500 mètres de la Foire, pas très loin des rives du Rhin. La première fois que j’y suis allé, c’est un « vieux de la vieille » de l’horlogerie qui m’y a amené. Et depuis, c’est devenu ma cantine et souvent, c’est aussi mon seul vrai repas de la journée. C’est un lieu improbable et hors du temps fait de bruits et de partages.
 
Désormais, si la Foire de Bâle s’arrête, je ferai un peu comme certains petits vieux qui ont connu la guerre (toutes proportions gardées) : Bâle, c’était notre bataille annuelle, notre combat et notre engagement de tous les instants pendant ces dix jours !
 
Ce qui est certain, c’est que Foire de Bâle ou pas, je retournerai à Bâle avec mes enfants pour leur faire découvrir cette ville qui d’une certaine manière, a marqué ma carrière professionnelle et celle de ma mère qui travaillait également dans l’horlogerie. Deux générations qui se sont succédées dans cette foire.

Vincent Fabien, patron de Corum France* est un grand amateur de montres. Un univers qu’il côtoie depuis son enfance et qui n’a jamais cessé de le fasciner.

Montres-de-luxe.com | Publié le 4 Mai 2020 | Lu 2185 fois