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Poinçon de Genève : une philosophie horlogère


Conçu au 19ème siècle par une corporation menacée par le fléau déjà ancien de la contrefaçon, le Poinçon de Genève, qui a fêté en 2006 ses 120 ans d’existence, est aujourd’hui considéré comme le symbole de la perfection horlogère.



Poinçon de Genève
Etabli sous forme de loi en 1886, ce label reste probablement l’une des plus anciennes appellations professionnelles, reconnu tout à la fois comme une indication d’origine et surtout comme un gage de qualité supérieure.

Mais si le Poinçon de Genève est une estampille fort recherchée dans la Haute Horlogerie, n’entre pas qui veut dans le cercle restreint des manufactures à pouvoir l’obtenir. Doté de douze critères inamovibles, mais aménagés au fil des décennies pour répondre à l’évolution du métier, le Poinçon de Genève n’est accordé qu’aux seuls calibres satisfaisant à l’ensemble de ces points.

Il n’est en outre octroyé qu’aux mouvements assemblés et réglés sur le territoire genevois par des maisons horlogères ayant leur siège social dans le canton. Autant dire que ces dernières pouvant l’arborer sur leurs séries de prestige se comptent sur les doigts d’une main, formant une sorte de club exclusif.

Au-delà des contraintes techniques et esthétiques stipulées par la loi, le Poinçon de Genève relève en fait d’une véritable philosophie horlogère qui ne fait aucune concession à la qualité tant des composants que du calibre dans son ensemble.

Poinçon de Genève
Un esprit qui préside à la production de ces mouvements automatiques dès leur conception car elle nécessite nombre d’interventions manuelles dans la plus pure tradition des professionnels qui ont conçu ce label il y a plus d’un siècle. Dans le domaine de la terminaison par exemple, les côtes de Genève, le perlage et l’anglage des pièces, tout comme l’étirage des aciers sont des opérations faites à la main.

Loin de vouloir freiner toute avancée dans le savoir-faire horloger, le Poinçon de Genève n’en place pas moins l’intelligence artisanale au cœur de ses principes fondateurs, même si ses critères sont périodiquement aménagés pour répondre à l’évolution industrielle du secteur. L’intervention de la main de l’homme restera ainsi toujours essentielle dans la démarche des manufactures considérant le Poinçon de Genève comme le sommet de l’art horloger.

Pratiquement, l’homologation par les sept membres appartenant à la Commission du Poinçon de Genève, nommés individuellement pour quatre ans par le Gouvernement cantonal, se fait en plusieurs étapes. Chacun des quelques 100 à parfois jusqu’à plus de 800 composants selon les modèles, entrant dans la composition du mouvement doivent d’abord obtenir l’approbation de la Commission.

Une fois tous les constituants validés, le calibre peut être monté et réglé pour une ultime phase de test donnant droit à l’estampillage du Poinçon sur les platines de l’ensemble de la série concernée.

(Source : Vacheron Constantin)

Les douze critères innamovibles

1. La bienfacture de toutes les fournitures du calibre, y compris celles des mécanismes additionnels, doit être conforme aux exigences du Bureau de contrôle facultatif des montres de Genève. Les fournitures en acier doivent avoir les angles polis, les flancs étirés, les faces visibles adoucies, les têtes de vis doivent être polies ou cerclées, avec pourtour et fente anglés.
2. Tout mouvement doit être pourvu au rouage et à l''échappement de pierres en rubis avec trou poli. Du côté ponts, les pierres doivent être mi-glace et les moulures polies. La pierre de la roue de centre à la platine n'est pas exigée.
3. Le spiral doit être fixé par une plaque à coulisse avec piton à tête et col rond. Le porte-piton mobile est accepté.
4. Les raquettes ajustées ou fendues sont admises avec un système de maintien à l'exception des calibres extra-plats, où le système n'est pas exigé.
5. Les systèmes réglants avec balancier à rayon de giration sont admis pour autant qu'ils remplissent les conditions de l'article 3, alinéa 1.
6. Les roues de finissage doivent être anglées dessus et dessous et avoir des moulures polies. Pour les roues dont l'épaisseur est inférieure ou égale à 0,15 mm, un seul angle côté pont, est toléré.
7 Les tigerons et les faces des pignons doivent être polis.
8 La roue d'échappement doit être légère, son épaisseur ne dépassant pas 0,16 mm pour les grandes pièces et 0,13 mm pour celles en dessous de 18 mm; ses repos doivent être polis.
9 La limitation de l'angle parcouru par l'ancre doit se faire contre deux butées fixes, à l'exclusion de goupilles ou de plots.
10 Les mouvements munis de pare-chocs sont acceptés.
11 Le rochet et la roue de couronne doivent être terminés conformément aux modèles déposés.
12 Les ressorts fils ne sont pas admis.

[Tiré des exigences techniques de qualité requises des mouvements présentés au Bureau de contrôle des montres de Genève pour examen et autorisation de porter l'indication de provenance officielle Poinçon de Genève.]

Montres-de-luxe.com | Publié le 29 Janvier 2007 | Lu 9908 fois