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Vacheron Constantin Métiers d'Art : L'éloge de la nature


Régulièrement, la maison Vacheron Constantin, réalise une série de montres qui intègre ses collections Métiers d’Art. En effet, la marque se fait un devoir de continuer à faire travailler des artisans afin de maintenir vivants, certains savoir-faire souvent proches de la disparition. Dernières créations en date : trois pièces uniques baptisées L’éloge de la nature qui présentent plusieurs techniques d’ornementation au fil de ces scènes animalières d’inspiration occidentale et orientale. Avec de surcroit une lecture originale du temps… Sans aiguille.



Vacheron Constantin aime associer les artisans les plus variés : sertissage, gravure, guillochage, émaillage… Mais aussi, laque japonaise ou encore cloisonné de pierre. Depuis toujours, la maison n’a eu de cesse de préserver et de valoriser les arts décoratifs traditionnels et d’explorer des techniques d’horizons différents. Aujourd’hui, son expertise en la matière est bien réelle. Elle continue d’ailleurs de perpétuer son rôle de mécène des métiers d’art, bien au-delà de l’univers horloger (cf récemment son partenariat avec l’école Boulle).
 
Avec ces trois montres uniques, V.C. célèbre l’esthétique naturaliste, animée par un calibre exclusif qui propose une lecture originale du temps, sans aiguilles. Chaque cadran dépeint de manière réaliste différents animaux sauvages au sein de leur environnement naturel ; le tout, née d’une collaboration unique entre plusieurs maîtres artisans.

Côté moteur, ces trois modèles ne sont pas en reste. En effet, ils disposent du calibre 2460 G4 qui libère totalement le centre du cadran et maximise le territoire d’expression des artisans. Une fois encore, V. C. propose une visualisation de la lecture du temps sans aiguilles. Celle-ci s’effectue au travers de quatre guichets s’ouvrant respectivement sur l’heure, les minutes, le jour et la date. Ces indications, traînantes pour les deux premières et sautantes pour les dernières, apparaissent dans quatre ouvertures disposées régulièrement sur le pourtour du cadran, laissant le champ libre à un motif central.
 
Battant à une alternance de 28’800 A/H, le mouvement mécanique à remontage automatique (237 composants) est muni d’une masse oscillante en or 22 carats, décorée d’un motif géométrique dynamique inspiré par la forme de la croix de Malte, l’emblème de la maison. Le calibre est protégé par un boîtier rond en or 18 carat rose 5N, au fond ajouré, fermé d’un verre saphir pour apercevoir la bienfacture du calibre. Ces trois pièces uniques sont estampillées du prestigieux Poinçon de Genève.

Dans le premier de ces trois modèles, la fougue des trois pur-sang est perceptible. Les détails sont d’un réalisme minutieux. Certains ne sont d’ailleurs visibles qu’à la loupe. Le graveur est parvenu à traduire la vivacité de l’animal sauvage. Une miniature en or rose qui a nécessité trois semaines de travail et mesure par endroits moins d’un millimètre d’épaisseur !
 
En arrière-plan, un paysage montagneux réalisé en marqueterie de bois. Une crête enneigée faite de dentelle de bois blanchi est découpée d’un seul tenant. Puis, des pièces d’une essence plus nervurée remplissent les surfaces ajourées, leurs veines grisées dessinant les reliefs du pierrier. Une technique délicate qui se construit comme un puzzle. En tout 90 minuscules morceaux de bois ont été méticuleusement découpés à la main, puis ajustés côte à côte pour former le paysage.
 
En marqueterie, ce sont les différentes essences de bois brut, teinté ou très légèrement brulé, qui constituent la palette de couleur. Les fibres et les courbures influencent les tonalités du motif. Le noyer, le tulipier ou encore le marronnier sont quelques-unes des essences retenues pour la qualité de leur texture. Une fois les morceaux assemblés, le décor est poli et verni avant d’être déposé sur un disque d’or, le fond du cadran.

Dévalant une pente escarpée, deux chamois bondissent entre rochers et plaques de neige. Ces minuscules sculptures gravées sont vêtues d’une dense fourrure. À l’affut, oreilles dressées et cornes recourbées, la gravure des animaux captive par son réalisme. Là encore, en second plan de la marqueterie avec des teintes pastel, mêlées à un blanc immaculé et des beiges légèrement brunis par les flammes pour des effets d’ombres. En tout, 130 pièces de bois s’organisent pour laisser paraître cette fresque alpine.
 
Tout l’art de la marqueterie réside non seulement dans le choix des essences de bois, mais également dans la sensibilité de l’artiste à bien orienter les veines du bois pour accompagner le décor qu’il construit pas à pas. Ainsi, la raideur de la pente montagneuse est soulignée par des veines descendantes. Chaque morceau est coupé à l’aide d’une petite scie d’un geste net et précis, aucune ébréchure n’est admise. Au moindre écart, plane la menace de devoir recommencer la totalité du travail. Le décor doit s’encastrer parfaitement, les fibres doivent s’aligner. Et, comme dans tout métier d’art, chaque création est unique et intrinsèquement liée à la main du maître artisan qui la façonne.

Dans ce modèle, le graveur, le guillocheur et l’émailleur se sont succédés. Deux grues sont gravées dans une plaque d’or rose et survolent un vaste plan d’eau, dont les vagues guillochées sont soulignées d’émail Grand Feu translucide. La grue est très présente dans l’iconographie asiatique. Patriarche de tous les animaux ailés, cet échassier symbolise la longévité et la sagesse. Plumes, pattes élancées, véritables échasses, longs cous graciles, avec ce regard vers l’arrière… Là aussi, le graveur a fait des prouesses : volume, jeux de lumière, de texture, de poli, de mat. Les animaux sont gravés dans la masse en trois dimensions. Pas moins de deux semaines ont été nécessaires à la fabrication des volatiles.
 
En arrière-plan, une étendue d’eau dont le mouvement des vagues est guilloché régulièrement d’un motif linéaire et circulaire à la fois. Derrière cette apparente simplicité se cache des calculs savants en amont de la réalisation et surtout, une parfaite précision du geste lors de l’exécution. Ce cadran présente deux difficultés majeures pour le burin : une surface champlevé (et non à fleur) et des guichets ajourés. Le guillochage est recouvert d’un émail Grand Feu translucide de couleur bleu paon. Comme toujours, cette fameuse technique d’émail genevoise demeure l’apanage de rares artisans, véritables alchimistes. L’application des pigments de couleur à la main et leur fusion à une cuisson entre 800 et 900 degrés Celsius, puis la vitrification qui apporte une brillance translucide, sont autant d’étapes de fabrication qui comportent une part d’impondérable. Jamais le résultat n’est acquis avant la phase ultime, aucun défaut n’est toléré sous menace de recommencer l’ensemble de la création.

Montres-de-luxe.com | Publié le 15 Janvier 2015 | Lu 3044 fois






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