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Louis Erard, une première collab' avec Alain Silberstein : génial !


La marque horlogère suisse Louis Erard, installée au Noirmont et désormais conseillé par Manuel Emch, vient de dévoiler une montre qui marque probablement un tournant dans son histoire : il s’agit bien évidemment d’un régulateur, spécialité L. E., mais ce dernier a été dessiné par l’architecte horloger Alain Silberstein ! C’est tout simplement génial. Deux séries limitées à 178 exemplaires avec une nette préférence pour la noire. A partir de 2.800 euros pour le modèle acier.



Louis Erard est une « petite marque horlogère » encore indépendante qui s’est spécialisée dans un type de montre : le régulateur. Outre son aspect hors norme dû à l’indépendance de chacune de ses aiguilles, le régulateur est le résultat d’une longue quête de la précision.
 
Une quête qui débuta en 1714 avec le « Longitude Act », décret du Parlement Britannique qui promettait une somme importante à qui déterminerait avec précision le moyen de trouver la position d’un navire en mer.
 
On doit le tout premier régulateur à John Harrison ; c’est une brèche qui s’ouvre alors dans l’histoire de l’horlogerie, laissant place à la créativité et à l’innovation des maîtres et artisans horlogers qui vont désormais concevoir des montres dignes d’une longue et périlleuse poursuite de l’espace et du temps.
 
Depuis, la plupart des marques horlogères proposent leur régulateur -remis au goût du jour il y a une douzaine d’années avec l’Alpina Extrem Régulateur qui relança cette complication auprès des amateurs de montres, notamment dans l’entrée de gamme. On en trouve aujourd’hui à tous les prix… Mais cette nouveauté absolument géniale de chez Louis Erard devrait bousculer le marché et un certain formalisme horloger...

En effet, ce régulateur a été pensé en collaboration avec l’architecte-horloger Alain Silberstein. Le résultat : deux modèles en éditions limitées à 178 exemplaires. Une double première puisqu’en 90 ans d’existence, Louis Erard n’avait encore jamais donné de carte blanche à un créateur et de son côté, aussi étrange que cela puisse paraitre, Alain Silberstein n’avait jamais dessiné de régulateur !
 
C’est une évidence dès le premier coup d’œil : cette montre est une Silberstein. Et, « sous des apparences ludiques et légères » indique le communiqué de la marque, « cette édition limitée cache une vraie profondeur. Tout à la fois démonstration stratégique pour la maison Louis Erard, plus concentrée que jamais sur sa vocation de fabricant indépendant dédié à l’excellence horlogère accessible. Et symbole de la nouvelle étape de croissance qui vient de s’engager ». Notamment sous les conseils de Manuel Emch, dont on reconnait bien là, l’esprit créatif et artistique.
 
Ce régulateur « maison » embarque un calibre à remontage manuel exclusif réalisé pour Louis Erard. Il s’agit du mouvement ETA Peseux 7001 (visible à travers le fond transparent) avec complication Louis Erard RE9 d’une réserve de marche de 42h avec 17 rubis et battant à 21,600 A/H (3Hz). En plus des fonctions HMS, ce dernier permet un affichage de la réserve de marche à 9h.

Le boitier de 40 mm (étanche à 50 mètres) en trois parties est réalisé en acier ou acier PVD noir. A noter que la glace de fond est spécialement décorée avec la mention « Alain Silberstein X Louis Erard 1 of 178 ». Le cadran noir (le plus efficace avec les couleurs de Silberstein) ou blanc mat est protégé par un verre saphir traité antireflet double face.
 
Pour Alain Silberstein, le régulateur est autant une évidence, technique, esthétique que philosophique : « Tout mon travail est guidé par la lecture de l’heure et mon inspiration vient toujours du mouvement » indique-t-il. Le régulateur est une pièce maîtresse selon lui, un modèle de décomposition de l’affichage de l’heure focalisée sur l’aiguille centrale des minutes. Mais cette complication lui avait pourtant échappé, il n’en avait jamais réalisé au cours de quatre décennies de création. La collaboration avec Louis Erard s’est donc imposée très naturellement.
 
Le régulateur, dit encore Alain Silberstein, le ramène loin, jusqu’aux horloges d’édifice qui, historiquement, n’indiquaient l’heure qu’avec une seule aiguille ou aux horloges de gare. Son régulateur porte cette inspiration. Toute la création part donc de l’aiguille centrale des minutes, réduite à l’expression la plus élémentaire qui soit pour un indicateur : une flèche.
 
Grande et jaune sur la version noire, bleu profond sur la version blanche. Cette flèche des minutes pointe sur un chemin de fer aussi simple qu’une horloge de gare. Tout le reste est composé sur la même ligne de réduction géométrique : rectangle, triangle, rond (le fondamentaux de Silberstein).

Reprenant la stylistique habituelle de Silberstein, l’aiguille des heures est un triangle rouge massif, les secondes sont indiquées par une aiguille serpentine. Les couleurs suivent une logique similaire, réduites au spectre élémentaire, bleu, rouge et jaune, comme au temps du Bauhaus –une manière pour Louis Erard de rendre hommage à ce berceau du modernisme qui célèbre cette année ses 100 ans.
 
Ce garde-temps se porte sur un bracelet en veau noir avec coutures signatures en rouge ou cuir de veau brun avec coutures signature en bleue sur boucle ardillon en acier ou acier PVD noir.
 
Cette collab’ avec Alain Silberstein (qui a travaillé il y a quelques temps avec MB&F ou encore Romain Jerome) marque un véritable tournant pour Louis Erard et ses régulateurs. Un collector accessible pour collectionneurs avisés.


Montres-de-luxe.com | Publié le 15 Octobre 2019 | Lu 10038 fois






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